Frédéric Chopin est un compositeur et pianiste polonais d'origine française, né le 1er mars 1810 et mort le 17 octobre 1849 de la tuberculose pulmonaire.
Son nom de naissance est Fryderyk Franciszek Chopin, il adopta ses prénoms francisés Frédéric-François lorsqu'il quitta définitivement la Pologne pour Paris. Les Polonais écrivent parfois son nom Szopen par analogie avec la phonétique française.
Chopin est né à Żelazowa Wola le 1er mars 1810 (les registres paroissiaux mentionnent cependant la date du 22 février) près de Varsovie et fut baptisé dans l'église du village de Brochów près de Sochaczew. Son père Nicolas Chopin (1771 Marainville-sur-Madon — 1844 Varsovie), français, quitte la France à 16 ans pour la Pologne en 1787 et épouse Justyna Krzyżanowska, dame d’honneur de la comtesse Skarbek, en 1806. Frédéric est le second de quatre enfants. Ses trois sœurs sont prénommées Ludwika, Izabella et Emilia qui disparaîtra à l’âge de quatorze ans.
Chopin a révélé très tôt de grandes dispositions pour la musique. Il possédait l'oreille absolue et faisait preuve d'une sensibilité exceptionnelle à la musique. Il commença donc son éducation musicale à six ans (1816) et composa sa première œuvre, la polonaise en sol mineur, à l'âge de sept ans (1817). Il fit sa première apparition sur scène à huit ans, dans un salon aristocratique de Varsovie (1818).
Par son don prodigieux, le petit Chopin, qui connaissait déjà dans son pays une certaine renommée, fut rapidement comparé à Mozart. Il étudia la musique tout d'abord avec Wojciech Zywny qui lui fit découvrir Jean-Sébastien Bach, et ensuite, à partir de 1826, au Conservatoire de Varsovie]], principalement avec Wilhelm Wurfel pour le piano et l'orgue et Józef Elsner pour la composition et le contrepoint.
Élève du Conservatoire et du lycée de Varsovie (où son père était professeur), il se familiarisa avec la musique populaire polonaise en passant ses vacances dans différentes régions rurales de Pologne. Il termina ses études musicales en 1829.
Il planifia par la suite un long voyage en Europe, afin de se familiariser plus profondément avec la vie musicale européenne et d’acquérir une certaine réputation. Il s'installa d'abord à Vienne, en Autriche, où il vivra 8 mois. En proie à des difficultés financières et ayant du mal à se faire connaître, Chopin pensa rapidement à gagner d'autres villes. C'est pendant cette période viennoise qu'eut lieu l'insurrection de Varsovie, accompagnée de la répression sanglante de l'armée russe. Chopin était profondément patriote et fut très affecté par cet événement qui a certainement inspiré son imagination créatrice. On retrouvera dans les lignes de son journal intime écrites à Stuttgart, ainsi que dans différentes lettres, un cri de révolte et de grand désarroi. De ces années datent le premier des Scherzo ainsi que les Études op. 10.
C'est avec un passeport pour Londres que Chopin se dirigea vers la France, où il vécut le restant de sa vie. À Paris, il fit la connaissance de compatriotes polonais, exilés suite à la défaite polonaise, et découvrit l'intense activité culturelle et musicale, notamment l'Opéra italien (Rossini, Bellini). Sa grande sociabilité mondaine ainsi que sa réputation de virtuose lui permettront très rapidement de devenir le professeur le plus recherché dans les milieux aristocratiques parisiens. Kalkbrenner, un des plus grands pianistes de son époque, lui aurait fait ce compliment : « Vous avez le style de Cramer et le toucher de Field »[1]. Il parviendra également à faire publier ses compositions chez un grand éditeur, ce qui lui permettra de se faire enfin connaître en Europe. Ainsi, Schumann à Leipzig ayant découvert les variations sur un thème de Mozart Op. 2, publia en 1831 un article dans lequel il exprima son admiration pour son contemporain (« Chapeau bas, messieurs, un génie ! »). D'autre part, il se lia d'amitié avec d'autres grands artistes de son époque, tels Delacroix, Berlioz ou Liszt. Ce dernier restera, comme Schumann, un très grand admirateur et un fervent défenseur des compositions de Chopin.
