21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 16:34

Dit

Marquis de La Fayette

La Fayette

Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de la Fayette, aussi connu sous le nom de Marquis de La Fayette (6 septembre 1757 - 20 mai 1834), appartenait à la noblesse d'épée française. Il est surtout connu pour ses faits d'armes lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Il participa, de façon ponctuelle, à la vie politique française, de la Révolution française à la Monarchie de Juillet, où il se distingua comme l'un des grands notables libéraux, du parti patriote à la Charbonnerie, en passant par le camps des « constitutionnels » et le Club des Feuillants. Mirabeau, qui était son principal adversaire dans le parti patriote, l'avait surnommé « Gilles César », en référence au dictateur romain. 

Marie-Joseph Paul du Motier est né au château de Chavaniac, en Haute-Loire, près de Brioude, le 6 septembre 1757, dans une famille noble dont les origines connues remonteraient au XIème siècle. Le nom de famille trouve son origine à La Fayette, commune d'Aix-la-Fayette, Puy-de-Dôme, site d'une motte castrale documentée. [1]

Michel Louis Christophe Roch Gilbert Paulette du Motier, marquis de La Fayette, son père, colonel des Grenadiers, est tué à l'âge de vingt-six ans sur le champ de bataille de Minden, en Westphalie le 9 juillet 1759. Sa mère, née Marie, Louise, Jolie de la Rivière en 1737, décède le 3 avril 1770.

Ainsi, à l'âge de 13 ans, le marquis de La Fayette se retrouve orphelin et fortuné.

 

Études et famille [modifier]

La Fayette vint achever ses études à Paris, au collège du Plessis, et il semble qu'il montra de bonne heure un penchant pour l'indépendance et la liberté
À 16 ans, il se marie avec Marie Adrienne Françoise de Noailles († 1807)[3], seconde fille du duc de Noailles, et descendante d'une des familles les plus influentes du royaume. La Fayette choisit alors de suivre une carrière militaire, comme son père.

La Fayette parut à la cour de Louis XVI ; mais, soit qu'il y gâtat, au dire de Mirabeau, par la gaucherie de ses manières, un langage obséquieux jusqu'à l'humilité[4], soit qu'il y déplût, au contraire, il dit lui-même, par l'indépendance de son langage et l'indocilité de ses idées, il n'y obtint aucun succès.

 

La guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique

Washington et La Fayette à Valley Forge
 
Washington et La Fayette à Valley Forge

Il entre à la maison militaire du roi en 1772. Les premières nouvelles de l'insurrection américaine parvinrent en Europe en 1775. La Fayette, alors capitaine de cavalerie, embrassa avec ardeur une cause qui flattait si vivement son patriotisme et son goût pour la liberté. Le jeune capitaine des dragons a 19 ans lorsque les colonies britanniques d'Amérique déclarent leur indépendance.

Article détaillé : Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

 

Le départ pour l'Amérique [
Circonstances
Déjà sensibilisé à cette cause par Benjamin Franklin, arrivé à Paris le 20 décembre 1776, l'engagement de La Fayette avait déjà été accompli avec Silas Deane. C'est le comte de Broglie, ancien chef du cabinet secret du roi Louis XV, qui l'avait sensibilisé à la cause américaine, quand il était, dix huit mois plus tôt, sous ses ordres, à Metz.

Il ne songea plus, selon son expression, qu'à joindre ses drapeaux.[Il se rend à Paris, confie son projet à deux amis, le comte de Ségur et le vicomte de Noailles, qui décident de l'accompagner. Le comte de Broglie, qu'il en instruit également, tente de le détourner de son dessein Il met pourtant La Fayette en relation avec l'ancien agent [en 1768, soit près de dix ans plus tôt] de Choiseul au Canada, le baron de Kalb, qui deviendra son ami. Celui-ci le présente à Silas Deane, qui, le trouvant trop jeune, tente de le dissuader de mener à bien son projet.

