Français | Malgache | Malais-indonésien |
terre | tany | tanah |
ciel | lanitra | langit |
eau | rano | air (danau = "lac") |
feu | afo | api |
homme | lehilahy, lahy | laki-laki |
femme | vehivavy, vaviny | perempuan |
manger | mihinana, homana | makan |
boire | misotro (anciennement minona) | minum |
grand | lehibe, ngeza,"be" | besar |
petit | kely , tity | kecil |
nuit | alina, Maizina | malam |
jour | andro, matsana | hari |
Le malgache (en malgache, malagasy) est la langue nationale de la République de Madagascar. Elle représente la plus occidentale de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes ou langues nusantariennes. Plus précisément, elle appartient au groupe dit « barito », dont les langues sont parlées à Kalimantan, la partie indonésienne de l'île de Bornéo, dans l'actuelle région de Banjarmasin, et comprennent notamment le ma'anyan, le samihim, le dusun deyah etc. Dans cette région, la langue dominante est aujourd'hui le malais, qui appartient à un autre groupe malayo-polynésien.
Le malgache fait partie d'un ensemble linguistique comprenant plus d'une vingtaine de « variantes » locales, qualifiées habituellement de « dialectes ». Sur le plan lexical, plus de 90 % du vocabulaire traditionnel de la langue malgache dont on peut identifier la filiation remonte à des origines austronésiennes. Le reste est d'origine bantou, arabo-swahili ou sanskrite. Et encore, ces derniers mots, totalisant pour chaque groupe quelques dizaines d'éléments à peine, sont en général cantonnés à des domaines d'activités particuliers. Ainsi les mots d'origine bantou se retrouvent surtout dans le domaine de l'élevage (tels que omby, ondry, akoho) et ceux swahilis celui de certains objets commerciaux, du calendrier et de la divination (alahady, adaoro, sikidy, etc.). Les plus anciens emprunts semblent ceux d'origine sanskrite (tsara, soa, sahaza, sandry, sisa, hetsy), remontant vraisemblablement au voisinage avec les navigateurs malais au cours du premier millénaire. Ce sont en effet les peuples malayophones qui, en Asie du Sud-Est ont été les premiers à subir l'influence des cultures indiennes.
L'écriture moderne de la langue malgache en alphabet latin fut fixée par décret le 26 mars 1823, à la suite d'une concertation entre le roi Radama 1er et les missionnaires britanniques qui venaient d'introduire l'imprimerie dans le royaume. Le principe retenu fut alors que les consonnes devaient s'écrire comme en anglais et les voyelles comme dans les langues latines. Auparavant, quelques lettrés du royaume utilisaient déjà l'alphabet arabe (sora-be ou « Noble écriture ») développé dans le sud-est de l'île.
Le fait que la langue malgache soit originaire d'Indonésie ne doit néanmoins pas faire hâtivement conclure que son ancêtre était ou s'écrivait comme le vieux-malais avec un alphabet de type indien.
Depuis le XIXe siècle siècle, la langue malgache a emprunté un nombre considérable de mots aux langues européennes, en particulier l'anglais et le français.
Dans l'aspect actuel de l'orthographe, qui comporte 21 lettres (à savoir les 26 lettres standards de l’alphabet latin moins le c, le q, le w, le u et le x), le o se prononce comme le « ou » français (encore que dans certaines régions, notamment dans les régions côtières — nord, nord-ouest, ouest... et pas que dans les campagnes —, il peut aussi se prononcer comme en français). En revanche, la diphtongue ao tend à se prononcer comme un simple o. Le i se trouvant à la fin de chaque mot s’écrit toujours y. Le e est prononcé comme un é français. Pour les consonnes, le tr et le dr représentent des alvéolaires affriquées, proches du « tram » et du « dream » de l'anglais, avec davantage d'insistance sur le r. Le r est toujours roulé, comme en italien. Le g est dur, comme dans « gare ». Le s, est toujours sourd (comme le ss en français), et légèrement chuinté. Le ts se prononce comme dans « tsigane ».
L'accent tonique tombe en général sur l'avant-dernière syllabe du mot, à moins que celui-ci ne se termine en -ka, -tra, ou -na, auquel cas l'accent tombe sur l'antépénultième. Les voyelles inaccentuées se trouvant à la fin de chaque mot sont à peine prononcées.