Pendant les années suivantes, le compositeur publia des chefs-d’œuvre comme la 1re Ballade (publiée en 1835) ou le 2e Cycle d'études Op. 25 (publié en 1837) qui contribuèrent à lui assurer sa grande notoriété. Lors de cette période fructueuse, Chopin connut pourtant des passages difficiles à travers son amour déçu pour Maria Wodzinska et le choix qu'il avait fait en 1834. Pendant cette année, il refusa en effet des invitations auprès de l'ambassade russe et fit savoir que, malgré son départ avant l'insurrection, il était à Paris en émigré politique et non en sujet loyal du tsar. Ce choix lui interdisait à tout jamais de rentrer dans sa Pologne natale.
De 1836 à 1847 (?), il fut le compagnon de l'écrivain George Sand (pseudonyme d'Aurore Dupin, baronne Dudevant). Ils menèrent ensemble une vie mondaine, nourris d'admirations réciproques. Après un séjour hivernal dans de mauvaises conditions au monastère de Valldemossa (à Majorque,Espagne), durant lequel il composa entre autres son cycle des 24 préludes Op. 28 et sa 2e Ballade, la santé de Chopin, qui était tuberculeux, se dégrada considérablement malgré les soins et le dévouement inconditionnel de Sand. De retour en France, Chopin retrouva une bonne santé et, de 1839 à 1846, il séjourna souvent à Nohant, la magnifique résidence de campagne de George Sand non loin de La Châtre. Il est à noter que certaines rumeurs voudraient que George Sand ait eu plusieurs relations avec des élèves du célèbre pianiste. Ce fut une période heureuse pour celui-ci qui y composa quelques unes de ses plus belles œuvres : la Polonaise héroïque , la 4e Ballade, la Barcarolle, les dernières Valses…
Pendant le mois de juillet 1847, le couple, qui ne connaissait plus depuis un certain temps la passion de ses débuts, se sépara définitivement après que Chopin eut pris le parti de Solange, la fille de George Sand, dans une violente dispute familiale qui éclata à Nohant en l'absence du pianiste. Il ne reverra George Sand qu'une seule et dernière fois, par hasard, en avril 1848, mais restera jusqu'à la fin de sa vie très proche de Solange et de son mari Auguste Clésinger.
Particulièrement affaibli après cette rupture douloureuse, il fit quand même une dernière tournée en Angleterre et en Écosse organisée par son élève Jane Stirling. Ce voyage fut pour lui épuisant physiquement et moralement.
Il rentra à Paris, très malade, et mourut quelques mois plus tard, le 17 octobre 1849, au 12 place Vendôme, des suites de sa maladie pulmonaire, à l'âge de 39 ans. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise. Conformément à ses dernières volontés, sa sœur Ludwika qui était venue de Pologne juste avant qu'il ne meure, ramena à Varsovie son cœur qui se trouve actuellement dans un cénotaphe de l'église Sainte-Croix.
Liszt : “Chopin a passé parmi nous comme un fantôme”
Un homme à la santé fragile
Chopin est un homme qui n’aura jamais connu la pleine santé. Son état général était en permanence altéré et la fin de sa vie n’aura été qu’une descente progressive vers la mort (les hivers se faisant sentir de plus en plus et chaque petite maladie l'affectant davantage).
La médecine étant ce qu'elle était à cette époque, de nombreuses méthodes de guérison avaient été essayées par le musicien. Ainsi, nous savons que Chopin absorbait quelques gouttes d’opium dans un verre d’eau et frictionnait ses tempes avec de l’eau de Cologne dès que son état risquait de s'aggraver[2].
En 1844, George Sand décide d’inviter la sœur de Chopin en France (le ménage Iedrzeiewicz) pour faire sortir Chopin de la dépression qu’il manifestait suite au décès de son père, au mois de mai 1844, à Varsovie, qui suivait celui de son ami d’enfance Matuszinski (de la tuberculose). Madame Sand décide donc d’écrire à cette sœur du musicien pour l’avertir de l’état de santé fragile de son ami, donnant une description assez complète de l’état de santé du musicien. Elle écrit : « Vous allez trouver mon cher enfant bien chétif et bien changé depuis le temps que vous ne l’avez vu, mais ne soyez pourtant pas trop effrayés de sa santé. Elle se maintient sans altération générale depuis six ans que je le vois tous les jours. Une quinte de toux assez forte, tous les matins; deux ou trois crises considérables et durant chacune deux ou trois jours seulement, tous les hivers; quelques souffrances névralgiques, de temps à autre, voilà son état régulier… ». Chaque hiver est une épreuve pour le musicien. Chopin, écrivant à sa famille en automne 1846, l’expose : « L’hiver ne s’annonce pas mauvais, et en me soignant quelque peu il passera comme le précédent, et grâce à Dieu pas plus mal. Combien de personnes vont plus mal que moi ! Il est vrai que beaucoup vont mieux, mais à celles-là je ne pense pas ».
Les qualificatifs de George pour désigner par écrit Chopin sont révélateurs à la fois de l’état de santé du musicien mais aussi de la dégradation de la relation entre les deux artistes : « Mon cher malade » puis « mon petit souffreteux » jusqu’à « mon cher cadavre »… Rien que les soucis affichés dans une lettre de Georges Sand au comte Grzymala le 12 mai 1847, montrant une interrogation sur le caractère « transportable ou non » de Chopin au moment du mariage de Solange, sont un exemple révélateur de l’état de santé gravissime de Chopin dans les dernières années de sa vie.
Amour
Chopin écrivait à Fontana quelques mois avant de mourir : « Le seul malheur consiste en ceci : que nous sortons de l’atelier d’un maître célèbre, quelque stradivarius sui generis, qui n’est plus là pour nous raccommoder. Des mains habiles ne savent pas tirer de nous des sons nouveaux, et nous refoulons au fond de nous-mêmes ce que personne ne sait tirer, faute d’un luthier ».
Chanteuse lyrique polonaise que le très jeune Chopin admirait, mademoiselle G?adkowska est certainement le premier amour féminin ressenti par le musicien. « Elle phrase et nuance délicieusement. Sa voix, au début, tremblait légèrement, mais elle se remit bientôt de son trouble », disait le musicien en parlant d’elle. Après avoir fait sa connaissance et joué à de nombreuses reprises avec elle, il brûle d’amour pour la cantatrice. Sa jeune gloire est dédiée à cette femme qui assiste à ses concerts (concert du 17 mars 1830 ou encore du 11 octobre 1830) et y prête parfois sa voix. Dans son explosion amoureuse, Chopin ne s’est pourtant jamais déclaré à l’être aimé : « Mes yeux ont surpris son regard. Alors je m’élançai dans la rue et il me fallut un quart d’heure pour revenir à moi. Je suis parfois si fou que c’est effrayant. Mais dès samedi en huit je partirai quoi qu’il arrive. Je mettrai ma musique dans ma valise, son ruban dans mon âme, mon âme sous mon bras, et en avant, dans la diligence ! » Après être parti de Pologne, Chopin ne reverra plus Constance qui se maria deux ans plus tard avec un gentilhomme campagnard.
La comtesse Delphine Potoçka, beauté célèbre de vingt-cinq ans, dont la voix faisait tourner la tête de Chopin (qui l’accompagnait au piano) fréquenta le jeune Chopin en 1835. L’aventure qu’eut cette femme avec le pianiste démarra très rapidement (Mickiewicz : « elle est la plus grande des pécheresses ») mais dura peu. N’oublions pas que la comtesse était mariée et son mari l’emmena en Pologne d’où elle ne revint que beaucoup plus tard.
Il semble que cette histoire fut la moins malheureuse de Chopin dans la mesure où la comtesse gardera toujours une affection sincère pour Frédéric. Seules ces quelques lignes de Delphine retrouvées après le décès de Chopin en fournissent le témoignage : « Je ne t’ennuierai pas par une longue lettre, mais je ne veux pas rester plus longtemps sans nouvelles de ta santé et de tes projets d’avenir. Je suis triste de te sentir abandonné et solitaire… Ici mon temps se passe de façon ennuyeuse et je souhaite de n’avoir pas plus de désagréments encore. Mais j’en ai assez. Toutes les personnes à qui j’ai fait du bien m’ont payée d’ingratitude. Au total, la vie n’est qu’une immense dissonance. Dieu te bénisse, cher Chopin. Au revoir. »[5]
Delphine Potoçka fit le voyage de Nice à Paris pour arriver le dimanche 15 octobre 1849 au chevet de Chopin mourant. Chopin lui adressa la parole en ces termes : « C’est donc cela que Dieu tardait tant à m’appeler à lui, il a encore voulu me laisser le plaisir de te voir ».