 

Le départ 
La nouvelle des désastres essuyés par les Américains devant New York, à White Plains et au New Jersey le confirma dans sa résolution. Il acheta et équipa un navire à ses frais. C'est le secrétaire du comte de Broglie qui avança la somme, car La Fayette, encore mineur, ne pouvait disposer librement de sa fortune et déguisa ses préparatifs en faisant un voyage à Londres. Son dessein fut cependant dévoilé à la Cour et sa famille s'irrita contre lui. Défense lui fut faite de passer en Amérique, et, pour assurer l'exécution de cet ordre, on lança contre lui une lettre de cachet[7]. Il quitta néanmoins Paris avec un officier nommé Mauroy, et, surtout, avec le baron de Kalb, subordonné du comte de Broglie, qui allait lui servir de mentor. Déguisé en courrier, il monta sur son bâtiment à Pasajes, en Espagne et mit à la voile le 26 avril 1777, bravant l'interdiction du roi. Il avait à son bord plusieurs officiers dont le chevalier Charles-François du Buysson qui a raconté leur traversée et leur arrivée en Amérique dans des mémoires adressés au comte de Broglie.

 

L'armée des États-Unis d'Amérique 
Après sept semaines d'une traversée hasardeuse il arriva à Georgetown dans la Caroline. Il acheta des chevaux et, muni des lettres de recommandation de Deane, il se rendit à Philadelphie, siège du gouvernement des colonies. Il offre ses services au Congrès en déclarant : « C'est à l'heure du danger que je souhaite partager votre fortune », et : « Je ne veux obtenir de vous qu'une seule faveur, celle de me battre comme un simple soldat, volontaire et sans solde ». Il est incorporé, non sans difficulté, dans l'armée des États-Unis, avec le grade de major général, le 31 juillet, en considération de l'illustration et des alliances de sa famille 

La Fayette assista, le 11 septembre, à la bataille de la Brandywine, où marchant encore en simple volontaire à la tête d'une brigade, il reçut une balle à la jambe en cherchant à rallier les fuyards Il passa six semaines chez les Frères Moraves à Bethlehem, rêvant dans cette retraite mille moyens d'attaque ou de diversion contre les Anglais, écrivant à ce sujet au ministère français des lettres auxquelles on ne répondait point encore, et faisant gémir les bons Frères des emportements de sa frénésie belliqueuse.

Vers la fin de novembre, La Fayette attaqua, sous la conduite du Greene, le camp anglais de Gloucester, en face de Philadelphie, et le força de se replier. Ce léger avantage lui fit donner le commandement des Virginiens, en remplacement de Stephen.

Cependant la situation des insurgés devenait de plus en plus critique. L'armée de Philadelphie, réduite à cinq mille hommes et affaiblie par des désertions journalières, manquait de tout. Le congrès lui-même était livré à des divisions déplorables. On parlait hautement de déposer Washington, parce qu'il avait été malheureux, et de le remplacer par le général Gates. Enfin cet orage se calma, et La Fayette fut chargé, au mois de janvier 1778, du commandement d'une expédition destinée à agir dans le Canada ; mais cette expédition, dénuée de moyens d'action suffisants, n'eut aucune suite, et l'intrépide volontaire fut rappelé au printemps à Valley Forge, où Washington avait pris son quartier d'hiver. La Fayette employa ce temps à seconder activement les négociations ouvertes entre le ministère français et Deane, Arthur Lee, John Adams et l'illustre Franklin, qui, par l'intelligence et l'activité de ses démarches, conquérait la seconde moitié de sa devise, si connue.

Ces négociations déterminèrent un premier envoi du gouvernement de Louis XVI, qui se composait de douze vaisseaux de ligne et de six frégates, sous le commandement du comte d'Estaing. La Fayette prit part à tous les combats que livra l'armée de Washington, et notamment à ceux de Barren Hill et de Monmouth, où sa présence d'esprit et son courage préservèrent le corps qu'il commandait de périls imminents. Sa conduite dans cette dernière affaire lui valut les justes félicitations du congrès. Cependant des bruits de guerre entre la France et la Grande-Bretagne commençaient à se répandre.

 

Le retour en France [modifier]

En 1779, son rôle militaire est interrompu par une période de 6 mois où George Washington le missionne pour convaincre le roi de France d'envoyer un véritable corps expéditionnaire. La Fayette demanda au Congrès l'autorisation de retourner en France, soit pour servir d'une manière plus efficace à la Cour la cause américaine, soit pour reprendre du service dans son pays si la guerre devenait continentale. Il fut retenu à Fishkill par une dangereuse maladie, pendant laquelle Washington, qui appréciait de plus en plus l'intelligence et la loyauté de son concours, ne cessa de le combler de témoignages d'intérêt et d'affection.

