21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 16:52
1792

Washington et La Fayette à Valley Forge

L'armée du Nord [
La guerre ayant été déclarée dans les premiers jours d'avril, il entra immédiatement en campagne et se porta, avec vingt-cinq mille hommes de très belles troupes, sur la rive droite de la Meuse, près de Givet, ayant son avant-garde à quatre lieues de là, dans les bois au delà de Philippeville. Cette dernière position était mal choisie. Les Autrichiens, qui occupaient Mons avec des forces supérieures, tombèrent un matin à l'improviste sur ce corps de troupes, composé d'environ trois mille hommes, et le dispersèrent avant que le général eût eu le temps d'être informé de cet engagement.

Quelques jours après, La Fayette alla prendre une autre position dans le camp retranché de Maubeuge, ayant encore son avant-garde très loin de lui, dans les bois de Malplaquet et de la Glisuelle. Cette avant-garde fut encore surprise par le même corps autrichien, parti de Mons à la faveur de la nuit. Le bataillon des volontaires de la Côte-d'Or eut beaucoup à souffrir dans cette rencontre, qui coûta la vie au général Gouvion, aide de camp et ami dévoué de La Fayette. Le général survint, rétablit le combat et força l'ennemi à se replier en désordre sur la route de Mons. Mais ce faible avantage n'était guère propre à balancer l'influence fâcheuse que ces deux échecs, quoique peu considérables en eux-mêmes, pouvaient exercer sur le moral de l'armée au début d'une campagne.

Mieux avisé, La Fayette se retrancha à Tesnières sous Bavay dans l'intention d'y tenir en échec le général autrichien Clairfayt, lequel manœuvrait pour se réunir à l'armée ennemie, qui campait sous Tournai. Mais il fut aussitôt appelé au commandement de l'armée du Nord, en remplacement de Rochambeau, et porta son quartier général à Cerfontaine, à Longwy, puis à Sedan.

Il bat l'ennemi à Florennes. Voulant se porter de Metz sur Namur, il apprend à Dinant la défaite des deux corps de Dillon et de Biron, et se hâte d'opérer sa retraite.

 

La monarchie constitutionnelle

Cependant, les événements de plus en plus graves de l'intérieur de la France attiraient toute l'attention de La Fayette. Élevé au prix de tant de sang et de sacrifices, l'édifice constitutionnel s'écroulait rapidement sous les coups redoublés des jacobins et des girondins. La Fayette présuma assez d'un reste de popularité pour espérer que l'exposition de ses idées sur cette alarmante situation pourrait produire un effet utile. Voyant que la vie du couple royal était, chaque jour, de plus en plus menacée, il s'oppose au parti jacobin, avec l'intention d'utiliser son armée pour rétablir une monarchie constitutionnelle.

 

La lettre du 16 juin 1792 [modifier]

Le 16 juin, il écrivit, de son camp de Maubeuge, une longue lettre à l'assemblée législative, où il dénonça avec énergie la faction jacobine comme l'instigatrice patente de tous les désordres dont les bons citoyens avaient à gémir. Il s'appliquait ensuite à prévenir toute inculpation personnelle en parlant noblement, de lui-même, de son intervention dans la guerre de l'Indépendance, de son zèle à défendre la liberté et la souveraineté des peuples et rappelait la Déclaration des droits, dont il avait été le promoteur. Il adjurait, en terminant, l'assemblée de rétablir l'égalité civile et la liberté religieuse sur leurs véritables bases ; de faire respecter l'intégrité du pouvoir royal, et d'anéantir le régime des organisateur des clubs et des sociétés secrètes. La lecture de cette lettre, dont La Fayette avait adressé une copie au roi, excita dans l'assemblée une vive rumeur.

Le côté droit seul y applaudit et en fit décréter l'impression. Les girondins, par l'organe de Vergniaud et de Guadet, s'efforcèrent d'alarmer leurs collègues sur les dangers que faisaient courir à la liberté de pareilles remontrances, adressées à une assemblée délibérante par un chef militaire, et affectèrent des doutes hypocrites sur l'authenticité de sa signature ; ils demandèrent que la lettre fût renvoyée à un comité, afin que l'assemblée pût venger le général du lâche qui avait osé se couvrir de son nom. Cette proposition fut adoptée, et quelques voix réclamèrent sans succès l'envoi de ce manifeste aux départements. Mais, peu de jours après, soixante-quinze administrations départementales adhérèrent formellement aux considérations développées par le général.

Cette lettre fut mal reçue de la majorité. La Fayette en apprit le mauvais effet en même temps que la journée du 20 juin. Il ne peut marcher sur Paris, son armée stationnée à Pont-sur-Sambre refuse de le suivre, notamment grâce à l’opposition de Gobert.

 

La journée du 20 juin 1792

Lors de cette 20 juin 1792, autre Journée révolutionnaire, au Louvre, la Garde nationale est absente, laissant le peuple aborder le roi en tête à tête [45]

Plusieurs amis de La Fayette, et notamment Dupont de Nemours, lui mandèrent que cette journée avait produit dans le public un sentiment de réaction assez vif pour que sa présence à Paris pût lui imprimer une impulsion décisive. La Fayette n'hésita pas.

 

L'Assemblée à Paris [modifier]

Malgré les avis timorés de Luckner, La Fayette quitta aussitôt son armée, et le 28 il était à la barre de l'Assemblée. Il avoua hautement la lettre qui avait été lue en son nom, et déclara qu'il avait été chargé, par tous les corps de son armée, d'improuver les insultes faites au roi et de demander la destruction de cette secte qui envahissait la souveraineté, et dont les projets étaient connus.

L'intrépide allocution de La Fayette fut accueillie avec enthousiasme par le côté droit, et par un morne silence dans le côté gauche.[En quittant l'assemblée, La Fayette se rendit chez le roi, qui l'accueillit avec bienveillance, mais avec réserve. Madame Elisabeth, présente à cette entrevue, conjura son frère de se jeter dans les bras du seul homme qui pût le sauver ; mais la reine, aigrie par de fâcheux souvenirs, s'était déjà prononcée contre toute tentative d'évasion à laquelle le général pourrait prendre part ; elle déclara qu'elle aimait mieux mourir que de lui devoir sa délivrance.[47] L'indécision de Louis XVI et la répugnance de la reine firent avorter ce projet, dont le succès eût été fort problématique d'ailleurs, dans l'état d'effervescence de l'opinion publique. À la suite d'une revue passée le lendemain, en présence du roi, et dans laquelle La Fayette essaya vainement de rendre quelque énergie aux citoyens, le général s'éloigna le désespoir dans le cœur. La multitude l'avait plusieurs fois salué de ses acclamations dans ce court séjour à Paris, et la garde nationale lui avait fourni un poste d'honneur. Il quitta Paris pour rejoindre son armée et fut brûlé en effigie dans les rues de Paris.

Ce furent les derniers soupirs de cette popularité qui avait pris naissance sur les ruines de la Bastille, pour s'éteindre dans les journées du 20 juin et du 10 août. Sa démarche n'avait rendu au pouvoir exécutif qu'une vigueur passagère ; le maire et le procureur de la commune furent suspendus pour leur conduite au 20 juin ; mais l'assemblée annula bientôt cette décision.

A son retour à l'armée, La Fayette voulut tenter un dernier effort ; il pensa qu'une victoire pourrait changer l'état des esprits, et fit proposer à Luckner, par le colonel Bureaux de Pusy, son ancien collègue et son ami, d'attaquer les Autrichiens à Jemmapes ; mais le maréchal s'y refusa formellement.[48]

 

L'accusation [modifier]
Le député Vaublanc, qui fut l'un de ceux qui défendit Lafayette à l'Assemblée Législative en aout 1792.
Le député Vaublanc, qui fut l'un de ceux qui défendit Lafayette à l'Assemblée Législative en aout 1792.

Tandis que les jacobins lui suscitaient à l'armée mille tracasseries de détail, lui refusaient les renforts dont il avait besoin, interceptaient ou dénaturaient ses dépêches, circonscrivaient son commandement, et appelaient Luckner, exclusivement à lui, à la fédération du 14 juillet, ses ennemis, d'un autre côté, ne demeuraient point inactifs. Il s'écoulait peu de jours qu'il ne fût dénoncé à la barre de l'assemblée par quelque section de la capitale, comme un citoyen rebelle, comme un autre Cromwell, qui aspirait à substituer le despotisme militaire au régime légal et à renverser la constitution par la constitution elle-même. Ces dénonciations rencontrèrent d'imposants appuis dans les députes Vergniaud et Delaunay, qui prononcèrent l'un et l'autre de longs discours sur les dangers de la patrieCes vagues inculpations se compliquèrent d'un incident qui, plus adroitement combiné, eût pu devenir fatal à La Fayette.[ Cependant, dans la séance du 6 août, Jean Debry, organe de la commission à laquelle avait été déféré l'examen de la conduite du général, conclut à sa mise en accusation ; mais cette proposition, soutenue par Brissot, et combattue avec chaleur par Vincent-Marie Viénot de Vaublanc et de Quatremère de Quincy, fut repoussée à la majorité de 406 voix contre 224. Cette décision faillit coûter cher aux députés qui l'avaient provoquée. Au sortir de la séance ils furent assaillis, frappés, menacés de mort, et ne durent leur salut qu'à la protection de la garde nationale. Selon Hippolyte Taine: « Quant au principal défenseur de La Fayette, M. de Vaublanc, assailli trois fois, il eut la précaution de ne pas rentrer chez lui; mais des furieux investissent sa maison en criant que « quatre-vingt citoyens doivent périr de leur main, et lui le premier » ; douze hommes montent à son appartement, y fouillent partout recommencent la perquisition dans les maisons voisines, et, ne pouvant l'empoigner lui même, cherche sa famille; on l'avertit que s'il rentre à son domicile, il sera massacré Galiot Mandat de Grancey le remplace à la tête de la Garde nationale. Mais, le 10 août, il est massacré et La Fayette destitué et décrété d'accusation. À la nouvelle du 10 août 1792, le premier soin de La Fayette fut de se rendre au directoire du département des Ardennes, le corps constitué le plus rapproché de lui ; il lui déclara son refus de reconnaître le nouveau gouvernement, et une assemblée évidemment opprimée par la faction qui dominait à Paris.

Il adressa ensuite aux troupes une proclamation énergique, et tenta d'organiser, entre plusieurs départements de l'Est, une fédération dans l'objet de résister aux jacobins ; mais le duc de Brunswick ayant, en ce moment même, commencé son invasion en France, cette entreprise ne put avoir aucune suite, La Fayette se borna à faire arrêter trois commissaires envoyés à son armée par l'assemblée. Cette levée de boucliers eût pu déterminer une impulsion salutaire, si ses compagnons d'armes l'avaient secondé : mais Rochambeau s'était démis de son commandement, Luckner mollit; le général Biron, ami du duc d'Orléans, soutint les jacobins, et Dillon traita avec Dumouriez, au lieu de punir sa désobéissance aux ordres de Luckner, qui lui avait mandé de venir le joindre. Ces défections successives rendirent la situation de La Fayette fort critique.

 

Traître à la nation 
Le 19 août 1792, il est déclaré traître à la nation. L'assemblée, dans sa séance du 19 août, l'avait décrété d'accusation, et le directoire de Sedan avait ordonné son arrestation. Il eut un moment la pensée d'aller se présenter en personne à ses accusateurs ; mais cette démarche lui parut aussi stérile que dangereuse. Réduit par l'infériorité et l'abandon de ses troupes à l'impuissance d'attaquer l'ennemi avec avantage, il songea à chercher un asile en pays étranger.

Après quelques précautions destinées à assurer le salut de son armée, il partit secrètement de Sedan, dans la nuit du 19 août, avec César de Latour-Maubourg, Alexandre de Lameth, Bureaux de Pusy et quelques autres officiers, et se dirigea vers la forêt des Ardennes, sous prétexte de faire une reconnaissance. Il voulut alors passer en pays neutre, obligé de se réfugier à Liège.

 

La captivité et l'exil [modifier]

 

Capturé [modifier]

Bureaux de Pusy fut député à Rochefort pour demander le passage « en faveur d'officiers forcés de quitter l'armée française » ce qui fut accordé. Mais, à son entrée à Rochefort, La Fayette fut reconnu et contraint de se nommer. Informé de cette capture inespérée, le feld-maréchal autrichien Moitelle, qui commandait à Namur, y fit amener les fugitifs sous bonne escorte, et l'on prévint La Fayette que le prince Charles de Lorraine allait venir de Bruxelles pour le consulter sur l'état intérieur de la France Le général, Lameth, Latour-Maubourg et Bureaux de Pusy furent conduits au château de Luxembourg. Avant son départ, La Fayette dicta à Romeuf, son aide de camp, une déclaration destinée à être rendue publique dans le cas où il succomberait dans sa captivité : déclaration énergique et même menaçante pour les gouvernements absolus[

 

Captivité
Peu de jours après, les prisonniers furent remis par l'Autriche à la Prusse, et transféré dans la citadelle de Wezel, en dépit des interventions de sa femme et des États-Unis. La Fayette tomba dangereusement malade. [54]. Il fut transféré à Magdebourg, où il passa un an dans un appartement souterrain et humide, en butte à la surveillance la plus inhumaine, et réduit à recourir à un cure-dent trempé dans de la suie délayée pour correspondre secrètement avec quelques amis.

