Il s'emploie particulièrement en parlant de l'Amour et se dit surtout de la Crainte que la personne aimée n'éprouve un sentiment de préférence pour quelque autre, ne soit infidèle. Les coquetteries de sa femme excitèrent sa jalousie. Vos assiduités risqueraient de faire naître sa jalousie.
Il signifie aussi Humeur jalouse. La jalousie de sa femme lui rend la vie très difficile. Elle a beaucoup à souffrir de la jalousie de son mari.
JALOUSIE se dit en outre d'un Treillis de bois ou de fer au travers duquel on voit sans être vu. On le dit surtout d'une Espèce de persienne formée de planchettes minces assemblées parallèlement, qu'on peut remonter et baisser à volonté au moyen d'un cordon, et qui servent à se garantir de l'action trop vive du soleil ou de la lumière. Regarder par une jalousie, au travers d'une jalousie. Les cordons d'une jalousie. Baisser, lever la jalousie.
Désir de possession exclusive et crainte d'être trahi
Il arrive que la jalousie prenne, dans une relation affective, un aspect morbide. Le jaloux morbide veut s'assurer l'exclusivité de l'être aimé et vit dans la crainte obsédante d'être trahi. Entre soupçons et inquiétude perpétuels, son comportement devient souvent violent et peut atteindre le délire pathologique. L'intérêt excessif porté par un jaloux délirant à son rival, réel ou supposé, amène à évoquer une homosexualité latente.
Les femmes sont-elles plus jalouses que les hommes ?
Non, mais elles le montrent davantage. A la différence des hommes, les femmes sont curieuses de leur rivale. Elles veulent tout savoir d’elle : la couleur de ses cheveux, son tour de taille, ses goûts… Les hommes sont davantage dans le déni : « Mon ami prétendait ne pas être jaloux, raconte Claire, et il était sincère. Mais le soir où je lui ai avoué une aventure insignifiante, qui datait du moment de notre rencontre, il a vomi toute la nuit. Soi-disant une crise de foie ! » C’est typiquement masculin : les hommes restent longtemps indifférents puis, face à la réalité d’une tromperie, ils s’écroulent. Alors qu’une femme est jalouse d’emblée, même s’il ne se passe rien.
Peut-on ne pas être jaloux ?
Freud a été le premier à le dire : « La jalousie est, comme le deuil, un affect normal. Si elle fait défaut, c’est qu’elle a été l’objet d’un puissant refoulement. Elle joue alors dans l’inconscient un rôle d’autant plus grand. » Antoine, 33 ans, prétend ne plus être jaloux parce qu’il l’aurait été « une bonne fois pour toutes dans son enfance » : aîné d’une famille de cinq frères, il s’est senti délaissé dès la naissance du second. « La jalousie ? Je sais aujourd’hui la repérer et y opposer une contre-offensive imparable : l’indifférence. Dès qu’une femme à laquelle je tiens essaie de provoquer en moi ce sentiment, je me sens anesthésié et glacé. Elle ne m’intéresse plus. Je cesse aussitôt de l’aimer : je la méprise. »
Si Antoine a l’impression de ne pas être jaloux, n’est-ce pas justement parce qu’il l’est terriblement ? S’il refoule sa jalousie, ne serait-ce pas parce qu’il sait inconsciemment qu’il aurait moins la force que d’autres de la supporter ? Toujours est-il qu’il ne l’a pas vaincue, mais transformée en haine froide.