Au bout de trois semaines, il s'embarqua à Boston, sur l'Alliance[13], le 11 janvier 1779, comblé des remerciements et des félicitations du Congrès. Cette traversée faillit lui devenir funeste. Un complot, qui n'allait à rien moins qu'à le livrer aux Anglais, lui et les principaux officiers de l'équipage, fut découvert une heure avant l'instant marqué pour son exécution. La Fayette fit mettre aux fers trente-trois coupables, et l'ordre fut rétabli.

L'arrivée de La Fayette à la cour de France en février 1779 attira de nouveau sur la situation des Américains l'attention du gouvernement, plus préoccupé jusque-là d'intrigues et de futilités que de politique et de guerre.[14]

Vaincu par les instances de ses ministres, M. Necker excepté, Louis XVI avait signé, un an avant, le traité par lequel la France reconnaissait l'indépendance des États-Unis, par le fait seul de leur déclaration séparative de la métropole.[15] Ce pacte décisif ouvrait un libre champ à ses démarches.

La Fayette joignit ses instances à celles de l'envoyé américain John Laurens[16] pour obtenir du roi un secours en hommes et en argent, et la nouvelle de l'échec subi par le comte d'Estaing devant Savannah fut le dernier argument qui décida le cabinet de Versailles à exécuter dans toute sa rigueur le traité d'alliance offensive et défensive conclu avec Franklin le 6 février 1778. Accueilli chaleureusement, il reçoit le titre de colonel de cavalerie.

La Fayette se préoccupa ensuite des moyens d'exécution. Il fit comprendre aux ministres que, s'il ne commandait pas en chef le corps expéditionnaire, ce qui serait surprenant pour les Américains, il fallait du moins mettre à sa tête un général français qui consentirait à ne servir que sous les ordres du général en chef américain. [17]

 

Le retour décisif [modifier]

Quoi que le congrès lui eût interdit de solliciter de la France des troupes auxiliaires, à cause de la jalousie qu'inspiraient les étrangers aux corps américains, La Fayette présageant la nécessité de nouveaux renforts, pressa l'envoi d'une seconde expédition, et fit choix, pour point de débarquement, de Rhode Island, dans une île abandonnée par les Anglais. Ce renfort, destiné surtout à relever le moral des insurgés, se composait principalement d'officiers, parmi lesquels on remarquait le comte de Rochambeau, le baron de Vioménil, Mathieu Dumas, Duportail, depuis ministre de la guerre, Charles de Lameth, Berthier, depuis prince de Wagram. Ce simple renfort se convertit bientôt en une expédition de quatre mille hommes, dont le commandement fut confié au général Rochambeau.

Le choix qui dans ces conditions fut fait du comte de Rochambeau le satisfit pleinement. La Fayette, avant de repartir pour l'Amérique, reçut au Havre, des mains du petit-fils de Franklin, une épée d'honneur, que le congrès lui avait décernée en récompense de ses services.[18]

Il fut chargé d'annoncer le départ du corps expéditionnaire, il s'embarqua à Rochefort, le 18 février 1780, sur la frégate l'Hermione, que le roi lui avait donnée comme étant très-bonne voilière [19].

Il revint sur l'Hermione à Boston, le 28 avril 1780, reprendre son poste dans la guerre de l'indépendance, précédant les secours en hommes, en effets et en argent qu'il avait obtenus du gouvernement français[20]. Les instructions données à M. de La Fayette par le ministre des affaires étrangères portaient que, pour prévenir toute méprise et tout retard, il placerait tant à Rhode-Island qu'au cap Henry, à l'embouchure de la Chesapeak, un officier français chargé d'attendre l'escadre, qui devait atterrir en l'un de ces deux points, et de lui donner toutes les informations dont elle aurait besoin en arrivant.[21]

Articles détaillés : Préparation du corps expéditionnaire français aux États-Unis (1780) et Arrivée aux États-Unis du corps expéditionnaire français de 1780.

Le corps expéditionnaire français débarqua quelques jours après son arrivée, et resta longtemps en observation à Rhode-Island.

La Fayette prit le commandement de l'avant-garde de l'armée, à laquelle il fit présent d'un drapeau où figurait un canon avec cette inscription : Ultima ratio (le mot regum était supprimé). Il se disposait à attaquer le traître Arnold, dans Philadelphie, lorsqu'il reçut du général en chef l'ordre de secourir la Virginie, menacée par les Anglais. Il reçoit alors sur demande de Washington, avec lequel il entretiendra une amitié durable, le commandement des troupes de Virginie.

Article détaillé : Défense de la Virginie par La Fayette.

La Fayette, chargé d'opérer en Virginie contre des forces quatre fois supérieures en nombre, sacrifia encore une partie de sa fortune pour maintenir ses soldats sous ses ordres, et, joignant la prudence au courage, il sut, par des marches forcées et des retours subits, tellement fatiguer Cornwallis et harceler ses troupes, que le général anglais, après avoir méprisé sa jeunesse, fut forcé de redouter son habileté.

Articles détaillés : Campagne franco-américaine aux États-Unis (début 1781) et Campagne franco-américaine aux États-Unis (août-septembre 1781).

Le comte de Grasse, qui avait jeté l'ancre dans la baie de Chesapeak, avec de puissants renforts, put s'avancer sans obstacle et couper la retraite à lord Cornwallis, du côté de la mer. Après avoir tenu en échec pendant plusieurs semaines toutes les forces britanniques, La Fayette opéra, le 13 septembre 1781, sa jonction avec Washington, qui amenait avec lui le corps de Rochambeau et la division de Lincoln.

Article détaillé : Campagne franco-américaine aux États-Unis (octobre 1781).

Il participe en 1781 à la bataille décisive de Yorktown, qui conduit à la capitulation de Cornwallis à la suite d'un assaut auquel La Fayette prit une part glorieuse. Cet avantage signalé mit fin à la guerre, en entraînant la chute du ministère anglais.

Articles détaillés : Bataille de Yorktown, Capitulation de Yorktown et Campagne franco-américaine aux États-Unis (fin 1781).

La Fayette reçut les dernières instructions du congrès, et revit, au bout de vingt-huit jours de traversée, la France, où l'accueillirent des félicitations universelles. Le maréchal de Ségur, ministre de la guerre, envoya au jeune héros un brevet de maréchal de camp, portant la date du 19 octobre, jour de la capitulation d'Yorktown. La Fayette se rendit alors à Madrid, afin de pacifier un reste de dissentiment entre l'Espagne et l'Amérique.

II fut accueilli par Charles III avec politesse, mais avec défiance. Comme on parlait devant lui de confier à La Fayette le gouvernement de la Jamaïque[22] II remit bientôt à la voile pour les États-Unis, où son voyage fut un véritable triomphe.[23] Il s'éloigna pour la troisième fois de ce sol américain, sur lequel il ne devait plus ramener qu'une vieillesse sillonnée par le contact orageux des révolutions.

 

Retour en Europe [modifier]

 

L'Allemagne [modifier]

Avant de revenir à Paris, il parcourut l'Allemagne, où l'empereur, le grand Frédéric de Prusse et le prince Henri, son frère, le traitèrent avec bienveillance, malgré la franchise qu'il mit à exposer en toute occasion ses maximes d'indépendance et de liberté. Cependant le vieux roi de Prusse, qui l'avait pénétré, lui dit un jour en souriant : « J'ai connu un jeune homme qui, après avoir visité des contrées ou régnaient la liberté et l'égalité, voulut établir tout cela dans son pays. Savez-vous ce qui lui arriva? - Non, sire. - Monsieur, il fut pendu[24]. » En quittant l'Allemagne, La Fayette s'arrêta quelque temps dans le midi de la France, dans le dessein d'y préparer l'émancipation des protestants, qui, depuis la révocation de l'édit de Nantes, n'étaient point rentrés dans la jouissance de leurs droits civils.

 

Paris Ce fut le premier essai qu'il tenta de l'application des théories d'indépendance américaine à la société française. L'intention de La Fayette était de brusquer les réformes qu'il méditait.[25] La Fayette vint à Paris dans les derniers jours de 1785. Son retour excita un enthousiasme porté jusqu'au délire.[26]

 

La Guyane 
L'émancipation graduelle des esclaves était une de ses utopies favorites. Désireux d'appeler à son secours un commencement d'expérience, il acheta une plantation considérable dans la Guyane française, et s'y livra à divers essais, qu'interrompirent les événements de la Révolution française. Il provoqua, en 1786, la formation d'un comité chargé de discuter l'abolition du monopole des tabacs, et il y plaida avec chaleur la cause du commerce américain, que ce monopole frappait d'un préjudice de près de trente millions. Les efforts plus heureux qu'il déploya en faveur de cette nation, lors de la négociation du traité que la France conclut avec elle, provoquèrent de sa part de nouveaux témoignages de reconnaissance, en resserrant les liens d'amitié qui l'unissaient à son glorieux libérateur. La correspondance établie entre ces deux hommes si unis d'intentions, si différents de caractère, ne prit fin qu'à la mort de Washington, qui eut lieu le 14 décembre 1799.[27]