Transféré à Neisse, en Silésie, il y fut traité un peu moins rigoureusement. Enfin, au mois de mai 1795, par suite du traité de paix conclu entre la France et la Prusse, La Fayette, Bureaux de Pusy et Latour-Maubourg furent rendus aux Autrichiens et conduits dans la forteresse d'Olomouc en Moravie, où ils furent séparés et privés de toute communication avec le dehors, et où il subit toutes les tortures pendant cinq ans.[Tandis que La Fayette essuyait ainsi toutes les angoisses de la plus dure captivité, la faction qui dominait en France n'omettait aucune persécution propre à se venger d'une retraite qui avait dérobé sa tête à l'échafaud[

 

La Terreur en France 
Madame de La Fayette, arrêtée dans sa terre au mois de septembre 1792 fut relâchée par l'ordre de Brissot, à qui elle s'était plainte de cet acte de rigueur, mais consignée dans son château de Chavaniac, puis incarcérée de nouveau en 1794 dans un premier temps à Brioude et transférée sur Paris (ordre du 27 mai 1794), et ne recouvra définitivement la liberté qu'au mois 21 janvier 1795, après avoir vu périr sur l'échafaud révolutionnaire la maréchale de Noailles, sa grand-mère, la duchesse d'Ayen, sa mère, et la vicomtesse de Noailles, sa sœur. Cette femme réussit, après mille difficultés, à aller jusqu'à Vienne, où elle obtint de partager, avec ses deux filles, la captivité de son mari, dans la forteresse d'Olmutz . Elle resta jusqu'à la libération de son mari malgré de très graves ennuis de santé.

 

Tentative d'évasion
Ce fut le premier adoucissement que le sort du général eût encore éprouvé. Mais il aggrava bientôt le poids de sa détention par une tentative infructueuse d'évasion entreprise au mois d'octobre 1794, de concert avec le docteur Boliemanu, et un jeune Américain nommé Huger, qui s'étaient dévoués à ses intérêts. La faculté de se promener autour de la citadelle lui fut impitoyablement retirée, ainsi qu'aux deux autres prisonniers. Le caractère de La Fayette ne se démentit point devant ces longues et pénibles épreuves. Une seule préoccupation domine dans tous les rapports qu'il put entretenir au dehors, celle du tort que pourront faire à la cause de la liberté les persécutions qu'il a souffertes au sein de sa patrie. Il s'applique dans ce but, avec une pieuse sollicitude, à atténuer ses propres griefs ; il ne veut pas que l'offense d'un obscur citoyen nuise au succès de tout un principe. Il conserve, sans ostentation, sans amertume, sous les verrous d'Olmutz, l'intrépidité de sa foi politique et de son dévouement aux intérêts de la liberté. Une circonstance douloureuse avait troublé cependant cette foi si bien affermie.

 

L'heure de la délivrance 
Cependant l'heure de la délivrance approchait. La campagne de 1796 venait de s'accomplir, et les préliminaires de Léoben s'en étaient suivis. Napoléon Bonaparte et Clarke, traitant au nom de la république française, avaient insisté pour la mise en liberté des trois captifs comme une des conditions de la paix du traité de Campo-Formio (19 septembre 1797), à la condition qu'ils ne pourraient rentrer, quant à présent, sur le territoire français. Le Directoire lui interdit cependant de rentrer en France. Après cinq mois de pourparlers, La Fayette et ses deux compagnons de captivité furent libres, sous leur simple promesse de quitter dans douze jours les États de l'empereur. Arrivés à Hambourg, leur premier soin fut de remercier le général Bonaparte du miracle de leur résurrection.

 

Les relations avec Napoléon 
La Fayette passa ensuite en Hollande, où il fut bien accueilli, et se fixa quelque temps à Utrecht, épiant avec impatience l'occasion de rentrer en France, où un parti puissant, ayant à sa tète l'ex constituant Sieyès, s'agitait en sa faveur. ; Ce fut là qu'il apprit le débarquement de Napoléon Bonaparte, au port de Fréjus, d'où sa marche à Paris n'avait été qu'une course triomphale. La Fayette écrivit à Bonaparte pour le complimenter sur son retour ; mais cette démarche, probablement intéressée, n'amena aucun résultat. Ses relations avec Napoléon sont complexes. Ainsi il lui exprime par écrit sa gratitude pour sa libération et il le félicite aussi lors de son retour d'Égypte Mais Napoléon, sans jamais l'avoir rencontré, lui est hostile et lui interdit de s'installer à Paris.

 

Le retour en France
Épée maçonnique de La Fayette.
 
Épée maçonnique de La Fayette.

 

La Brie
Enfin, en 1800, las du rôle de proscrit, le général manda au premier Consul que la prolongation de son exil ne convenait ni au gouvernement, ni à lui-même, et qu'il arrivait à Paris. Ce retour imprévu causa au chef de l'État une humeur qu'il ne put dissimuler. On remarqua l'affectation avec laquelle, dans l'éloge de Washington, que Fontanes prononça à cette époque par son ordre, l'orateur omit jusqu'au nom de son brillant auxiliaire. [60]

Cependant La Fayette se retira dans son château de Lagrange à Courpalay, (Seine-et-Marne), dans une propriété de sa femme qu'il avait héritée de sa belle-mère, et cet acte de prudence calma graduellement les dispositions ombrageuses du premier Consul.

La Fayette se lie d'amitié avec Joseph Bonaparte et dans un premier temps se voit accorder quelques faveurs. Il est rayé de la liste des émigrés, reçoit une retraite de 6 000 francs tandis que son fils, Georges Washington de La Fayette devient officier dans un régiment de hussards. Il obtint pour son fils un grade dans l'armée et pour lui le titre de membre du conseil général de la Haute-Loire, avec le maximum de la pension de retraite de son grade.

 

Napoléon 
Finalement Napoléon et La Fayette se rencontrent, par l'intermédiaire de Lebrun, peu après la bataille de Marengo.[61] La Fayette refusa la dignité de sénateur qui lui fut offerte par Talleyrand et par Cabanis, en ajoutant que le lendemain de sa promotion il se verrait obligé de dénoncer le premier Consul et son administration. il refusa aussi la légation des États-Unis, se regardant, dit-il, comme trop Américain pour y jouer le rôle d'étranger.

Bien qu'un peu blessé de ces négations successives, le vainqueur de Marengo avait montré à La Fayette de l'ouverture et de la simplicité.[ Lors de la rotation du consulat à vie, La Fayette déclara qu'il ne l'approuverait pas tant que la liberté publique ne serait point garantie, et il développa cette opinion dans une lettre dont la franchise ne parut pas trop déplaire au maître de la France ; cependant, ce fut alors que les relations de ces deux hommes cessèrent entièrement. La rupture intervient en 1802 car La Fayette s'oppose au titre de consul à vie de Napoléon dans une lettre écrite le 20 mai.[La Fayette s'éleva avec énergie contre l'exécution du duc d'Enghien. La Fayette refuse, à plusieurs reprises, d'entrer au Sénat et ne cache pas son hostilité au régime.

 

L'Empire 
L'avènement du premier Consul à l'empire fut pour l'austère démocrate le sujet d'une vie encore plus retirée. Il s'abstint de toute participation, même indirecte, aux affaires publiques.

En 1804, il vote contre le titre d'Empereur. À partir de cet instant La Fayette se tient à l'écart de la vie publique et s'adonne à l'agriculture et l'élevage dans son domaine briard.

A l'époque de l'institution de la Légion d'honneur, l'empereur lui fit proposer, par le comte de Ségur, son parent, d'être un des dignitaires de l'ordre ; mais La Fayette refusa ce cordon comme un ridicule, et l'on n'y revint plus. Son isolement finit par indisposer Napoléon, qui supportait difficilement toute position en dehors de son gouvernement ; et, lorsque, après la campagne d'Ulm, Georges de Lafayette, fils unique du général, qui servait comme lieutenant de hussards, fut proposé pour un grade supérieur, l'empereur lui-même repoussa cette promotion avec une persistance puérile.

Les splendeurs croissantes de l'empire achevèrent de condamner La Fayette à une obscurité absolue. Ses ennemis supposaient qu'il endurait cette situation avec peine ; aussi, une chute grave qu'il fit sur la glace, à cette époque, ayant excité quelque intérêt, on prétendit que le héros des deux mondes n'avait trouvé que ce moyen de faire parler de lui. On le sollicita vivement alors de visiter l'Amérique, ce théâtre de ses premiers exploits ; mais il s'en défendit par la crainte que le gouvernement impérial ne mît obstacle à son retour. Cette appréhension n'était pas sans fondement.

Napoléon, qui ne le perdait pas de vue, disait un jour au conseil d'État : « Tout le monde en France est corrigé, excepté La Fayette : vous le voyez tranquille, eh bien ! je vous dis, moi, qu'il est prêt à recommencer. »

 

Le ralliement aux Bourbons 
Il se rallie aux Bourbons en 1814. Avec Fouché, il participe à la déchéance de l'Empereur.

Le général nous apprend lui-même, dans ses Mémoires, qu'il revit avec plaisir le régime pacificateur de la restauration, dont les princes, ses contemporains, avaient été ses compagnons d'enfance ou de jeunesse. Cédant à l'entraînement universel, il parut aux Tuileries avec l'uniforme d'officier général et la cocarde blanche, et il y fut bien accueilli.

Cette visite, toutefois, fut la seule qu'il rendit aux frères de Louis XVI ; l'esprit général du gouvernement, des attaques semi-officielles dirigées contre lui, ne tardèrent pas à réveiller ses anciens ressentiments, et il s'abstint de reparaître au château. Cette retraite fut une faute regrettable des Bourbons ; quelques égards sans conséquence eussent suffi pour rallier ou pour neutraliser celui qui devint bientôt leur plus implacable et leur plus dangereux adversaire. La Fayette eut à cette époque plusieurs conférences avec l'empereur de Russie, et ce souverain libéral d'un État despotique se plaignit ouvertement à lui du peu de libéralisme de cette dynastie que la mauvaise foi, bien plus que l'erreur, lui a si souvent reproché d'avoir imposée à la France.

 

Le retour de Napoléon 
Malgré la défaveur personnelle que la famille royale inspirait à La Fayette, il vit avec effroi, au mois de mars 1815, le retour de Napoléon, qui remettait en question cette paix européenne achetée au prix de tant de sacrifices. Quelques royalistes étant venus lui demander si le gouvernement des Bourbons pouvait, dans la ligne de ses opinions, compter sur son dévouement, il répondit oui sans hésiter : ne doutant pas, dit-il, qu'à la faveur d'une opposition bien dirigée, on ne pût tirer meilleur parti de Louis XVIII que de celui qu'il regardait depuis longtemps comme le plus redoutable ennemi de la liberté.

Dans une réunion à laquelle il fut appelé, chez Laine, pour débattre le parti le plus convenable aux circonstances, il proposa sérieusement de mettre le duc d'Orléans à la tête des troupes, et de réunir tous les membres survivants des assemblées nationales depuis 1789, afin d'opposer une grande force morale à la puissance matérielle de Bonaparte. Cette opinion, comme on pense, demeura sans écho.

La Fayette demeura trois jours à Paris, comme pour faire parade de sécurité personnelle, puis il alla s'ensevelir, dans son château de la Grange. Napoléon était rentré aux Tuileries sans coup férir. Un républicain moins austère et moins désintéressé que La Fayette, Benjamin Constant, qu'avait récemment signalé l'ardeur de son hostilité contre le régime impérial, venait d'accepter le titre de conseiller d'État.[

 

La fin du Premier Empire 
Cependant il promit de concourir à repousser les étrangers et les Bourbons, en mettant à ses services la même condition qu'il avait imposée aux Bourbons eux-mêmes, à savoir : la réunion d'une chambre de représentants librement convoquée et largement élue.

Il est incité à revenir sur le devant de la scène politique ; appelé à la présidence du collège électoral de Seine-et-Marne, puis à la députation de ce département lors des Cent-Jours. Il vit se rouvrir pour lui, après vingt-trois ans d'interruption, la carrière parlementaire, dans les conjonctures les plus favorables à ses théories d'opposition et de démocratie.

Un concours imposant de suffrages l'éleva à la vice-présidence de la chambre des représentants, et il fit partie, en cette qualité, de la députation chargée de recevoir Napoléon au palais de la chambre, lorsqu'il vint en personne ouvrir sa courte session.[65] La Fayette ne prit pour ainsi dire aucune part aux débats de la chambre des Cent-Jours. : il semblait se réserver tout entier pour de plus hautes circonstances. La bataille de Waterloo éclata comme un coup de foudre sur la capitale et sur la France entière.

Napoléon reparut, et mille bruits de dissolution et de dictature militaire agitèrent les esprits. Ce fut alors que La Fayette monta à la tribune (21 juin) pour élever, dit-il : après bien des années, une voix que reconnaîtraient les vrais amis de la liberté. Cette énergique motion, qui fut accueillie, n'était pas moins intempestive qu'inconstitutionnelle. La Fayette n'était, en cette occasion, que l'instrument d'une intrigue habilement ourdie par Fouché, qui, désespérant du succès de ses vœux secrets en faveur du duc d'Orléans, acceptait la branche aînée des Bourbons comme un pis-aller.