La déception : Marie Wodzinska
Les Wodzinski étaient une famille de grands propriétaires terriens transportée à Genève pour l’éducation des enfants pendant la révolution polonaise des années 1830. Chopin aimait cette famille compatriote et amie car il avait eu pour camarades les trois garçons Wodzinski dans la pension de son père et il connaissait leur jeune sœur Marie depuis sa tendre enfance. C’est pendant l’été 1835, à Dresde, que Chopin revit cette famille avec joie, Marie Wodzinska avait alors dix-neuf ans. Frédéric n’avait, depuis quelques années, qu’une relation de musicien avec la jeune Marie (qui a été dans leur enfance une de ses petites élèves) en s’envoyant régulièrement des pages de musique. Pendant tout cet été qu’il passa avec cette aimable famille, l’amitié se transforma en amour. Malgré tout, Chopin les quitta en septembre pour retourner à Paris où beaucoup de travail l’attendait. Le reflet de cette séparation avec Marie est peint par le pianiste dans une valse que Chopin ne publia jamais : La Valse de l’Adieu.
Tout au long de l’année suivante, Chopin et Marie s’écrivent et s’envoient de la musique, avant de se revoir l’été suivant. Après un nouvel été formidable avec cette famille, à Dresde, le 7 septembre (avant-veille de son départ pour Paris), Chopin demande à Marie Wodzinska si elle accepterait de devenir sa femme. Si la jeune femme accepta et la comtesse (sa mère) approuva, ils tinrent ce projet secret aux yeux du comte (attendant de trouver un moment opportun pour obtenir un consentement du père de Marie).
Jusqu’en janvier 1937, Chopin allait vivre avec la promesse de cet amour et une correspondance entre lui et Marie faisant d’une manière secrète mention de leur projet de mariage sous le nom de “crépuscule” d’opéra. Après des premières lettres très amoureuses, la correspondance gardée de cette femme montre, par des mots d’une extrême platitude, que l’amour s’est peu à peu éteint. La rupture de ses fiançailles, le “crépuscule” de son bonheur, s’effectua donc en silence.
Les billets de Marie Wodzinska ainsi que la rose qu’elle lui avait offerte à Dresde furent retrouvés, après la mort de Chopin, chez lui dans une enveloppe nouée sur laquelle il avait écrit ces deux mots polonais : moia biéda, mon malheur.
La relation : George Sand
Les Wodzinski étaient une famille de grands propriétaires terriens transportée à Genève pour l’éducation des enfants pendant la révolution polonaise des années 1830. Chopin aimait cette famille compatriote et amie car il avait eu pour camarades les trois garçons Wodzinski dans la pension de son père et il connaissait leur jeune sœur Marie depuis sa tendre enfance. C’est pendant l’été 1835, à Dresde, que Chopin revit cette famille avec joie, Marie Wodzinska avait alors dix-neuf ans. Frédéric n’avait, depuis quelques années, qu’une relation de musicien avec la jeune Marie (qui a été dans leur enfance une de ses petites élèves) en s’envoyant régulièrement des pages de musique. Pendant tout cet été qu’il passa avec cette aimable famille, l’amitié se transforma en amour. Malgré tout, Chopin les quitta en septembre pour retourner à Paris où beaucoup de travail l’attendait. Le reflet de cette séparation avec Marie est peint par le pianiste dans une valse que Chopin ne publia jamais : La Valse de l’Adieu.
Tout au long de l’année suivante, Chopin et Marie s’écrivent et s’envoient de la musique, avant de se revoir l’été suivant. Après un nouvel été formidable avec cette famille, à Dresde, le 7 septembre (avant-veille de son départ pour Paris), Chopin demande à Marie Wodzinska si elle accepterait de devenir sa femme. Si la jeune femme accepta et la comtesse (sa mère) approuva, ils tinrent ce projet secret aux yeux du comte (attendant de trouver un moment opportun pour obtenir un consentement du père de Marie).
Jusqu’en janvier 1937, Chopin allait vivre avec la promesse de cet amour et une correspondance entre lui et Marie faisant d’une manière secrète mention de leur projet de mariage sous le nom de “crépuscule” d’opéra. Après des premières lettres très amoureuses, la correspondance gardée de cette femme montre, par des mots d’une extrême platitude, que l’amour s’est peu à peu éteint. La rupture de ses fiançailles, le “crépuscule” de son bonheur, s’effectua donc en silence.
Les billets de Marie Wodzinska ainsi que la rose qu’elle lui avait offerte à Dresde furent retrouvés, après la mort de Chopin, chez lui dans une enveloppe nouée sur laquelle il avait écrit ces deux mots polonais : moia biéda, mon malheur.
La rencontre
Les deux artistes se rencontrèrent pour la première fois à la demande de George Sand, dans le courant de l’été 1836, à l’hôtel de France de la rue Laffitte. De ce premier contact, Chopin dit le soir même à son ami Hiller : « Quelle femme antipathique que cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme ? Je suis prêt à en douter ».” Par la suite, Chopin et Sand se sont fréquentés à Paris de temps en temps, puis de plus en plus. Chopin sortant de sa déception avec Marie Wodzinska et George Sand de sa relation avec Michel de Bourges, la souffrance en amour fut leur premier lien. Notons que George Sand hésita longtemps avant de se lancer dans une relation avec le pianiste. Elle écrivit à cette époque une lettre immense et complexe à son amie Madame Marliani en date du 23 mai 1838 dans laquelle l’écrivain met à nu sa passion pour Chopin et exprime le principal but d’une idylle avec le pianiste : « …S’il est heureux ou doit être heureux par elle (Marie Wodzinska), laissez-le faire. S’il doit être malheureux, empêchez-le. S’il peut être heureux par moi sans être malheureux avec elle, il faut que nous nous évitions et qu’il m’oublie. Il n’y a pas à sortir de ces quatre points. Je serai forte pour cela, je vous le promets, car il s’agit de lui, et si je n’ai pas grande vertu pour moi-même, j’ai grand dévouement pour ceux que j’aime… »
Au début de leur relation, Chopin était âgé de vingt-huit ans mais semblait bien plus jeune, George avait trente-quatre ans. D'après ses correspondances de l’époque, l’amour de George pour Frédéric frôlait le “maternel”, la bonté “pélicane”; l’auteur appelait ça “faire son devoir”. Tout cela tombait à merveille puisque Chopin, vu son état de santé, avait besoin de soins.
J’ai le pressentiment que si je quitte Varsovie, je ne reverrai plus jamais ma maison. je m’imagine que je pars pour mourir. Ah! quelle tristesse ce doit être de ne pas mourir où l’on a toujours vécu (…) L’homme est rarement heureux. S’il ne lui est destiné que de courtes heures de félicité, pourquoi renoncerait-il à ses illusions qui sont, elles aussi, fugitives?” (lettre de Chopin à Titus datée du 4 septembre 1830)
Chopin a quitté la Pologne à vingt ans (le 1er novembre 1830) pour Vienne sans savoir qu’il ne remettrait plus jamais les pieds dans sa terre natale qui occupera pourtant éternellement son cœur. Une coupe d’argent remplie de sa terre natale le suivra toute sa vie et son contenu sera mêlé, à sa mort, à la terre du Père-Lachaise recouvrant son cercueil.
Elsner composa une cantate en l’honneur du départ de l’enfant du pays qui ressemble plus à un “adieu” qu’à un “au-revoir” :
Que ton talent, né sur notre sol,
Eclate en tout et partout,
Que tu sois sur les bords du Danube,
Sur ceux de la Sprée, du Tibre ou de la Seine.
Cultive les mœurs de tes parents
Et, par les sons de ta musique,
Nos mazurkas et nos cracoviennes,
Chante la gloire de ta patrie.
Oui, tu réaliseras tes rêves.
Sache toujours, Chopin, que par ton chant
Tu donneras la gloire à ton pays.
Ce n’est rien de quitter ton pays
Puisque ton âme reste parmi nous.
Nous formons des vœux pour ton bonheur
Et garderons dans nos cœurs ta mémoire.
Anecdotes
Les anecdotes sur Frédéric Chopin
Improvisation à Vienne
Le 11 août 1829, Chopin donne son premier concert à Vienne. Il doit improviser car l'orchestre n'arrive pas à déchiffrer son Rondo... c'est pourtant un succès !
Ecriture à deux mains
'Chopin a donné une voix propre à la main gauche, écrit Hélène Grimaud ; il a exigé d'elle une vertigineuse virtuosité. (.. .)J'aime Chopin pour l'harmonie dans l'asymétrie qu'il exige dans le doigté des deux mains et, partant, pour l'amplitude, la plénitude nouvelle qu'il offre au clavier.' (' Variations sauvages', 2003)
Citation:
«Bach est un astronome qui découvre les plus merveilleuses étoiles. Beethoven se mesure à l'univers. Moi, je ne cherche qu'à exprimer l'âme et le coeur de l'Homme.»
[ Frédéric Chopin ]
Célébrité proche de Chopin
Franz Liszt

Compositeur et pianiste hongrois
Né en 1811
Décédé à Bayreuth en 1886 L'inventeur du poème symphonique, considéré comme le pianiste virtuose du millénaire, peut être érigé en symbole de l'exaltation de la période romantique : alors que dans sa jeunesse, ses liaisons défrayent la chronique, notamment avec Marie d'Agoult, Franz Liszt vit dans l'opulence et côtoie les plus grands - prenant des cours avec Czerny, échangeant avec Chopin, chapeautant Wagner qui[...]
Anecdote sur Chopin (Sans garantie)
La correspondance de Chopin nous dévoile parfois un homme à l'humour piquant , en très peu de mots il parvient à décrire des situations pittoresques . Voici ce qu'il écrit à un ami dans une ses lettres lors de son premier séjour à Londres en juillet 1837:
"Ici on peut facilement s'amuser , mais par prudence pas trop longtemps . Il y a des choses énormes !! De grands urinoirs sans la place pour faire pipi . Mais les Anglaises,les chevaux,les palais,les attelages,la richesse,le luxe,les paysages,les arbres,mais vraiment tout ,du savon à barbe jusqu'au rasoir, tout est extraordinaire , tout se ressemble , tout est bien éduqué et tout est lavé , mais noir comme le c(ul) d'un aristocrate."
Je t'embrasse sur le visage (F. Chopin)
Chopin et le trac
Je commence avec cette histoire concernant Chopin qui on le sait n'aimait pas se produire devant un trop large public. Alors les quinze jours précédant le concert il se cloitrait chez lui et ne jouait que du Bach, jamais ses compositions.
Chopin et Liszt
On sait qu'ils jouaient beaucoup dans des salons où se réunissait une société cultivée. Un soir, Liszt joue un morceau de Chopin. Mais il y ajoute beaucoup de trilles, d'ornementations qui ne sont pas dans la composition initiale. On l'applaudit. Cependant Frédéric lui fait remarquer avec un peu d'énervement qu'il n'apprécie pas beaucoup ces transformations de son oeuvre... Il se met au piano, et pour mieux profiter de la musique, on éteint les chandelles-véritable 'expérience esthétique', comme dit mon prof de philo. Le soir suivant, de nouveau les pianistes jouent pour la compagnie. C'est Chopin qui est au piano, on souffle les bougies, et tout le monde se laisse bercer dans le noir... Là, Liszt demande tout bas à Chopin de lui céder la place. Celui-ci, surpris, s'exécute cependant, et Liszt reprend des oeuvres de Chopin, mais sans rien y ajouter. A la fin, tout le monde applaudit le virtuose... Quand on rallume la lumière, surprise générale en voyant que ce n'est pas Chopin au piano! Alors, Liszt aurait dit: 'Je peux jouer comme Chopin, mais lui ne peut pas jouer comme moi!'