 

Assemblée des notables
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette

La Fayette fut compris dans la première assemblée des notables, réunie à Versailles au mois de février 1787, et appartint au bureau présidé par le comte d'Artois. Il saisit avidement cette occasion de produire quelques-unes des réformes qu'il avait méditées, fit voter la suppression de la gabelle et la mise en liberté des personnes détenues à l'occasion de cet impôt, réclama l'abolition des lettres de cachet et des prisons d'État, et la révision des lois criminelles. Il formula même le vœu d'une convocation des états généraux, comme le seul remède efficace aux maux de la situation ; mais ce vœu demeura sans écho. Il fit la motion expresse (mot prononcé pour la première fois) de la convocation de la nation représentée par ses mandataires.

 

La Révolution française 
Porte-parole de l'aristocratie libérale, député de la noblesse d'Auvergne aux États généraux, membre de la société des amis des Noirs et franc-maçon, il rêve d'apparaître, lui, le « héros de la liberté des deux mondes », comme un Washington français.

 

1789

 

Les États-Généraux de 1789

D'abord favorable à la Révolution, La Fayette fit partie des États généraux comme député de la noblesse d'Auvergne. Il ne remplit aucun rôle dans ces premiers engagements, où domine presque seule la grande figure de Mirabeau. II appuya la motion de Mirabeau sur l'éloignement des troupes, et présente un projet de Déclaration des Droits de l'homme à l'Assemblée constituante, fit décréter la responsabilité des ministres, l'établissement d'une garde civique, et il en fut élu commandant.

 

Droits de l'homme 
Deux jours après le rapport de Mounier sur la constitution française, le 11 juillet 1789, il inaugura sa carrière parlementaire par la présentation du projet de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, que l'assemblée inscrivit deux ans plus tard en tête de sa constitution. Ce projet, emprunté à la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, fut le premier monument direct de cet esprit d'assimilation entre deux peuples si divers d'origine, de situation et de caractère. La Déclaration des droits constituait un véritable corps de jurisprudence révolutionnaire [28].

 

Garde nationale

La Garde nationale est née sous la pression des troubles qui ensanglantèrent Paris dans les journées des 12 et 15 juillet, et composée de quarante-huit mille citoyens, enregistrés en un jour, la garde nationale élut à l'unanimité pour chef La Fayette[29] lui-même, au moment où, comme vice-président de l'assemblée, il venait de féliciter les électeurs de Paris, réunis à l'hôtel de ville, de la conquête de la Bastille. Le vicomte de Noailles, son beau-frère, lui fut adjoint en qualité de major général, et l'on arracha Bailly à ses études pour l'élever au poste périlleux de maire de la capitale.

 

Cocarde tricolore 
Son acte suivant comme commandant de la garde nationale fut de faire démolir la Bastille (16 juillet). Le 26 juillet, il présenta aux électeurs de Paris les nouvelles couleurs nationales, la cocarde tricolore[30]

La Fayette sauva par sa fermeté la vie à un grand nombre de personnes que menaçaient les fureurs populaires, et contint la faction d'Orléans, qui aspirait à réorganiser les anciens gardes françaises. Mais il ne put empêcher le massacre de Foulon et de Berthier, et ce témoignage de son impuissance le porta à se démettre du commandement dont il était revêtu ; des acclamations unanimes venaient de le rappeler à ses fonctions, lorsque survinrent les évènements des 5 et 6 octobre.

 

Journées des 5 et 6 octobre 1789 
Lors de la Journées des 5 et 6 octobre 1789, où les Parisiens montent à Versailles pour demander du pain à Louis XVI, la Garde nationale est en retard, laissant dans un premier temps le roi face au peuple. Chargé de la sécurité du château, il se montrera incapable d'empêcher son invasion meurtrière.
  Journées des 5 et 6 octobre 1789.