Napoléon consentit avec peine à laisser aller ses ministres à la chambre, et leur adjoignit Lucien Bonaparte, qui défendit avec beaucoup de véhémence les intérêts de son frère.. Cet orateur ayant, dans la chaleur de l'improvisation, parlé de la légèreté des Français, La Fayette répondit que cette imputation était calomnieuse, et que si la nation n'avait pas suivi Napoléon dans les sables d'Égypte, dans les déserts de la Russie, et sur cinquante champs de bataille, le pays n'aurait pas trois millions de Français à regretter. Le lendemain matin, il fit prévenir l'empereur que, s'il ne se décidait pas à abdiquer, lui-même allait proposer sa déchéance. Napoléon abdiqua, les chambres proclamèrent Napoléon II, et la commission de gouvernement, sur la proposition de Fouché qui la présidait, députa aux souverains alliés des plénipotentiaires chargés d'arrêter leur marche sur Paris, et de traiter de la paix au nom de la France.

La Fayette et Voyer d'Argenson faisaient partie de cette députation dont l'objet apparent était de détourner les puissances étrangères du projet de rétablir les Bourbons sur le trône de France. Mais cette frivole ambassade n'avait pas d'autre but, en réalité, que d'amuser l'impatience du parti révolutionnaire, et d'éloigner un agitateur propre à contrarier les projets de restauration auxquels Fouché s'était dévoué. Les plénipotentiaires se dirigèrent sur Manheim, puis sur Haguenau ; mais ils ne purent être admis auprès de l'empereur Alexandre de Russie, dont La Fayette sollicita vainement une audience, et leurs négociations se bornèrent à quelques conférences sans résultats avec des commissaires désignés par ce prince et par les autres souverains coalisés. Ce fut dans l'un de ces pourparlers que le commissaire anglais ayant fait entendre que la France n'obtiendrait la paix qu'en livrant Napoléon aux puissances coalisées [67] Napoléon, abattu, inspira à cette grande âme la sympathie que La Fayette avait refusée constamment à sa haute fortune. Il fit offrir à son ancien libérateur les moyens d'assurer son passage aux États-Unis ; mais l'ex-empereur, qui garda jusqu'au tombeau le souvenir de sa dernière agression, préféra se confier à la générosité britannique.

 

La deuxième restauration 
Le retour des Bourbons, ne put être vu avec faveur par celui qui venait de les repousser. La mission d'Haguënau avait brisé sans retour les faibles rapports qui s'étaient établis durant la première Restauration entre la cour et La Fayette. Il était trop compromis pour n'être pas irréconciliable.

Le général passa dans une retraite absolue les trois premières années de la restauration de 1815, période d'incriminations et de violences, où la ferveur outrée de la réaction royaliste eût difficilement permis une position politique à l'ancien promoteur de la Déclaration des droits. Au mois de novembre 1818, le collège électoral de la Sarthe l'envoya à la chambre, et il vint prendre, à l'extrême gauche, la place qu'il ne cessa plus d'occuper jusqu'à la révolution de 1830.

 

Député 
Il vota contre la proposition Barthélémy, qui tendait à modifier la loi électorale de 1817 et se montra, dès le début, pénétré des mêmes doctrines qu'il avait professés toute sa vie. Plein de l'idée que le gouvernement des Bourbons marchait, tantôt ouvertement, tantôt par des voies détournées, à la destruction des libertés dont leur retour avait doté la France, on le vit toujours au premier rang des adversaires du pouvoir, harcelant les ministres de ses énergiques provocations, luttant sans cesse contre le fantôme insaisissable de la contre-révolution, encourageant sans relâche, du haut de la tribune, les peuples voisins à la résistance contre les prétendus oppresseurs de leurs droits.

Ses principaux discours furent ceux qu'il prononça, en sur la pétition pour le rappel des bannis et sur le budget de cette année ; en 1820, pour solliciter la réorganisation de la garde nationale, sur le maintien de la loi d'élection, sur les projets de loi relatifs à la liberté individuelle, à la censure et aux élections.[68] Les révolutions espagnole et napolitaine, auxquelles ses encouragements n'avaient eu que trop départ, venaient d'échouer par suite des mesures prises de concert entre les souverains alliés. Cette impuissance jointe au ressentiment de plus en plus vif du général contre les hommes et le système de la restauration, explique la résolution qui le précipita dans les complots. Lui-même, dans un sentiment de droiture, avait pris soin de déclarer à la tribune qu'il se regardait comme délié de ses serments par les violations qu'avait, selon lui, éprouvées la charte constitutionnelle.

 

La voie de la conspiration ]

Chez lui, la foi monarchique était essentiellement subordonnée au respect du gouvernement pour les droits du peuple, entendus dans leur acception, la plus illimitée. Tout acte en dehors de ce cercle redoutable lui semblait une espèce de sacrilège auquel il ne se faisait aucun scrupule de répondre par l'insurrection. Le temps n'a soulevé que lentement le voile qui couvrait ces associations mystérieuses, et La Fayette lui-même s'est montré fort discret, dans ses Mémoires, sur la mesure exacte de sa participation.

La première conspiration dans laquelle son nom se trouva mêlé d'une manière sérieuse fut le complot militaire d'août 1820, où plusieurs déclarations le désignèrent comme un des chefs du mouvement. Ces révélations parurent insuffisantes, toutefois, pour autoriser une action légale. Dans le procès intenté au mois de mars à Goyet et à Sauquaire-Souligné, prévenus d'attentat contre la sûreté de l'État, La Fayette parut comme témoin, et le ministère public n'hésita point à attribuer aux encouragements consignés dans ses lettres, qui furent produites à l'audience, le dangereux entraînement qui avait placé les prévenus sous la main de la justice. L'une de ces lettres, adressée aux jeunes gens du Mans, offrait alors les caractères d'une provocation à la révolte. Vertement interpelé à cette occasion par le président de la cour d'assises, La Fayette répondit fièrement qu'il persistait dans des opinions dont il n'était responsable qu'à la chambre des députés.

L'échec de ces premiers complots contre la restauration inspira bientôt à l'esprit de faction l'établissement de sociétés secrètes permanentes, destinées à stimuler et à régulariser ces tentatives, à les lier entre elles, et à marquer les temps et les lieux où les conjurés pourraient agir efficacement. La Fayette entra dans la plus importante de ces associations et en devint bientôt le membre le plus influent par l'illustration attachée à son passé politique, par la facilité de son accès, par sa docilité à répondre à toutes les propositions insurrectionnelles et à encourager tous les complots.[Prodigue en effet d'encouragements et d'espérances, le vétéran de l'insurrection ne s'engageait dans aucune entreprise avant d'en avoir calculé avec soin les ressources et les moyens d'action[70], et, il n'y participait qu'après avoir pris toutes les précautions propres, en cas d'échec, à garantir sa sécurité personnelle. Il abandonnait aux conspirateurs subalternes le lot de l'agression et du péril, ne s'exposant qu'avec une extrême prudence aux atteintes d'un gouvernement dénué de vigueur et d'initiative, et dont la politique ménageait secrètement dans La Fayette un principe de résistance et de contrepoids aux ardeurs des ultra-royalistes.

 

Charbonnerie 
Ce fut sous les auspices de la charbonnerie auquel il adhère en 1821 que se forma, dans la ville de Belfort, un vaste complot dont les conjurés fixèrent l'exécution aux premiers jours de 1822. Le général devait quitter Paris pour se mettre à leur tête. Des circonstances particulières le portèrent à différer son départ de vingt-quatre heures. C'est à ce retard qu'il dut de n'être pas surpris en flagrant délit de conspiration. Avertis, à peu de distance de la ville de Lure, de l'avortement du complot, le général et son fils purent changer immédiatement de route, descendre la vallée de la Saône et se rendre à Gray, d'où ils regagnèrent précipitamment Paris. Leur voiture, qui pouvait servir de témoignage de leur présence, fut enlevée par les soins de MM. Kœchlin, qui la firent transporter au delà du Rhin, où on la réduisit en cendres. Demeuré disponible pour d'autres complots, La Fayette fut bientôt signalé par des déclarations précises comme l'un des instigateurs du mouvement séditieux entrepris sur Saumur par le général Berton dans le mois de février 1822, et qui avait échoué par la trahison du sous-officier Woelfel. Un magistrat ardent, mais probe, le procureur général Mangin, touché de la concordance de ces témoignages, ne craignit pas de les reproduire dans son acte d'accusation. Il présenta comme établis les rapports de La Fayette avec les principaux conjurés, et enveloppa dans la même inculpation plusieurs députés de l'opposition, entre autres le général Foy, Voyer d'Argenson et Benjamin Constant. Cet énergique manifeste souleva (1er août) une tempête violente au sein de la chambre.

Le général Foy désavoua, avec une chaleur probablement sincère, la complicité qui lui était attribuée, et soutint que de elles infamies étaient l'œuvre du ministère. La Fayette monta à la tribune au milieu du tumulte, et fit entendre quelques paroles qu'on peut considérer comme la provocation la plus audacieuse peut-être dont ait jamais retenti une assemblée délibérante[ On a généralement supposé que cette provocation s'adressait à Louis XVIII lui- même, et qu'elle avait trait à quelque particularité peu connue de la conduite de ce prince envers le marquis de Favras. Quoi qu'il en soit, pour trancher cet éclatant défi, il fallait à La Fayette une conscience bien profonde de la puissance de ses révélations ou de la faiblesse du gouvernement qu'il accablait ainsi du sentiment de son impunité.

Rien n'était plus véritable, en effet, que la complicité du général avec les conjurés de Saumur. C'est dans l'hôtel même de La Fayette, et en sa présence, que deux d'entre eux Grandmenil et Baudrillet, avaient formé le plan et concerté les principales dispositions du complot. Ces circonstances avaient été révélées à la justice par Baudrillet ; mais une inqualifiable omission en avait fait évanouir l'importance.[72] On se figure aisément les proportions qu'un tel évènement eût données aux débats et les révélations dont il fût devenu la source. La préoccupation de la chambre lui déroba cet incident, qui n'a été divulgué que bien des années plus tard.[73]

Lorsqu'un mois après, les débats du procès de Berton eurent lieu devant la cour d'assises de Poitiers, M. Mangin soutint avec force ses premières affirmations, et fit entendre ces paroles, qui ne caractérisaient que trop fidèlement les rapports de La Fayette avec les conjurés :  Le complot de Berton fut le dernier auquel se trouva mêlé le nom de La Fayette, et les ventes du carbonarisme prirent fin elles-mêmes en 1823.

 

La guerre d'Espagne de 1823 
Lors de l'expulsion de Manuel, il fut du nombre des soixante-quatre députés qui protestèrent contre cet acte de violence parlementaire. Dans une réunion de députés de l'opposition qui eut lieu à cette époque, il alla jusqu'à proposer de déclarer nettement par une proclamation au peuple, que l'impôt avait cessé d'être obligatoire depuis cette violation de la charte ; mais cet avis extrême fut unanimement repoussé. L'issue favorable de la guerre d'Espagne de 1823 avait imprimé aux esprits une forte impulsion monarchique, et cette disposition générale, secondée par les efforts actifs du ministère, écarta de la chambre des députés la plupart des chefs de l'opposition. Réélu député en novembre 1822, à Meaux, La Fayette ne fut pas réélu et est battu aux élections de 1823.

 

Le voyage en Amérique 
Il profita de cette inaction forcée pour accomplir un vœu cher à son cœur : celui de revoir l'Amérique, ce théâtre de sa gloire la première et la plus pure, et de visiter ce peuple qu'il avait aidé si puissamment dans la conquête de son indépendance. Cette entreprise, contrariée dix-huit ans auparavant, était un implicite hommage à la tolérance du régime dont La Fayette n'avait cessé de conspirer le renversement. Informé de son désir, le congrès américain l'invita avec empressement à le réaliser, et mit à sa disposition un vaisseau de l'État. Il retourne en Amérique pour une tournée triomphale dans 182 villes de juillet 1824 à septembre 1825.

Mais le général partit du Havre en juin 1824, accompagné de son fils et d'un secrétaire, sur un simple bâtiment de commerce. Il débarqua le 16 août dans la baie de New-York, où sa réception présenta un caractère d'universalité et d'entraînement inouï peut-être jusqu'à ce jour chez aucun peuple. Une escadre de neuf vaisseaux à vapeur, élégamment pavoises et montés par plus de six mille citoyens de tout âge, de tout sexe et de toute condition, était en station dans le port. Le vice-président de la république et l'ancien gouverneur de New-Jersey vinrent le recevoir à son bord. La Fayette se rendit au milieu d'un cortège imposant, au bruit des salves d'artillerie et d'acclamations multipliées, à l'hôtel de ville, où il fut complimenté par tous les ordres de l'État.

Les portes de cet édifice furent ouvertes, et la personne du général fut, pour ainsi dire, livrée pendant plus de deux heures à l'adoration d'une multitude en délire. Un banquet nombreux, les toasts les plus flatteurs, de brillantes illuminations, terminèrent cette première journée triomphale. La Fayette visita successivement les États de New-York, du Massachusetts, de New-Hampshire, de Pennsylvanie, de Baltimore, de Virginie, du Maryland, de Caroline du Nord et de Caroline du Sud, de la Géorgie, d'Alabama, s'arrêta à Boston, à Portsmouth ?, à Newburg, à Hudson, à Albany, à Philadelphie, à Baltimore ; et partout il fut accueilli avec les mêmes transports d'enthousiasme, partout des hommages extraordinaires furent décernés à l'hôte de la nation. Les populations rurales, dit M. Levasseur, historien de ce voyage, accouraient de plus de vingt milles à la ronde au-devant de lui. À Washington, siège du congrès, La Fayette fut reçu par le président Monroe, qui lui donna un dîner splendide, auquel assistèrent tous les ministres étrangers, excepté ceux de France, d'Angleterre et de Russie.

Il visita avec attendrissement et vénération, à Mount Vernon, le tombeau de Washington, ainsi que la maison et le jardin de ce grand citoyen, descendit le Potomac, et s'arrêta à Yorktown, théâtre d'une des actions les plus mémorables de la guerre de l'Indépendance. Le colonel Lewis, qui le harangua à son débarquement dans cette ville, l'engagea d'une manière pressante à fixer son séjour en AmériqueLe général fit une courte excursion parmi les tribus indiennes à demi sauvages d'Uchee-Cruk et de Line-Cruk, qui l'accueillirent avec une touchante cordialité. La Fayette visita Fayetteville, Charlestown, Savannah, où il posa la première pierre d'un monument à la mémoire du général Greene ; puis, remontant le Mississipi, il parcourut la Nouvelle-Orléans, dont l'ancienne population française lui témoigna un vif empressement.

Il fut présenté le 10 décembre aux deux chambres du congrès par leurs présidents, qui lui adressèrent des félicitations. Enfin, le 20 décembre, le congrès adopta à l'unanimité un bill par lequel une somme de deux cent mille dollars, avec la propriété d'un terrain de vingt-quatre mille acres dans la partie la plus fertile de la contrée, fut offerte au général en récompense de ses services et en indemnité des dépenses qu'il avait faites dans la guerre de l'Indépendance. Il reçoit du peuple américain 200 000 dollars et 12 000 ha en Floride. L'université Princeton lui décerne à cette occasion un doctorat honoris causa, attribué en 1790.

La Fayette eut le déplaisir de ne retrouver qu'un bien petit nombre des officiers qui avaient combattu avec lui pour la liberté américaine ; mais on lui présenta plusieurs des miliciens qui avaient servi sous ses ordres, et il les revit avec un touchant intérêt.

Son séjour en Amérique se prolongea pendant quatorze mois, qui ne furent qu'une marche à peine interrompue dans les vingt-quatre États de l'Union, et une succession continuelle d'honneurs, de fêtes et de louanges auxquels il répondit constamment avec modestie et cordialité.

Chargé par la famille de Washington d'envoyer le portrait de son illustre chef à Bolivar, il y joignit une lettre flatteuse pour le libérateur de la Colombie, qui répondit que Washington donné par La Fayette était la plus sublime des récompenses que pût ambitionner un homme. En remontant, l'Ohio, à la suite d'une tournée dans les provinces du sud-ouest, le bateau à vapeur qui portait le général toucha sur un écueil et coula bas, à cent vingt-cinq milles environ de Louisville, où il se rendait ; mais cet accident n'eut aucun effet sérieux, et le général avec sa suite fut immédiatement reçu à bord d'un autre bâtiment, sur lequel il acheva sa traversée par Cincinnati, Pittsburg, Utica, Boston et New-York. Après avoir séjourné de nouveau pendant quelques semaines à Washington, chez le nouveau président, M. Adams, La Fayette se mit en devoir de retourner en France. Le 7 septembre 1825, il reçut les adieux des ministres, de tous les chefs civils et militaires de l'État, et d'une foule de citoyens réunis dans l'hôtel du président de la république. Organe de cette imposante assemblée, ce magistrat, dans un discours étendu, récapitula la vie de La Fayette, rappela son dévouement à la cause américaine, et la fermeté sans déviation avec laquelle, pendant quarante ans, il avait soutenu, au milieu des succès et des revers, la cause glorieuse de la liberté. Le général répondit par une éclatante glorification de l'Amérique républicaine ; il exhorta les États à la concorde et à l'union, se sépara pour la dernière fois de ce sol, et, après une heureuse traversée sur la frégate la Brandywine, il prit terre au Havre le 5 octobre 1825. L'aspect politique de la France s'était favorablement modifié pendant son absence.

La Fayette profita aussi de son séjour aux USA pour plaider la cause de la Grèce insurgée contre l'Empire ottoman. Avec d'autres philhellènes, il chercha à pousser les USA à intervenir dans la guerre d'indépendance grecque[76].

 

Charles X [modifier]

La Fayette vers 1825
La Fayette vers 1825
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette 

 

 

 

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 16:34

Dit

Marquis de La Fayette

La Fayette

Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de la Fayette, aussi connu sous le nom de Marquis de La Fayette (6 septembre 1757 - 20 mai 1834), appartenait à la noblesse d'épée française. Il est surtout connu pour ses faits d'armes lors de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Il participa, de façon ponctuelle, à la vie politique française, de la Révolution française à la Monarchie de Juillet, où il se distingua comme l'un des grands notables libéraux, du parti patriote à la Charbonnerie, en passant par le camps des « constitutionnels » et le Club des Feuillants. Mirabeau, qui était son principal adversaire dans le parti patriote, l'avait surnommé « Gilles César », en référence au dictateur romain. 

Marie-Joseph Paul du Motier est né au château de Chavaniac, en Haute-Loire, près de Brioude, le 6 septembre 1757, dans une famille noble dont les origines connues remonteraient au XIème siècle. Le nom de famille trouve son origine à La Fayette, commune d'Aix-la-Fayette, Puy-de-Dôme, site d'une motte castrale documentée. [1]

Michel Louis Christophe Roch Gilbert Paulette du Motier, marquis de La Fayette, son père, colonel des Grenadiers, est tué à l'âge de vingt-six ans sur le champ de bataille de Minden, en Westphalie le 9 juillet 1759. Sa mère, née Marie, Louise, Jolie de la Rivière en 1737, décède le 3 avril 1770.

Ainsi, à l'âge de 13 ans, le marquis de La Fayette se retrouve orphelin et fortuné.

 

Études et famille [modifier]

La Fayette vint achever ses études à Paris, au collège du Plessis, et il semble qu'il montra de bonne heure un penchant pour l'indépendance et la liberté
À 16 ans, il se marie avec Marie Adrienne Françoise de Noailles († 1807)[3], seconde fille du duc de Noailles, et descendante d'une des familles les plus influentes du royaume. La Fayette choisit alors de suivre une carrière militaire, comme son père.

La Fayette parut à la cour de Louis XVI ; mais, soit qu'il y gâtat, au dire de Mirabeau, par la gaucherie de ses manières, un langage obséquieux jusqu'à l'humilité[4], soit qu'il y déplût, au contraire, il dit lui-même, par l'indépendance de son langage et l'indocilité de ses idées, il n'y obtint aucun succès.

 

La guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique

Washington et La Fayette à Valley Forge
 
Washington et La Fayette à Valley Forge

Il entre à la maison militaire du roi en 1772. Les premières nouvelles de l'insurrection américaine parvinrent en Europe en 1775. La Fayette, alors capitaine de cavalerie, embrassa avec ardeur une cause qui flattait si vivement son patriotisme et son goût pour la liberté. Le jeune capitaine des dragons a 19 ans lorsque les colonies britanniques d'Amérique déclarent leur indépendance.

Article détaillé : Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

 

Le départ pour l'Amérique [
Circonstances
Déjà sensibilisé à cette cause par Benjamin Franklin, arrivé à Paris le 20 décembre 1776, l'engagement de La Fayette avait déjà été accompli avec Silas Deane. C'est le comte de Broglie, ancien chef du cabinet secret du roi Louis XV, qui l'avait sensibilisé à la cause américaine, quand il était, dix huit mois plus tôt, sous ses ordres, à Metz.

Il ne songea plus, selon son expression, qu'à joindre ses drapeaux.[Il se rend à Paris, confie son projet à deux amis, le comte de Ségur et le vicomte de Noailles, qui décident de l'accompagner. Le comte de Broglie, qu'il en instruit également, tente de le détourner de son dessein Il met pourtant La Fayette en relation avec l'ancien agent [en 1768, soit près de dix ans plus tôt] de Choiseul au Canada, le baron de Kalb, qui deviendra son ami. Celui-ci le présente à Silas Deane, qui, le trouvant trop jeune, tente de le dissuader de mener à bien son projet.

 

Le départ 
La nouvelle des désastres essuyés par les Américains devant New York, à White Plains et au New Jersey le confirma dans sa résolution. Il acheta et équipa un navire à ses frais. C'est le secrétaire du comte de Broglie qui avança la somme, car La Fayette, encore mineur, ne pouvait disposer librement de sa fortune et déguisa ses préparatifs en faisant un voyage à Londres. Son dessein fut cependant dévoilé à la Cour et sa famille s'irrita contre lui. Défense lui fut faite de passer en Amérique, et, pour assurer l'exécution de cet ordre, on lança contre lui une lettre de cachet[7]. Il quitta néanmoins Paris avec un officier nommé Mauroy, et, surtout, avec le baron de Kalb, subordonné du comte de Broglie, qui allait lui servir de mentor. Déguisé en courrier, il monta sur son bâtiment à Pasajes, en Espagne et mit à la voile le 26 avril 1777, bravant l'interdiction du roi. Il avait à son bord plusieurs officiers dont le chevalier Charles-François du Buysson qui a raconté leur traversée et leur arrivée en Amérique dans des mémoires adressés au comte de Broglie.

 

L'armée des États-Unis d'Amérique 
Après sept semaines d'une traversée hasardeuse il arriva à Georgetown dans la Caroline. Il acheta des chevaux et, muni des lettres de recommandation de Deane, il se rendit à Philadelphie, siège du gouvernement des colonies. Il offre ses services au Congrès en déclarant : « C'est à l'heure du danger que je souhaite partager votre fortune », et : « Je ne veux obtenir de vous qu'une seule faveur, celle de me battre comme un simple soldat, volontaire et sans solde ». Il est incorporé, non sans difficulté, dans l'armée des États-Unis, avec le grade de major général, le 31 juillet, en considération de l'illustration et des alliances de sa famille 

La Fayette assista, le 11 septembre, à la bataille de la Brandywine, où marchant encore en simple volontaire à la tête d'une brigade, il reçut une balle à la jambe en cherchant à rallier les fuyards Il passa six semaines chez les Frères Moraves à Bethlehem, rêvant dans cette retraite mille moyens d'attaque ou de diversion contre les Anglais, écrivant à ce sujet au ministère français des lettres auxquelles on ne répondait point encore, et faisant gémir les bons Frères des emportements de sa frénésie belliqueuse.

Vers la fin de novembre, La Fayette attaqua, sous la conduite du Greene, le camp anglais de Gloucester, en face de Philadelphie, et le força de se replier. Ce léger avantage lui fit donner le commandement des Virginiens, en remplacement de Stephen.

Cependant la situation des insurgés devenait de plus en plus critique. L'armée de Philadelphie, réduite à cinq mille hommes et affaiblie par des désertions journalières, manquait de tout. Le congrès lui-même était livré à des divisions déplorables. On parlait hautement de déposer Washington, parce qu'il avait été malheureux, et de le remplacer par le général Gates. Enfin cet orage se calma, et La Fayette fut chargé, au mois de janvier 1778, du commandement d'une expédition destinée à agir dans le Canada ; mais cette expédition, dénuée de moyens d'action suffisants, n'eut aucune suite, et l'intrépide volontaire fut rappelé au printemps à Valley Forge, où Washington avait pris son quartier d'hiver. La Fayette employa ce temps à seconder activement les négociations ouvertes entre le ministère français et Deane, Arthur Lee, John Adams et l'illustre Franklin, qui, par l'intelligence et l'activité de ses démarches, conquérait la seconde moitié de sa devise, si connue.

Ces négociations déterminèrent un premier envoi du gouvernement de Louis XVI, qui se composait de douze vaisseaux de ligne et de six frégates, sous le commandement du comte d'Estaing. La Fayette prit part à tous les combats que livra l'armée de Washington, et notamment à ceux de Barren Hill et de Monmouth, où sa présence d'esprit et son courage préservèrent le corps qu'il commandait de périls imminents. Sa conduite dans cette dernière affaire lui valut les justes félicitations du congrès. Cependant des bruits de guerre entre la France et la Grande-Bretagne commençaient à se répandre.

 

Le retour en France [modifier]

En 1779, son rôle militaire est interrompu par une période de 6 mois où George Washington le missionne pour convaincre le roi de France d'envoyer un véritable corps expéditionnaire. La Fayette demanda au Congrès l'autorisation de retourner en France, soit pour servir d'une manière plus efficace à la Cour la cause américaine, soit pour reprendre du service dans son pays si la guerre devenait continentale. Il fut retenu à Fishkill par une dangereuse maladie, pendant laquelle Washington, qui appréciait de plus en plus l'intelligence et la loyauté de son concours, ne cessa de le combler de témoignages d'intérêt et d'affection.

Au bout de trois semaines, il s'embarqua à Boston, sur l'Alliance[13], le 11 janvier 1779, comblé des remerciements et des félicitations du Congrès. Cette traversée faillit lui devenir funeste. Un complot, qui n'allait à rien moins qu'à le livrer aux Anglais, lui et les principaux officiers de l'équipage, fut découvert une heure avant l'instant marqué pour son exécution. La Fayette fit mettre aux fers trente-trois coupables, et l'ordre fut rétabli.

L'arrivée de La Fayette à la cour de France en février 1779 attira de nouveau sur la situation des Américains l'attention du gouvernement, plus préoccupé jusque-là d'intrigues et de futilités que de politique et de guerre.[14]

Vaincu par les instances de ses ministres, M. Necker excepté, Louis XVI avait signé, un an avant, le traité par lequel la France reconnaissait l'indépendance des États-Unis, par le fait seul de leur déclaration séparative de la métropole.[15] Ce pacte décisif ouvrait un libre champ à ses démarches.

La Fayette joignit ses instances à celles de l'envoyé américain John Laurens[16] pour obtenir du roi un secours en hommes et en argent, et la nouvelle de l'échec subi par le comte d'Estaing devant Savannah fut le dernier argument qui décida le cabinet de Versailles à exécuter dans toute sa rigueur le traité d'alliance offensive et défensive conclu avec Franklin le 6 février 1778. Accueilli chaleureusement, il reçoit le titre de colonel de cavalerie.

La Fayette se préoccupa ensuite des moyens d'exécution. Il fit comprendre aux ministres que, s'il ne commandait pas en chef le corps expéditionnaire, ce qui serait surprenant pour les Américains, il fallait du moins mettre à sa tête un général français qui consentirait à ne servir que sous les ordres du général en chef américain. [17]

 

Le retour décisif [modifier]

Quoi que le congrès lui eût interdit de solliciter de la France des troupes auxiliaires, à cause de la jalousie qu'inspiraient les étrangers aux corps américains, La Fayette présageant la nécessité de nouveaux renforts, pressa l'envoi d'une seconde expédition, et fit choix, pour point de débarquement, de Rhode Island, dans une île abandonnée par les Anglais. Ce renfort, destiné surtout à relever le moral des insurgés, se composait principalement d'officiers, parmi lesquels on remarquait le comte de Rochambeau, le baron de Vioménil, Mathieu Dumas, Duportail, depuis ministre de la guerre, Charles de Lameth, Berthier, depuis prince de Wagram. Ce simple renfort se convertit bientôt en une expédition de quatre mille hommes, dont le commandement fut confié au général Rochambeau.

Le choix qui dans ces conditions fut fait du comte de Rochambeau le satisfit pleinement. La Fayette, avant de repartir pour l'Amérique, reçut au Havre, des mains du petit-fils de Franklin, une épée d'honneur, que le congrès lui avait décernée en récompense de ses services.[18]

Il fut chargé d'annoncer le départ du corps expéditionnaire, il s'embarqua à Rochefort, le 18 février 1780, sur la frégate l'Hermione, que le roi lui avait donnée comme étant très-bonne voilière [19].

Il revint sur l'Hermione à Boston, le 28 avril 1780, reprendre son poste dans la guerre de l'indépendance, précédant les secours en hommes, en effets et en argent qu'il avait obtenus du gouvernement français[20]. Les instructions données à M. de La Fayette par le ministre des affaires étrangères portaient que, pour prévenir toute méprise et tout retard, il placerait tant à Rhode-Island qu'au cap Henry, à l'embouchure de la Chesapeak, un officier français chargé d'attendre l'escadre, qui devait atterrir en l'un de ces deux points, et de lui donner toutes les informations dont elle aurait besoin en arrivant.[21]

Articles détaillés : Préparation du corps expéditionnaire français aux États-Unis (1780) et Arrivée aux États-Unis du corps expéditionnaire français de 1780.

Le corps expéditionnaire français débarqua quelques jours après son arrivée, et resta longtemps en observation à Rhode-Island.

La Fayette prit le commandement de l'avant-garde de l'armée, à laquelle il fit présent d'un drapeau où figurait un canon avec cette inscription : Ultima ratio (le mot regum était supprimé). Il se disposait à attaquer le traître Arnold, dans Philadelphie, lorsqu'il reçut du général en chef l'ordre de secourir la Virginie, menacée par les Anglais. Il reçoit alors sur demande de Washington, avec lequel il entretiendra une amitié durable, le commandement des troupes de Virginie.

Article détaillé : Défense de la Virginie par La Fayette.

La Fayette, chargé d'opérer en Virginie contre des forces quatre fois supérieures en nombre, sacrifia encore une partie de sa fortune pour maintenir ses soldats sous ses ordres, et, joignant la prudence au courage, il sut, par des marches forcées et des retours subits, tellement fatiguer Cornwallis et harceler ses troupes, que le général anglais, après avoir méprisé sa jeunesse, fut forcé de redouter son habileté.

Articles détaillés : Campagne franco-américaine aux États-Unis (début 1781) et Campagne franco-américaine aux États-Unis (août-septembre 1781).

Le comte de Grasse, qui avait jeté l'ancre dans la baie de Chesapeak, avec de puissants renforts, put s'avancer sans obstacle et couper la retraite à lord Cornwallis, du côté de la mer. Après avoir tenu en échec pendant plusieurs semaines toutes les forces britanniques, La Fayette opéra, le 13 septembre 1781, sa jonction avec Washington, qui amenait avec lui le corps de Rochambeau et la division de Lincoln.

Article détaillé : Campagne franco-américaine aux États-Unis (octobre 1781).

Il participe en 1781 à la bataille décisive de Yorktown, qui conduit à la capitulation de Cornwallis à la suite d'un assaut auquel La Fayette prit une part glorieuse. Cet avantage signalé mit fin à la guerre, en entraînant la chute du ministère anglais.

Articles détaillés : Bataille de Yorktown, Capitulation de Yorktown et Campagne franco-américaine aux États-Unis (fin 1781).

La Fayette reçut les dernières instructions du congrès, et revit, au bout de vingt-huit jours de traversée, la France, où l'accueillirent des félicitations universelles. Le maréchal de Ségur, ministre de la guerre, envoya au jeune héros un brevet de maréchal de camp, portant la date du 19 octobre, jour de la capitulation d'Yorktown. La Fayette se rendit alors à Madrid, afin de pacifier un reste de dissentiment entre l'Espagne et l'Amérique.

II fut accueilli par Charles III avec politesse, mais avec défiance. Comme on parlait devant lui de confier à La Fayette le gouvernement de la Jamaïque[22] II remit bientôt à la voile pour les États-Unis, où son voyage fut un véritable triomphe.[23] Il s'éloigna pour la troisième fois de ce sol américain, sur lequel il ne devait plus ramener qu'une vieillesse sillonnée par le contact orageux des révolutions.

 

Retour en Europe [modifier]

 

L'Allemagne [modifier]

Avant de revenir à Paris, il parcourut l'Allemagne, où l'empereur, le grand Frédéric de Prusse et le prince Henri, son frère, le traitèrent avec bienveillance, malgré la franchise qu'il mit à exposer en toute occasion ses maximes d'indépendance et de liberté. Cependant le vieux roi de Prusse, qui l'avait pénétré, lui dit un jour en souriant : « J'ai connu un jeune homme qui, après avoir visité des contrées ou régnaient la liberté et l'égalité, voulut établir tout cela dans son pays. Savez-vous ce qui lui arriva? - Non, sire. - Monsieur, il fut pendu[24]. » En quittant l'Allemagne, La Fayette s'arrêta quelque temps dans le midi de la France, dans le dessein d'y préparer l'émancipation des protestants, qui, depuis la révocation de l'édit de Nantes, n'étaient point rentrés dans la jouissance de leurs droits civils.

 

Paris Ce fut le premier essai qu'il tenta de l'application des théories d'indépendance américaine à la société française. L'intention de La Fayette était de brusquer les réformes qu'il méditait.[25] La Fayette vint à Paris dans les derniers jours de 1785. Son retour excita un enthousiasme porté jusqu'au délire.[26]

 

La Guyane 
L'émancipation graduelle des esclaves était une de ses utopies favorites. Désireux d'appeler à son secours un commencement d'expérience, il acheta une plantation considérable dans la Guyane française, et s'y livra à divers essais, qu'interrompirent les événements de la Révolution française. Il provoqua, en 1786, la formation d'un comité chargé de discuter l'abolition du monopole des tabacs, et il y plaida avec chaleur la cause du commerce américain, que ce monopole frappait d'un préjudice de près de trente millions. Les efforts plus heureux qu'il déploya en faveur de cette nation, lors de la négociation du traité que la France conclut avec elle, provoquèrent de sa part de nouveaux témoignages de reconnaissance, en resserrant les liens d'amitié qui l'unissaient à son glorieux libérateur. La correspondance établie entre ces deux hommes si unis d'intentions, si différents de caractère, ne prit fin qu'à la mort de Washington, qui eut lieu le 14 décembre 1799.[27]

 

Assemblée des notables
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette
Gilbert du Motier, marquis de La Fayette

La Fayette fut compris dans la première assemblée des notables, réunie à Versailles au mois de février 1787, et appartint au bureau présidé par le comte d'Artois. Il saisit avidement cette occasion de produire quelques-unes des réformes qu'il avait méditées, fit voter la suppression de la gabelle et la mise en liberté des personnes détenues à l'occasion de cet impôt, réclama l'abolition des lettres de cachet et des prisons d'État, et la révision des lois criminelles. Il formula même le vœu d'une convocation des états généraux, comme le seul remède efficace aux maux de la situation ; mais ce vœu demeura sans écho. Il fit la motion expresse (mot prononcé pour la première fois) de la convocation de la nation représentée par ses mandataires.

 

La Révolution française 
Porte-parole de l'aristocratie libérale, député de la noblesse d'Auvergne aux États généraux, membre de la société des amis des Noirs et franc-maçon, il rêve d'apparaître, lui, le « héros de la liberté des deux mondes », comme un Washington français.

 

1789

 

Les États-Généraux de 1789

D'abord favorable à la Révolution, La Fayette fit partie des États généraux comme député de la noblesse d'Auvergne. Il ne remplit aucun rôle dans ces premiers engagements, où domine presque seule la grande figure de Mirabeau. II appuya la motion de Mirabeau sur l'éloignement des troupes, et présente un projet de Déclaration des Droits de l'homme à l'Assemblée constituante, fit décréter la responsabilité des ministres, l'établissement d'une garde civique, et il en fut élu commandant.

 

Droits de l'homme 
Deux jours après le rapport de Mounier sur la constitution française, le 11 juillet 1789, il inaugura sa carrière parlementaire par la présentation du projet de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, que l'assemblée inscrivit deux ans plus tard en tête de sa constitution. Ce projet, emprunté à la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique, fut le premier monument direct de cet esprit d'assimilation entre deux peuples si divers d'origine, de situation et de caractère. La Déclaration des droits constituait un véritable corps de jurisprudence révolutionnaire [28].

 

Garde nationale

La Garde nationale est née sous la pression des troubles qui ensanglantèrent Paris dans les journées des 12 et 15 juillet, et composée de quarante-huit mille citoyens, enregistrés en un jour, la garde nationale élut à l'unanimité pour chef La Fayette[29] lui-même, au moment où, comme vice-président de l'assemblée, il venait de féliciter les électeurs de Paris, réunis à l'hôtel de ville, de la conquête de la Bastille. Le vicomte de Noailles, son beau-frère, lui fut adjoint en qualité de major général, et l'on arracha Bailly à ses études pour l'élever au poste périlleux de maire de la capitale.

 

Cocarde tricolore 
Son acte suivant comme commandant de la garde nationale fut de faire démolir la Bastille (16 juillet). Le 26 juillet, il présenta aux électeurs de Paris les nouvelles couleurs nationales, la cocarde tricolore[30]

La Fayette sauva par sa fermeté la vie à un grand nombre de personnes que menaçaient les fureurs populaires, et contint la faction d'Orléans, qui aspirait à réorganiser les anciens gardes françaises. Mais il ne put empêcher le massacre de Foulon et de Berthier, et ce témoignage de son impuissance le porta à se démettre du commandement dont il était revêtu ; des acclamations unanimes venaient de le rappeler à ses fonctions, lorsque survinrent les évènements des 5 et 6 octobre.

 

Journées des 5 et 6 octobre 1789 
Lors de la Journées des 5 et 6 octobre 1789, où les Parisiens montent à Versailles pour demander du pain à Louis XVI, la Garde nationale est en retard, laissant dans un premier temps le roi face au peuple. Chargé de la sécurité du château, il se montrera incapable d'empêcher son invasion meurtrière.
  Journées des 5 et 6 octobre 1789.

Le 6, il sauva à Versailles la famille royale, et la ramena à Paris où vint s'établir aussi l'Assemblée constituante. II demanda le jury anglais, les droits civils des hommes de couleur, la suppression des ordres monastiques, l'abolition de la noblesse héréditaire, l'égalité des citoyens.

 

1790

 

L'insurrection est le plus saint des devoirs [modifier]

Les premiers jours de 1790 furent marqués par l'arrestation et le supplice du marquis de Favras, accusé d'un complot contre-révolutionnaire avec la participation de Monsieur, frère du roi. Le discours que ce prince prononça à l'hôtel de ville, pour désavouer son loyal et infortuné mandataire[31], excita l'indignation de La Fayette, qui s'était fort exagéré l'importance de cette affaire, et devint entre ces deux personnages la source d'une inimitié qui n'eut pour terme que la mort.

Ce fut dans ces conjonctures tumultueuses que l'assemblée eut à discuter la loi sur les attroupements, et dans cette discussion. que La Fayette fit entendre à la tribune une phrase devenue célèbre : « Pour la révolution, il a fallu des désordres, car l'ordre ancien, n'était que servitude, et, dans ce cas, L'INSURRECTI0N EST LE PLUS SAINT DES DEVOIRS ; mais pour la constitution, il faut que l'ordre nouveau s'affermisse, et que les lois soient respectées.[32] » Il faut reconnaître, toutefois, que La Fayette, fidèle, du moins à cette époque, aux conditions du principe qu'il avait posé, ne cessait de se montrer le plus ferme adversaire de l'anarchie.[33] Sa fermeté déconcerta plusieurs séditions qui pouvaient devenir fatales à la sécurité publique.

 

Club des Feuillants [modifier]

Il s'entendit avec Bailly pour fonder le club des Feuillants, société destinée à balancer l'influence du club des Jacobins. Lorsque l'assemblée promulgua la constitution du clergé, La Fayette, plein des idées américaines sur l'égalité pratique des religions, protégea, dans l'intérêt même de la liberté, le culte non assermenté, et ce culte fut constamment en usage dans sa propre famille. Enfin, il proposa au roi le rappel de ses gardes du corps, licenciés après les évènements d'octobre ; mais la reine s'y opposa de peur de mettre en péril la vie de ces fidèles militaires.[34]

 

Fête de la Fédération [modifier]

Il prit en charge l'organisation de la fête de la Fédération (14 juillet 1790) qui symbolise la réconciliation du roi avec la révolution. Le général parut avec éclat à la fête de la Fédération, à la tête d'une députation de dix-huit mille gardes nationaux, entouré d'un nombreux état-major et monté sur le cheval blanc qui lui servait ordinairement dans ces solennités, il favorisa avec beaucoup de zèle les acclamations adressées au roi, et dont la chaleur ranima chez tous les amis de l'ordre et du trône des espérances qui devaient trop promptement s'évanouir.

Le retour du duc d'Orléans devint le signal des premières hostilités du parti jacobin contre les constitutionnels et contre La Fayette, que les clubs et les groupes populaires commencèrent à désigner du nom de traître. L'énergie avec laquelle il se prononça pour la répression des désordres occasionnés à Metz et à Nancy par la révolte de trois régiments de ligne qui avaient chassé leurs officiers, fortifia ces dispositions. Sa popularité déclinait visiblement. Un nouvel épisode révolutionnaire vint constater cette défaveur.

 

1791 [modifier]

 

Les troubles de début 1791 [modifier]

Le 28 février 1791, La Fayette reçut avis qu'un nombreux attroupement, conduit par Santerre, s'était porté sur le donjon de Vincennes, pour faire éprouver sans doute à ce château le même sort qu'à la Bastille. [35] Aidé de quelques cavaliers, il attaqua les factieux, qui se replièrent sur le faubourg Saint-Antoine, dont ils disputèrent avec acharnement l'accès au corps demeuré fidèle. La Fayette triompha de leur résistance et rentra dans Paris aux acclamations de tous les amis de l'ordre public.

Au même instant, une scène d'une autre nature se passait au château des Tuileries. Les périls de la famille royale, évidemment menacée par ce mouvement séditieux, y avaient attiré un certain nombre de royalistes en armes. L'accueil empressé que leur firent la reine et Madame Elisabeth excita l'ombrage et les murmures de la garde nationale, et Louis XVI, informé de ces rumeurs, ordonna à ces gentilshommes de déposer leurs armes entre ses mains. Ils avaient obéi avec résignation, lorsque La Fayette arriva au château. Il prit avec ardeur le parti de la garde qu'il commandait; il souffrit que ce petit nombre de chevaliers fidèles[36] fût chargé de menaces et d'outrages, et expulsé, sous ses yeux, du palais qu'ils étaient venus défendre. Le lendemain, dans un ordre du jour, le commandant général flétrit « le zèle très justement suspect qui avait porté quelques hommes à oser se placer entre la garde nationale et le roi» et ajouta que « le roi de la constitution ne devait et ne voulait être entouré que des soldats de la liberté»[37].

 

L'Émigration [modifier]

Ces timides ménagements étaient désormais impuissants à sauver la royauté. Chaque jour aggravait les périls qui la menaçaient. L'émigration, commencée dès le 15 juillet 1789, se propageait avec une effrayante activité. Quelques esprits songèrent à appeler l'intervention étrangère dans les débats intérieurs français, et Louis XVI avait secrètement adressé, dès le 3 décembre 1790, un mémoire aux cabinets européens pour solliciter l'établissement d'un congrès continental destiné à imposer, par sa seule existence, aux factieux qui conjuraient la ruine du trône. Ces démarches étaient activement secondées par le comte d'Artois et par les nombreux émigrés qui avaient fui d'imminentes persécutions.

 

Le dernier coup à la cause royale [modifier]

La Fayette servait l'ordre sans zèle pour le roi. La mort de Mirabeau porta le dernier coup à la cause royale.[38]

Le 18 avril, Louis XVI, qui avait annoncé hautement l'intention d'aller remplir à Saint-Cloud ses devoirs religieux, en fut empêché par une multitude ameutée sur le bruit que ce départ n'était qu'un commencement d'évasion. La Fayette ordonna vainement à la garde nationale de rendre la circulation libre : il ne fut point obéi ; et le roi, forcé de rentrer dans ses appartements, se plaignit, sans plus d'effet, à l'assemblée, de la violence qui lui avait été faite.

 

La fuite et l'arrestation du roi [modifier]

Le général conçut alors et exécuta le projet de se démettre du commandement qu'il exerçait. Mais sa résolution fléchit une seconde fois devant les instances et les protestations de la milice citoyenne, et il eut le malheur de se trouver à sa tête, lorsque la fuite et l'arrestation du roi (20 juin) aggravèrent la responsabilité de ce commandement.

Lors de la fuite du Roi et de sa famille jusqu'à Varennes (20 juin 1791), il répandit le bruit que l'on avait enlevé la famille royale. Cette tentative du roi n'avait été en aucune façon pressentie par La Fayette, que rassuraient, indépendamment de précautions minutieuses, les affirmations précises du roi.[39]

L'exaspération populaire fut très vive contre La Fayette, qu'on accusait hautement de connivence avec la cour ; il calma par degrés ces dispositions menaçantes en s'avançant seul et sans escorte au-devant de la multitude, répandue sur la place de Grève. Mandé à l'assemblée, il se borna à confirmer les explications qu'avait fournies son aide de camp Gouvion, à qui la garde du château était spécialement confiée. Cependant il demanda secrètement au président Beauharnais et au maire de Paris si, dans leur opinion, l'arrestation du roi importait au salut de l'État ; et, sur leur réponse affirmative, il dépêcha un aide de camp sur la route de Montmédy, présumant que ce prince chercherait à s'y réunir au corps commandé par Bouillé.[40]

Lorsque Louis XVI fut descendu aux Tuileries, La Fayette se présenta à lui avec attendrissement et respect.[41] L'effet de cette infructueuse tentative fut de rendre plus étroite la surveillance à laquelle était soumise la famille royale, et La Fayette se trouva, par ses fonctions, l'instrument naturel de ces sévérités.[42]

Au milieu de ces rigueurs, La Fayette ne démentit point un reste de sentiments monarchiques. Il appuya la motion de Barnave tendant à maintenir l'autorité royale à Louis XVI, et il ajouta à cette occasion que ce prince était « le meilleur de sa famille et le meilleur des souverains de l'Europe. » Inculpé de tyrannie envers le roi par le marquis de Bouillé, son cousin, dans une lettre menaçante à l'assemblée, il se borna à répondre « qu'il était prêt à verser son sang » pour le gouvernement établi.

Le 13 juillet, Muguet de Nanthou, rapporteur de l'enquête ouverte sur l'évènement de Varennes, conclut que ce voyage n'avait rien de coupable, et que d'ailleurs le roi était protégé par son inviolabilité constitutionnelle. Cette conclusion pacifique fut accueillie par un décret de l'assemblée qui arracha de vives clameurs au parti jacobin, et il fut décidé qu'une pétition ayant pour objet le report de ce décret serait portée le dimanche au Champ de Mars, où chaque citoyen pourrait la signer sur l'autel de la patrie.

 

L'épisode du Champ de Mars [modifier]

Il se joignit à Bailly pour empêcher la réunion des patriotes au Champ de Mars le 17 juillet 1791 pour signer la pétition relative au pouvoir royal ; mais il ne put réussir.

Une foule considérable se réunit au lieu et au jour indiqués. La Fayette s'y présenta bientôt, à la tète d'un détachement de la garde nationale ; il renversa quelques barricades et essuya un coup de feu qui ne l'atteignit pas. Deux invalides, qu'une imprudente curiosité avait attirés sous l'autel furent saisis, entraînés au comité du Gros-Caillou et égorgés par le peuple. Invité par l'assemblée nationale à pourvoir à la répression de ces désordres, Bailly se rendit au Champ de Mars, accompagné de plusieurs officiers municipaux et d'une nombreuse escorte de la garde nationale.

Il fit déployer le drapeau rouge et adressa les sommations légales aux factieux, qui ne répondirent que par une grêle de pierres. Le général fit tirer quelques coups en l'air ; mais cette démonstration n'ayant fait qu'enhardir les perturbateurs, il ordonna le feu. Une centaine de ces forcenés tombèrent morts ou blessés ; quelques officiers voulaient employer l'artillerie ; il s'y opposa avec force et poussa même résolument son cheval devant la bouche des canons.

La loi martiale fut proclamée, le sang coula, et cette journée valut à Bailly l'échafaud à quelque temps de là, et à La Fayette la perte de sa popularité et de son commandement.

Haï de la Cour, les révolutionnaires doutent de sa sincérité patriotique. Marat se lance dans une grande campagne de presse contre lui. Il l'appelle l'infâme Motier.

 

La constitution [modifier]

La constitution, achevée à la hâte, fut sanctionnée par le roi le 13 septembre. Cette solution causa une joie universelle : la révolution semblait terminée. La Fayette appuya et fit décréter la proposition d'une amnistie générale. Ce fut son dernier vote à l'assemblée constituante. Privé de la plupart des qualités oratoires, il n'avait guère exercé sur cette assemblée que l'espèce d'ascendant qui dérive de l'estime personnelle et d'une constance inébranlable dans des opinions conçues avec ardeur et courageusement défendues. Son commandement militaire lui parut terminé par l'acceptation de l'acte constitutionnel et par l'installation de l'assemblée législative, et il fit supprimer l'emploi de colonel général de la garde nationale.

 

La démission 
Le 8 octobre, il adressa à la milice citoyenne une lettre d'adieu noblement formulée, et résigna ses pouvoirs entre les mains du conseil général de la commune. Quelques hommages remarquables honorèrent sa retraite.[
II se retira aussitôt à Chavaniac, d'où un grand nombre d'électeurs songèrent plus tard à le rappeler, en remplacement de Bailly, dans le poste difficile et périlleux de maire de Paris. Mais Pétion, fut nommé à une forte majorité, et ce choix avança rapidement la défaite du parti constitutionnel.

 

L'armée révolutionnaire 
Cependant la guerre devenait imminente sur les frontières du Nord et de l'Est. En décembre 1791, trois armées sont constituées sur le front pour repousser les Autrichiens, et La Fayette est placé à la tête de l'armée du Centre puis de l'armée du Nord. Trois corps d'armée, formant environ cent cinquante mille hommes, y furent réunis sous le commandement de Luckner, de Rochambeau et de La Fayette.

La Fayette, qui avait été promu quelques mois auparavant (30 juin) au grade de lieutenant général, est chargé du commandement de l'une des trois armées lors de la première coalition. Il partit le 25 décembre pour Metz, où il établit son quartier général. Il introduisit dans le service des améliorations utiles, il rétablit la discipline, imagina le système des tirailleurs, organisa l'artillerie légère, créa le corps des artilleurs à pied, et organisa celui des artilleurs à cheval

  Source :Wikipedia

 

 

 

 

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 09:00

BOUDDAH

Naissance du Bouddha:

L'histoire commence au milieu du Vlè siècle avant J-C, dans un petit village du Népal qui a pour nom Lumbini. C'est là, au printemps, qu'une jeune femme qui est venue, à la fin de sa grossesse, rendre visite à sa mère, comme le veut la tradition, est soudain prise de douleurs, s'allonge au pied d'un arbre "Bodi" et donne le jour à un petit garçon.
Elle le prénomme Siddhartha.


Lumbini: un arbre bodi, sous lequel
Bouddha serait né
.

Cette femme, qui s'appelle Mayadevi, est l'épouse de Suddhodana, le modeste souverain du tout petit royaume de Kosala, constitué par une confédération de tribus: les Sakyas. Ce sont de paisibles agriculteurs qui peuplent la plaine fertile qui s'étend au pied des premiers contreforts de l'Himalaya.
Du château royal, vaste demeure bâtie sur une colline, à côté de la bourgade de Kapilavastu. De la terrasse du château, on découvre, durant les mois d'hiver et de printemps, où le ciel est clair, un des plus beaux paysages du monde.
Tout jeune, des précepteurs lui enseignent les lettres, les sciences, les langues. Un brahmane l'initie à la philosophie hindoue. Un officier lui apprend à monter à cheval, à tirer à l'arc, à combattre avec la lance, le sabre et l'épée. Les soirées sont consacrées à la musique et, parfois, à la danse.
La légende raconte que: après sa naissance, son père a fait venir des quatre coins de son royaume les huit voyants les plus célèbres. Les sept premiers ont prédit un avenir brillant, heureux en tant que roi et successeur de son père. Quant au huitième, le plus jeune, a dit qu'il quittera le royaume. Très fâché, le roi ordonna d'enfermer ce dernier.
Prince est ce garçon. Princière est donc son éducation. Cette vie le satisfait-elle ? C'est loin d'être sûr. Le prince n'est pas âgé de vingt ans quand il rencontre une charmante jeune fille qui se nomme Yashodara. Il en tombe amoureux. Telle est du moins la version romantique de cet épisode. Quand on sait que cette ravissante créature est sa cousine germaine, fille d'un seigneur du voisinage, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit d'un mariage arrangé, comme cela se faisait à l'époque, et se pratique toujours dans ce pays.


Les ruines du palais de Siddartha

Pour les jeunes époux, on construit trois petits palais: un de bois de cêdre pour l'hiver; un de marbre vein‚ pour l'été; un de briques pour la saison des pluies. Ils y vivraient heureux s'ils avaient un enfant. Mais celui-ci se fait attendre. C'est au bout de dix longues années seulement que nait un petit garçon, qu'ils prénomment Rahula.

Prise de consciences:

Le roi est content. Voilà sa succession assurée pour deux générations. Il se trompe: ni le mariage ni la paternité n'ont apaisé, dans le coeur de son fils, la soif d'une autre vie. De plus en plus souvent, il quitte l'un de ses trois châteaux pour de longues promenades aux alentours. C'est là qu'il fait quatre rencontres:
-celle d'un vieillard qui marche avec peine;
-celle d'un pestiféré couvert de bubons purulents;
-celle d'une famille en larmes qui transporte vers le bûcher le cadavre d'un des siens,
-celle enfin d'un biksou, un moine mendiant qui, un bol à la main, quête sa nourriture, sans cesser de garder les yeux baissés.
Ce jour là, le jeune prince découvre que, si sa condition le met à l'abri du besoin, rien ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Cette quadruple rencontre va le marquer de façon indélébile.

Abandon des biens matériels

Une nuit, il s'éveille en sursaut. Il va trouver son serviteur, Chandaka, et lui demande de harnacher son cheval. Les deux hommes galopent jusqu'à un bois proche du palais. Là, Siddhartha dit à son serviteur: Prends mon manteau et mes bijoux, emmène mon cheval et rentre au palais. Salue de ma part mon père, ma femme et ma belle-mère. Dis-leur que je les quitte à présent pour étudier la voie du salut. Mais dis-leur que je reviendrai. Dis-leur aussi que je souhaite qu'ils ne soient pas tristes.
A partir de cet instant, c'en est fini du prince Siddhartha. Voici naître, dans la nuit, un religieux itinérant. Il a à peine trente ans. Au matin, il lui reste une démarche à accomplir, abandonner ses beaux vêtements de soie, et s'habiller comme un pauvre. Avisant un chasseur qui porte une tenue faite d'un grossier tissu de couleur ocre, il lui propose un échange insolite.
Sans demander d'explication, l'homme accepte. Ayant ainsi pris l'apparence d'un pauvre paysan, le prince part sur le sentier qui descend vers l'Inde toute proche. Infatigable marcheur en quête d'absolu, Siddhartha ne s'arrêtera plus... A partir de là, il est difficile de suivre son itinéraire. Par petites étapes, il emprunte les vallées qui descendent vers le Gange.

 

A la recherche de vérités:

Chemin faisant, il rencontre trois sages, dont il devient successivement le disciple: un ermite, qui lui apprend les règles de l'ascèse; un sage, qui lui enseigne une conduite de vie; un célèbre brahmane enfin, qui lui montre qu'ici-bas tout n'est qu'apparence
Insatisfait, il quitte l'un après l'autre chacun de ses maîtres en leur disant, avec tristesse: Vous ne vous souciez pas de plus important: faire en sorte que l'homme devienne meilleur. Trois fois, il s'est arrêté. Trois fois, il est reparti.
Pendant six années encore, il va poursuivre sa longue errance. Que cherche-t-il ? Il ne le sait pas lui-même. Pas encore. Du moins, pas clairement. Jusqu'au jour où, ayant atteint le Gange, à Patna, et l'ayant traversé, il parvient dans la ville de Rajagriha. Cette petite capitale du royaume du Magadha est construite entre cinq collines, qui forment une verdoyante cuvette où gazouillent des eaux vives.
Il y fait la connaissance du souverain local qui se nomme Bimbisara. Celui-ci, qui deviendra un ami fidèle, lui propose de s'installer sur la colline des vautours. Siddhartha y monte. Mais ce belvédère est trop proche de la ville. Impossible d'y trouver la paix. Il repart et atteint la cité de Gaya, où se dresse un sanctuaire consacré à Vishnou, le protecteur, une des trois divinités les plus importantes de l'hindouisme, avec Brahma, le créateur, et Shiva, le destructeur.
Hors de cette ville trop animée à son goût, dont le temple est, aujourd'hui encore, un but de pélerinage très fréquenté, Siddhartha découvre une petite grotte. Elle est située à flanc de colline, dans un bois, à trois heures de marche de la plus proche habitation.
C'est là qu'il décide de s'installer. Si l'on peut parler d'installation. Car il n'y a rien qu'une couche de feuillage. Durant des jours et des jours, il va se soumettre à une ascèse particulièrement rigoureuse: longues heures assis en tailleur, le buste bien droit; strict contrôle de la respiration, jeûne des plus stricts. Il avouera un jour: "J'en étais arrivé à ce que la peau de mon ventre adhère à mon épine dorsale". Siddhartha est près de mourir d'inanition.
La légende dit aussi qu' à ce moment là, Siddhartha semble avoir entendu quelqu'un jouer un violon à trois cordes. Au début, étant trop tendue, la corde s'est cassée dès qu'il commence à jouer. Alors l'homme a desserré complètement la deuxième corde. Trop détendue, il n'a pu jouer aucune note, aucune musique. Il raccorde à nouveau pour la troisième fois en serrant jusqu'il faut et commence à jouer.

[La voie du milieu:

Trop fatigué, il a du mal à rester assis et concentrer. Il se demande s'il a vraiment choisi la bonne voie. Avec sagesse, il constate: Le but que je cherche, la voie de la Vérité, il ne me sera jamais possible de l'atteindre avec un corps d'une telle maigreur. Il quitte donc sa grotte, descend de la colline,et rencontre une jeune fille du nom de Sujata. Voyant cet homme presque mourant, elle lui apporte un gobelet de lait et un bol de riz. Il est sauvé. Physiquement, parce que, peu à peu, il retrouve des forces. Spirituellement, parce qu'il a enfin découvert ce qu'il va appeler la voie du milieu. Il repart. Pas bien loin. Suivant le cours d'une indolente rivière, il atteint le petit village d'Uruvela..

L'éveil, l'illumination:

Un peu à l'extérieur, il avise un gros ficus. Il en fait sept fois le tour et s'arrête à son pied, jambes repliées, buste bien droit, une main touchant la terre, pour rester en contact avec elle. Un symbole important: le sage n'est pas coupé de la réalité. Il demeure là, quasiment sans bouger, durant sept jours et sept nuits. Il se remémore tous les événements de son existence.
Peu avant l'aube du troisième jour, deux vérités s'imposent à lui:
- la cause initiale de la misère de l'homme, c'est le désir,
- pour changer radicalement le cours des choses, l'homme doit abolir en lui le désir. Tel est le moyen d'atteindre la véritable pureté.
Le septième jour enfin, il s'éveille. C'est pourquoi on va l'appeler l'Eveillé.
Il s'agit en réalité d'une véritable illumination intérieure. D'où son autre nom, l'illuminé: celui qui a reçu la Lumière. Il éprouve en plénitude la paix de l'âme. Une grande joie l'inonde.
Le prince Siddhartha est devenu le Bouddha.


Monuments à Uruvéra

Son premier sermon à Sarnath:

Il ne s'attarde pas plus longtemps au pied de l'arbre et gagne Bénarès, distante de quelque deux cents kilomètres. Ayant traversé le Gange sur une barque, il ne reste pas dans la ville sainte de l'hindouisme. Il poursuit vers le nord, parcourt une dizaine de kilomètres et atteint la localité de Sarnath. Un souverain local y a créé un parc des biches, daims et gazelles vivant en liberté. D'où le nom de parc aux Gazelles, qui figure dans les textes anciens.
Le Bouddha y retrouve cinq jeunes gens qui l'avaient un moment accompagné avant de poursuivre leur route. Ils vont devenir ses cinq premiers disciples. Il leur dit: Mes amis, si vous suivez mes conseils, vous trouverez sans tarder la lumière que vous cherchez.
Comment as-tu fait toi-même pour y parvenir? lui demandent-ils. Je vais vous l'expliquer. Et il se met à leur parler longuement, dans ce grand parc ombragé où chantent les oiseaux et bondissent les gazelles. Ces paroles, que les cinq jeunes gens ont soigneusement notées, vont entrer dans le corpus des textes fondateurs du bonddhisme sous le nom de Sermon de Sarnath. On l'appelle parfois le Sermon de Bénarès. Une véritable ville monastique va naître en ces lieux.
Détruits au Xllè siècle, au moment de la conquête musulmane, les monuments, dont il subsistait de beaux restes, vont être dégagés en 1835, par un général britannique, sir Alexander Cunningham. Grâce à lui, Sarnath est devenu un des sites archéologiques les plus importants de l'Inde bouddhique.


Les monuments édifiés à Sarnath

A Sarnath, le Bouddha vit sûrement un certain temps, plusieurs mois, peut-être plusieurs années puisque, quand il part, la communauté compte environ une soixantaine de membres. C'est alors un homme d'une quarantaine d'années. Il va consacrer à la prédication tout le temps qu'il ne passe pas en méditation. Une prédication itinérante. On ne compte pas les villes et les villages de l'Inde du Nord, où il s'arrête, parle à des auditoires attentifs et, si des postulants se présentent, fonde une communauté. La plus importante est celle de Nalanda au Bihar, où nait une véritable cité monastique qui, par ses dimensions, ressemble à l'un de nos campus universitaires et, par le nombre de ses membres, à Cluny. Curieusement, on en sait moins sur la vie publique du maître qu'on n'en a retenu de sa vie cachée.
A partir de cette étape, il est impossible de reconstituer un itinéraire, a fortiori de proposer une chronologie. Toutefois, un grand nombre de textes ont été conservés: ce sont ceux de sermons que les assistants ont notés au vol ou ceux d'entretiens familiers avec des disciples. Ces derniers ont tout de suite considéré que ses paroles étaient un trésor qu'il ne fallait pas perdre. Pour le préserver, ils ont utilisé les moyens dont on disposait à l'époque: un poinçon pour graver les phrases sur des tablettes de terre cuite, ou un pinceau pour écrire sur des feuilles de talipot, ce palmier qu'on utilisait dans l'Asie du Sud-Est comme le papyrus en terre d'Egypte.
Pendant près de quatre décennies, jusque 478 avant J-C. environ Bouddha parcourt des milliers de kilomètres, à raison dune vingtaine par jour. Il ne s'interrompt que pendant la mousson, qui rend les chemins impraticables et les cours d'eau infranchissables. Cette période devient aujourd'hui la carême bouddhique qui dure trois mois.

Retour au source

Pendant quarante ans, Bouddha dispense son enseignement. Enfin, à l'approche de sa quatre-vingtième année, il décide de repartir vers le nord. Si détaché qu'il soit, il aimerait revoir son pays natal. Il souhaite retrouver ceux des membres de sa famille qui sont encore en vie: sa femme peut-être, son fils sans doute, peut-être les enfants de son fils s'il s'est marié. Celui qui fut le fringant prince Siddhartha n'est plus qu'un vieillard épuisé, qui se traîcine sur les chemins en s'aidant d'un bâton. De violentes douleurs lui déchirent les entrailles. La dysenterie amibienne, dont il souffre depuis quelque temps, s'aggrave soudain quand il atteint Kushinagara, à une centaine de kilo-mètres du royaume de ses ancêtres. Tremblant de fièvre, vidé par la diarrhée, il s'arrête. On tente de le soigner.

La mort du maître:

Trop fatigué, il demande qu'on le transporte jusqu'à l'orée de la forêt. On l'assied, dans la position du lotus, entre deux grands arbres. Il parle brièvement aux disciples qui l'ont accompagné jusqu'ici: le temps n'est plus de les instruire. Mais il veut les réconforter.
Chaque homme est sa propre prison, leur dit-il. Mais chaque homme peut aussi acquérir le pouvoir de s'en évader... Ne cessez pas de lutter. Ce sont ses derniers mots. Il se couche sur le côté droit et s'abime dans une profonde méditation. Au bout d'un moment, il s'endort doucement. C'est, nous disent les textes anciens le jour de la pleine lune du mois de Visahakha et c'est le même jour où il est né à Lumbini.

La cérémonie funéraire:

Le corps du défunt est lavé, oint d'une huile parfumée, poudré d'aromates et enveloppé dans plusieur linceuls. Il reste exposé pendant sept jours, tandis que se succèdent les processions avec musique, danses, offrandes de fleurs et encensements.
A l'endroit où le Bouddha s'est éteint, on va édifier un temple, connu aujourd'hui sous le nom de temple du Nirvana.A l'intérieur,on a placé une énorme statue couchée du maître. Taillée dans le grès, elle mesure 6,10 mètres. Le corps repose sur le côté droit, la main posée près de la tête, la paume tournée vers le haut, avec une roue de la Loi gravée dans cette paume. Le visage est d'une sérénité admirable. Quand se sont achevées les cérémonies funèbres, le corps a été transporté à un kilomètre de là. Dans un pré, à proximité d'une petite rivière, a été préparé le bûcher de la crémation.


Temple Mahaparinirvana à Kuchinagar

Nirvana, Nippana:

Il quitte ce monde en Bienheureux. Par sa mort, Bouddha atteint la délivrance suprême: le nirvana. L'extintion totale, le domaine de l'infinité de conscience, est l'expression du triomphe de l'éveil, enfin libéré dans des affres de la vie. 

 Source :http://laos.luangprabang.free.fr/
 

Actualité du 22 septembre 2007

U n millier de moines bouddhistes ont marché en priant samedi dans les rues de Mandalay, dans le centre de la Birmanie, tandis que 2.000 autres environ défilaient à Rangoun, la plus grande ville du pays, en signe de protestation contre la junte militaire, selon des témoins.

La marche qui a débuté samedi matin à Mandalay, qui compte de nombreux lieux de culte bouddhistes et centres d'éducation religieuse, s'est terminée sans incident. Plus de 1.000 bonzes y ont au total pris part, ont dit des témoins.

Au même moment, plus de 2.000 moines bouddhistes défilaient en priant dans les rues de Rangoun, une nouvelle manifestation des bonzes dans cette cité pour protester contre la junte militaire, selon des témoins.

Les moines ont pris la direction, comme les jours précédents, de la célèbre pagode Shwedagon, complexe de temples bouddhistes.

En robe safran, ils ont prié pendant une vingtaine de minutes à la pagode Shwedagon avant de prendre la direction, ont raconté certains témoins, de l'ambassade de Chine à Rangoun.

Une centaine de membres des forces de l'ordre ont suivi la manifestation, mais aucun incident n'a été signalé.

Depuis le début de la semaine, des bonzes sont à l'avant-garde d'un mouvement de protestation déclenché le 19 août contre le régime en Birmanie après l'augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun, qui affecte durement la population de ce pays pauvre d'Asie du Sud-Est.



Source:http://www.orange.fr/
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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 16:43



Saint Louis

Louis IX de France, plus connu sous le nom de saint Louis, est né le 25 avril 1214 à Poissy, et mort le 25 août 1270 à Tunis. Il fut roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs.

Il développa notamment la justice royale où le Roi apparaît alors comme "le justicier suprême".

Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine

Par tradition, les rois capétiens, depuis Philippe Ier, nommaient leur premier-né du prénom de leur grand-père. Louis IX doit de régner au décès des 4 premiers nés de Blanche de Castille, dont son frère Philippe né en 1209 et mort en 1218. C'est ce qui explique qu'arrivé en 5è position, Louix IX ne soit pas majeur au décès du roi Louis VIII.

Dans son testament, Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille. Le pouvoir passe "entre les mains d'un enfant, d'une femme et d'un vieillard", Barthélémy de Roy, chambrier à la cour depuis 20 ans (Chronique de Tours).

Le royaume entre en état d'agitation, la révolte est organisée par Philippe Hurepel, oncle de Louis IX, fils légitimé de Philippe Auguste, par la maison de Dreux et par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc. Matant la rébellion et les barons agités, la régente Blanche de Castille, achève la conquête du Languedoc initiée par Louis VIII en contraignant le comte de Toulouse Raymond VII à donner sa fille Jeanne en mariage à Alphonse, frère de Louis IX.

Louis IX n'a que 12 ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches. La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille, avec le titre de «baillistre». Elle garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, réputé majeur le 25 avril 1234. En 1234, elle organise le mariage de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte de Provence Raymond-Béranger V espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a quatre filles.

Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241. Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d'asseoir son autorité en une campagne courte (28 av.1242 au 7 av.1243) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu'au Quercy pour y déloger le roi d'Angleterre Henri III qui a décidé de rompre la trêve de 1238.

Réputé pour sa piété excessive, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut par le "Dit de Péronne" du 24 septembre 1256. Le traité de Paris du 28 mai 1258 restitue au royaume de France le Limousin, le Périgord, le Quercy, l'Agenais et une partie de la Saintonge, tandis que pour sa part, Henri III d'Angleterre renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou et au Poitou, en même temps qu'il accepte de rendre l'hommage pour la Guyenne. Plus tard, lorsque le roi Henri III d'Angleterre connaît des difficultés avec ses barons révoltés, il fait appel à l'arbitrage de Louis IX qui rend en sa faveur le "Dit d'Amiens" du 24 janvier 1264. Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon, en échange Jacques 1er d'Aragon renonça à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis maria sa fille Blanche avec l'infant de Castille Ferdinand de la Cerda et Jacques 1er d'Aragon maria sa fille Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.

Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures, le temps qu'il ne passa pas en dehors du royaume. Il dépêcha des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays en 1247, à charge pour eux de réprimer directement dans les domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de l'armée.

Il instaura également la "Quarantaine-le-Roi", qui préfigure les négociations diplomatiques avant les hostilités. L'ordonnance de 1260 permettait l'ouverture de négociations avant toute guerre privée, ordalie, duel judiciaire, jugement de Dieu et s'y substitua finalement, amenant une forme de justice plus moderne. Ainsi, les justiciables pouvaient dorénavant en appeler au roi dont les décisions judiciaires surpassaient celles de ses vassaux. Le roi Louis IX a de la sorte cassé de nombreuses sentences.

Très croyant, saint Louis veut faire de la France, la « fille aînée de l'Église » et de Paris un haut lieu de la chrétienté. Le 26 avril 1248, Louis IX y inaugure la Sainte-Chapelle dans l'île de la Cité.

Le 4 décembre 1259 à Paris, il signe un traité de paix avec l'Angleterre mettant ainsi fin à la première «guerre de Cent Ans» entre les deux pays.

Pour conduire ses sujets au salut, saint Louis interdit les jeux, la prostitution et punit cruellement le blasphème. Il prend des mesures discriminatoires contre les Juifs :

  • en 1242, à la demande même de juifs convertis au christianisme, selon lesquels le Talmud contient un certain nombre d'invectives contre Jésus-Christ et contre la Sainte Vierge, une controverse sur le sujet se tient à Paris, sous la présidence de Blanche de Castille. Eudes de Châteauroux, proviseur de la Sorbonne, et l'abbé Nicolas Donin (ancien rabbin) établissent que le reproche est fondé. Saint Louis fait alors brûler des exemplaires du Talmud à Paris. [1]
  • en 1254, il bannit de France les juifs qui refusent de se convertir au catholicisme. Ce décret fut annulé quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal.
  • en 1269, en application d'une recommandation du IVe concile du Latran de 1215, il impose aux Juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs. Pour les hommes, un rond d'étoffe jaune, la rouelle, sur la poitrine et un bonnet spécial pour les femmes. Ces signes permettent de les différencier du reste de la population et d'empêcher ainsi les mariages mixtes.

Cependant, saint Louis garde, en son for intérieur, l'espoir de les convertir.

 




Source wikipedia

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 16:21
RICHARD Coeur de LION

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Richard Ier Cœur de Lion, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, duc d’Aquitaine, comte du Maine, comte d’Anjou, né le 8 septembre 1157 au palais de Beaumont à Oxford (Angleterre), mort le 6 avril 1199 lors du siège de Châlus (France). Fils de Henri II d'Angleterre, ou Plantagenêt, et d'Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé en France à la cour de sa mère, dont il devient l'héritier à l’âge de onze ans. Après la mort de son frère aîné, il devient aussi l'héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, la Normandie, le Maine. Pendant son règne, il ne passera que quelques mois dans le royaume d'Angleterre et utilisera toutes ses ressources pour partir en croisade, puis défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père.

Ces territoires, pour lesquels il avait prêté allégeance à Philippe, constituaient la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. Avant d’être roi d’Angleterre, Richard fut donc surtout un prince du continent, surtout désireux d’entrer dans la légende par de hauts faits d’armes.

Les Anglais l'appellent : Richard Ier, les Français: Richard Cœur de Lion, ou Oc et Non et les Sarrasins : Melek-Ric. En Arabe son nom était utilisé pour effrayer les enfants : « Le roi Richard viendra te chercher si tu ne fais pas attention ! ». En son temps il fut considéré comme un héros et a souvent été décrit comme tel dans la littérature. Il fut le père d'un enfant naturel: Philippe de Cognac.

Troisième fils d'Henri II d'Anjou, Richard n'est pas destiné à lui succéder. Il est cependant le fils préféré de sa mère et, lorsque ses parents se séparent, il devient son héritier à la couronne d'Aquitaine en 1168, puis au titre de Comte de Poitiers en 1172. Pendant ce temps, son frère aîné, Geoffroy, duc de Bretagne, est couronné comme successeur de son père.

Richard était très éduqué, capable de composer de la poésie en français et en occitan. Il était également doté d'un physique exceptionnel, mesurant plus d'un mètre quatre-vingt-dix, et excellait dans les activités militaires. Dès son jeune âge, il paraissait également doué pour les activités politiques, et fut remarqué pour son courage et son tempérament chevaleresque. Il fut ainsi capable de contrôler les nobles remuants de ses territoires.

Comme les autres enfants légitimes d'Henri II, il montra peu de respect pour son père et manquait de clairvoyance à long terme ainsi que du sens des responsabilités. En 1170, son frère Henri le Jeune Roi est couronné roi d'Angleterre comme Henri III. Il est ainsi dénommé pour le différencier d’Henri III, le futur roi d'Angleterre, qui était leur neveu.

En 1173, Richard rejoint ses frères Geoffroy de Bretagne et Henri III dans leur révolte contre leur père. Déjà dotés des titres par leur père, ils espèrent le remplacer effectivement au pouvoir, Richard étant poussé en cela par leur mère. Henri II envahit l'Aquitaine deux fois, et à dix-sept ans, Richard est le dernier de ses frères à lui tenir tête. Finalement, il refuse un combat face-à-face et lui demande humblement son pardon. En 1174, Richard renouvelle ses vœux de soumission à son père.

Après son échec, Richard s’occupe à mater les nobles mécontents d'Aquitaine, spécialement en Gascogne. Richard se fait une affreuse réputation de cruauté, plus de nombreuses accusations de viols et de meurtres. Les rebelles espèrent détrôner Richard et appellent ses frères a l'aide. Henri II a peur que cette guerre entre ses trois fils ne conduise à la destruction de son royaume, et lance son armée à son aide. Le 11 juin 1183, Henri III le Jeune Roi meurt, et Richard est toujours sur son trône.

Richard avait une raison majeure de s'opposer à son père : Henri II avait pris comme maîtresse la princesse Alix, fille du roi Louis VII, alors qu'elle était promise à Richard. Cela rendait aux yeux de l'Église le mariage avec Richard techniquement impossible. Mais Henri, voulant éviter un incident diplomatique, ne confessa pas son erreur de conduite. Quant à Richard, il ne voulait pas renoncer à Alice, sœur de Philippe.

Il faut préciser que l'amitié entre Philippe et Richard les a fait soupçonner d'homosexualité, mais cette rumeur n'est pas fondée historiquement. De toute manière, Richard et Philippe devinrent rapidement ennemis, et se jetèrent à la gorge l'un de l'autre.

La mort de son frère Henri laisse Richard comme le fils le plus âgé et l'héritier naturel quand le vieux roi mourrait. Cependant, les intentions du Roi Henri n'étaient pas claires. Quand Geoffroy meurt aussi, Richard reste la seule option réaliste, son frère cadet Jean étant trop jeune et inexpérimenté. Richard fut alors considéré, quoique pas officiellement proclamé, héritier des trônes d'Angleterre, Normandie et Anjou.

En 1188 Henri II projette de faire de Jean Sans Terre — en réalité le futur roi Jean d'Angleterre — l'héritier de la couronne d'Aquitaine. Pour s'y opposer, Richard s'allie avec Philippe II Auguste, en échange de sa reconnaissance de vassalité pour la Normandie et l'Anjou, et lui rend hommage en novembre 1188. En 1189, se joignant a l'expédition de Philippe contre son père, Richard s'empare du trône d'Angleterre. Avec l'accord de Jean, Henri accepte de faire de Richard son héritier. Le 6 juin 1189, Henri II meurt à Chinon, et Richard lui succède comme roi d'Angleterre, duc de Normandie et comte d'Anjou. Il est couronné duc le 20 juillet et roi à Westminster le 3 septembre 1189.

À cause d'un incident au cours des célébrations de son couronnement s'ensuivirent des persécutions religieuses et politiques des Juifs dans le pays. Richard se préoccupera apparemment très peu du sort de l'Angleterre. Il semble qu'il voulait s'engager dans de multiples aventures, et être célébré par les troubadours, que son nom soit immortalisé et avoir sa place au Ciel. