Fille d'Antoine Bourgeois, journalier de 30 ans, et de Jeannette Debrée, couturière de 21 ans, Jeanne Florentine Bourgeois est née au 5 de la rue du Chemin-de-Fer à Enghien-les-Bains. Après avoir pris des cours de chant, elle débute sa carrière en 1885. Elle cherche sa vocation, sa voix et son nom de scène (successivement Miss Helyett, Miss Tinguette et enfin Mistinguett). Elle entre en 1894 au Trianon-Concert où elle lance « Max, Ah c'que t'es rigolo », mais sans grand succès.
De 1897 à 1907, elle se produit à l'Eldorado en chanteuse comique, en épileptique, en gigolette, et y découvre petit à petit comment tenir une scène. Après avoir appris à pallier son insuffisance vocale par un brin de comédie, une mimique unique et des pas de danse, elle en sort vedette consacrée. Le public commence à l'aimer.
Jusqu'en 1914, elle alterne pièces de théâtre, revues et cinématographe, expériences qui lui seront profitables pour devenir finalement la "Mistinguett" telle qu'on la connaît et telle qu'elle le restera jusqu'à la fin de sa longue carrière.
En 1909, Max Dearly la choisit comme partenaire pour créer la valse chaloupée au Moulin rouge. Elle triomphe dans cet établissement qui fit la gloire de La Goulue. Puis c'est La Valse renversante avec Maurice Chevalier aux Folies Bergère en 1911, qui donnera lieu à une histoire d'amour longue de dix ans.
En 1918, elle succède à Gaby Deslys au Casino de Paris, dont elle reste la vedette incontestée jusqu'en 1925. Dans les années 1920, elle enchaîne les opérettes à succès : Paris qui danse, Paris qui jazz, En douce, Ça, c'est Paris. Durant cette période, avec successivement Harry Pilcer, Earl Leslie, Jean Gabin, Lino Carenzio, Georges Guétary, elle sera la Miss des grandes revues qui feront accourir le tout Paris.
Devenue une gloire nationale, elle chante Mon homme sur les paroles d'Albert Willemetz, qui écrit aussi pour elle de nombreuses chansons et revues pour les Folies Bergère et jusqu'aux États-Unis. Image type de la Parisienne, elle fut en concurrence avec Joséphine Baker.
Elle repose à Enghien-les-Bains. En 2006, la ville lui rendit hommage par des festivités multiples réunissant toutes les formes d'expression artistique. On projeta pour l'occasion le film Mistinguett : Mon Enghien, produit par Gaumont Pathé Archives et réalisé par Christian Lamet. Ce documentaire inédit constitué d'archives et de documents rares a également fait l'objet d'un DVD en série limitée.
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Deux cent vingt sept mille entrées. - Voilà, au dernier décompte, le nombre de pages dédiées ou qui faisaient référence à Mistinguett sur le WEB (août 2008). - Aussi bien dire que si l'on s'intéresse quelque peu à la chanson française de la première moitié du siècle dernier, on tombera invariablement sur cette «Reine du Music-Hall» qui sans avoir créé le genre des grandes revues, avec meneuse, danseurs et danseuses, l'a poussé jusque dans ses extrêmes limites au point où il est presque disparu avec elle.
Les GAMBETTES de la Miss.
Lorsqu'elle mourut en 1956, à 81 ans, elle fit la une de tous les journaux de Paris. - On chuchotait qu'elle avait (encore !) les plus belles jambes du monde... - Et Colette disait qu'elle n'était pas une artiste du Music-Hall mais une «propriété nationale».
Pas mal pour une meneuse de revue qui n'avait pas de voix, savait à peine danser et dont le répertoire s'est toujours limité à une centaine de chansons .
Source: http://www.chanson.udenap.org et Wikipedia