Le 6, il sauva à Versailles la famille royale, et la ramena à Paris où vint s'établir aussi l'Assemblée constituante. II demanda le jury anglais, les droits civils des hommes de couleur, la suppression des ordres monastiques, l'abolition de la noblesse héréditaire, l'égalité des citoyens.

 

1790

 

L'insurrection est le plus saint des devoirs [modifier]

Les premiers jours de 1790 furent marqués par l'arrestation et le supplice du marquis de Favras, accusé d'un complot contre-révolutionnaire avec la participation de Monsieur, frère du roi. Le discours que ce prince prononça à l'hôtel de ville, pour désavouer son loyal et infortuné mandataire[31], excita l'indignation de La Fayette, qui s'était fort exagéré l'importance de cette affaire, et devint entre ces deux personnages la source d'une inimitié qui n'eut pour terme que la mort.

Ce fut dans ces conjonctures tumultueuses que l'assemblée eut à discuter la loi sur les attroupements, et dans cette discussion. que La Fayette fit entendre à la tribune une phrase devenue célèbre : « Pour la révolution, il a fallu des désordres, car l'ordre ancien, n'était que servitude, et, dans ce cas, L'INSURRECTI0N EST LE PLUS SAINT DES DEVOIRS ; mais pour la constitution, il faut que l'ordre nouveau s'affermisse, et que les lois soient respectées.[32] » Il faut reconnaître, toutefois, que La Fayette, fidèle, du moins à cette époque, aux conditions du principe qu'il avait posé, ne cessait de se montrer le plus ferme adversaire de l'anarchie.[33] Sa fermeté déconcerta plusieurs séditions qui pouvaient devenir fatales à la sécurité publique.

 

Club des Feuillants [modifier]

Il s'entendit avec Bailly pour fonder le club des Feuillants, société destinée à balancer l'influence du club des Jacobins. Lorsque l'assemblée promulgua la constitution du clergé, La Fayette, plein des idées américaines sur l'égalité pratique des religions, protégea, dans l'intérêt même de la liberté, le culte non assermenté, et ce culte fut constamment en usage dans sa propre famille. Enfin, il proposa au roi le rappel de ses gardes du corps, licenciés après les évènements d'octobre ; mais la reine s'y opposa de peur de mettre en péril la vie de ces fidèles militaires.[34]

 

Fête de la Fédération [modifier]

Il prit en charge l'organisation de la fête de la Fédération (14 juillet 1790) qui symbolise la réconciliation du roi avec la révolution. Le général parut avec éclat à la fête de la Fédération, à la tête d'une députation de dix-huit mille gardes nationaux, entouré d'un nombreux état-major et monté sur le cheval blanc qui lui servait ordinairement dans ces solennités, il favorisa avec beaucoup de zèle les acclamations adressées au roi, et dont la chaleur ranima chez tous les amis de l'ordre et du trône des espérances qui devaient trop promptement s'évanouir.

Le retour du duc d'Orléans devint le signal des premières hostilités du parti jacobin contre les constitutionnels et contre La Fayette, que les clubs et les groupes populaires commencèrent à désigner du nom de traître. L'énergie avec laquelle il se prononça pour la répression des désordres occasionnés à Metz et à Nancy par la révolte de trois régiments de ligne qui avaient chassé leurs officiers, fortifia ces dispositions. Sa popularité déclinait visiblement. Un nouvel épisode révolutionnaire vint constater cette défaveur.

 

1791 [modifier]

 

Les troubles de début 1791 [modifier]

Le 28 février 1791, La Fayette reçut avis qu'un nombreux attroupement, conduit par Santerre, s'était porté sur le donjon de Vincennes, pour faire éprouver sans doute à ce château le même sort qu'à la Bastille. [35] Aidé de quelques cavaliers, il attaqua les factieux, qui se replièrent sur le faubourg Saint-Antoine, dont ils disputèrent avec acharnement l'accès au corps demeuré fidèle. La Fayette triompha de leur résistance et rentra dans Paris aux acclamations de tous les amis de l'ordre public.

Au même instant, une scène d'une autre nature se passait au château des Tuileries. Les périls de la famille royale, évidemment menacée par ce mouvement séditieux, y avaient attiré un certain nombre de royalistes en armes. L'accueil empressé que leur firent la reine et Madame Elisabeth excita l'ombrage et les murmures de la garde nationale, et Louis XVI, informé de ces rumeurs, ordonna à ces gentilshommes de déposer leurs armes entre ses mains. Ils avaient obéi avec résignation, lorsque La Fayette arriva au château. Il prit avec ardeur le parti de la garde qu'il commandait; il souffrit que ce petit nombre de chevaliers fidèles[36] fût chargé de menaces et d'outrages, et expulsé, sous ses yeux, du palais qu'ils étaient venus défendre. Le lendemain, dans un ordre du jour, le commandant général flétrit « le zèle très justement suspect qui avait porté quelques hommes à oser se placer entre la garde nationale et le roi» et ajouta que « le roi de la constitution ne devait et ne voulait être entouré que des soldats de la liberté»[37].

 

L'Émigration [modifier]

Ces timides ménagements étaient désormais impuissants à sauver la royauté. Chaque jour aggravait les périls qui la menaçaient. L'émigration, commencée dès le 15 juillet 1789, se propageait avec une effrayante activité. Quelques esprits songèrent à appeler l'intervention étrangère dans les débats intérieurs français, et Louis XVI avait secrètement adressé, dès le 3 décembre 1790, un mémoire aux cabinets européens pour solliciter l'établissement d'un congrès continental destiné à imposer, par sa seule existence, aux factieux qui conjuraient la ruine du trône. Ces démarches étaient activement secondées par le comte d'Artois et par les nombreux émigrés qui avaient fui d'imminentes persécutions.

 

Le dernier coup à la cause royale [modifier]

La Fayette servait l'ordre sans zèle pour le roi. La mort de Mirabeau porta le dernier coup à la cause royale.[38]

Le 18 avril, Louis XVI, qui avait annoncé hautement l'intention d'aller remplir à Saint-Cloud ses devoirs religieux, en fut empêché par une multitude ameutée sur le bruit que ce départ n'était qu'un commencement d'évasion. La Fayette ordonna vainement à la garde nationale de rendre la circulation libre : il ne fut point obéi ; et le roi, forcé de rentrer dans ses appartements, se plaignit, sans plus d'effet, à l'assemblée, de la violence qui lui avait été faite.

 

La fuite et l'arrestation du roi [modifier]

Le général conçut alors et exécuta le projet de se démettre du commandement qu'il exerçait. Mais sa résolution fléchit une seconde fois devant les instances et les protestations de la milice citoyenne, et il eut le malheur de se trouver à sa tête, lorsque la fuite et l'arrestation du roi (20 juin) aggravèrent la responsabilité de ce commandement.

Lors de la fuite du Roi et de sa famille jusqu'à Varennes (20 juin 1791), il répandit le bruit que l'on avait enlevé la famille royale. Cette tentative du roi n'avait été en aucune façon pressentie par La Fayette, que rassuraient, indépendamment de précautions minutieuses, les affirmations précises du roi.[39]

L'exaspération populaire fut très vive contre La Fayette, qu'on accusait hautement de connivence avec la cour ; il calma par degrés ces dispositions menaçantes en s'avançant seul et sans escorte au-devant de la multitude, répandue sur la place de Grève. Mandé à l'assemblée, il se borna à confirmer les explications qu'avait fournies son aide de camp Gouvion, à qui la garde du château était spécialement confiée. Cependant il demanda secrètement au président Beauharnais et au maire de Paris si, dans leur opinion, l'arrestation du roi importait au salut de l'État ; et, sur leur réponse affirmative, il dépêcha un aide de camp sur la route de Montmédy, présumant que ce prince chercherait à s'y réunir au corps commandé par Bouillé.[40]

Lorsque Louis XVI fut descendu aux Tuileries, La Fayette se présenta à lui avec attendrissement et respect.[41] L'effet de cette infructueuse tentative fut de rendre plus étroite la surveillance à laquelle était soumise la famille royale, et La Fayette se trouva, par ses fonctions, l'instrument naturel de ces sévérités.[42]

Au milieu de ces rigueurs, La Fayette ne démentit point un reste de sentiments monarchiques. Il appuya la motion de Barnave tendant à maintenir l'autorité royale à Louis XVI, et il ajouta à cette occasion que ce prince était « le meilleur de sa famille et le meilleur des souverains de l'Europe. » Inculpé de tyrannie envers le roi par le marquis de Bouillé, son cousin, dans une lettre menaçante à l'assemblée, il se borna à répondre « qu'il était prêt à verser son sang » pour le gouvernement établi.

Le 13 juillet, Muguet de Nanthou, rapporteur de l'enquête ouverte sur l'évènement de Varennes, conclut que ce voyage n'avait rien de coupable, et que d'ailleurs le roi était protégé par son inviolabilité constitutionnelle. Cette conclusion pacifique fut accueillie par un décret de l'assemblée qui arracha de vives clameurs au parti jacobin, et il fut décidé qu'une pétition ayant pour objet le report de ce décret serait portée le dimanche au Champ de Mars, où chaque citoyen pourrait la signer sur l'autel de la patrie.

 

L'épisode du Champ de Mars [modifier]

Il se joignit à Bailly pour empêcher la réunion des patriotes au Champ de Mars le 17 juillet 1791 pour signer la pétition relative au pouvoir royal ; mais il ne put réussir.

Une foule considérable se réunit au lieu et au jour indiqués. La Fayette s'y présenta bientôt, à la tète d'un détachement de la garde nationale ; il renversa quelques barricades et essuya un coup de feu qui ne l'atteignit pas. Deux invalides, qu'une imprudente curiosité avait attirés sous l'autel furent saisis, entraînés au comité du Gros-Caillou et égorgés par le peuple. Invité par l'assemblée nationale à pourvoir à la répression de ces désordres, Bailly se rendit au Champ de Mars, accompagné de plusieurs officiers municipaux et d'une nombreuse escorte de la garde nationale.

Il fit déployer le drapeau rouge et adressa les sommations légales aux factieux, qui ne répondirent que par une grêle de pierres. Le général fit tirer quelques coups en l'air ; mais cette démonstration n'ayant fait qu'enhardir les perturbateurs, il ordonna le feu. Une centaine de ces forcenés tombèrent morts ou blessés ; quelques officiers voulaient employer l'artillerie ; il s'y opposa avec force et poussa même résolument son cheval devant la bouche des canons.

La loi martiale fut proclamée, le sang coula, et cette journée valut à Bailly l'échafaud à quelque temps de là, et à La Fayette la perte de sa popularité et de son commandement.

Haï de la Cour, les révolutionnaires doutent de sa sincérité patriotique. Marat se lance dans une grande campagne de presse contre lui. Il l'appelle l'infâme Motier.

 

La constitution [modifier]

La constitution, achevée à la hâte, fut sanctionnée par le roi le 13 septembre. Cette solution causa une joie universelle : la révolution semblait terminée. La Fayette appuya et fit décréter la proposition d'une amnistie générale. Ce fut son dernier vote à l'assemblée constituante. Privé de la plupart des qualités oratoires, il n'avait guère exercé sur cette assemblée que l'espèce d'ascendant qui dérive de l'estime personnelle et d'une constance inébranlable dans des opinions conçues avec ardeur et courageusement défendues. Son commandement militaire lui parut terminé par l'acceptation de l'acte constitutionnel et par l'installation de l'assemblée législative, et il fit supprimer l'emploi de colonel général de la garde nationale.

 

La démission 
Le 8 octobre, il adressa à la milice citoyenne une lettre d'adieu noblement formulée, et résigna ses pouvoirs entre les mains du conseil général de la commune. Quelques hommages remarquables honorèrent sa retraite.[
II se retira aussitôt à Chavaniac, d'où un grand nombre d'électeurs songèrent plus tard à le rappeler, en remplacement de Bailly, dans le poste difficile et périlleux de maire de Paris. Mais Pétion, fut nommé à une forte majorité, et ce choix avança rapidement la défaite du parti constitutionnel.

 

L'armée révolutionnaire 
Cependant la guerre devenait imminente sur les frontières du Nord et de l'Est. En décembre 1791, trois armées sont constituées sur le front pour repousser les Autrichiens, et La Fayette est placé à la tête de l'armée du Centre puis de l'armée du Nord. Trois corps d'armée, formant environ cent cinquante mille hommes, y furent réunis sous le commandement de Luckner, de Rochambeau et de La Fayette.

La Fayette, qui avait été promu quelques mois auparavant (30 juin) au grade de lieutenant général, est chargé du commandement de l'une des trois armées lors de la première coalition. Il partit le 25 décembre pour Metz, où il établit son quartier général. Il introduisit dans le service des améliorations utiles, il rétablit la discipline, imagina le système des tirailleurs, organisa l'artillerie légère, créa le corps des artilleurs à pied, et organisa celui des artilleurs à cheval

  Source :Wikipedia

 

 

 

 

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