Thierry Janssen, écrivain : "Etre optimiste protège l'organisme "

Thierry Janssen est l’auteur du Travail d’une vie (Robert Laffont, 2004), de Vivre le cancer du sein… autrement (Robert Laffont, 2006), de La Solution intérieure (Pocket, “Évolution”, 2007) et de Vivre en paix (Marabout, “Psychologie”, 2008).

La pensée positive agit-elle réellement ?

Thierry Janssen : Oui. Pour s’en persuader, il suffit d’observer ce qui se passe lorsque nous apprenons une bonne nouvelle. Nous sommes joyeux, notre corps se réveille, nous nous sentons pleins d’énergie. Or la joie ou l’enthousiasme protègent l’organisme. À l’inverse, lorsque nous apprenons une mauvaise nouvelle, nous sommes tristes ou stressés, notre corps se tend, nous sommes crispés et, à la longue, nous ressentons une fatigue, nous sommes fragilisés. On sait aujourd’hui comment s’exercent ces influences, via le cerveau. Des enquêtes prospectives réalisées sur vingt ou trente années montrent qu’une attitude optimiste permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé. On considère même que les pensées et les émotions dites « positives » constituent un avantage évolutif pour l’espèce humaine, dans le sens où elles permettent d’échapper aux effets délétères du stress.

Pourtant, une récente étude australienne montre que le taux de décès chez des personnes atteintes d’un cancer est le même, que celles-ci soient optimistes ou pessimistes…

L’influence bénéfique des émotions agréables a été mise en évidence pour de nombreuses pathologies : l’infarctus du myocarde par exemple, les allergies, l’asthme, les rhumatismes. Pour le cancer, cependant, l’étude qui montrait un allongement de la durée de vie chez les patients bénéficiant d’une psychothérapie n’a pas été confirmée. Mais c’est une maladie grave, face à laquelle il ne faut pas réfléchir seulement en termes d’allongement de la vie. La qualité de vie est aussi importante que sa durée. Ce qui compte, c’est que les malades puissent passer le temps qu’ils ont à vivre avec le maximum de joie, de sens et de compréhension de l’existence. Tout malade le sait : l’espoir et l’optimisme aident à se sentir mieux et donnent meilleur goût au quotidien.

Il suffit donc de penser positif pour être bien ?

L’être humain est plus qu’un corps. Il est des pensées, des émotions. Et il est en interaction avec les autres. L’Organisation mondiale de la santé définit celle-ci comme un état de bien-être physique, psychologique et social. Être optimiste ne suffit pas à être bien. Mais il est difficile d’être bien si on ne pense pas « bien » !

Quand nous pensons positif…

- le cerveau se détend
Deux zones s’activent simultanément dans l’hémisphère gauche : le cortex cingulaire antérieur rostral, qui « traduit » la pensée positive en émotion agréable, et l’amygdale, qui va gérer l’émotion et ordonner au cerveau de passer en « mode détente ».

- le corps en profite
Géré par l’hémisphère gauche, le système nerveux parasympathique est stimulé, la production de sérotonine (hormone du bien-être) augmente. Conséquences : le corps se détend, les mécanismes réparateurs de l’organisme se mettent en action, les défenses immunitaires sont consolidées.

Article tiré de psychologies.com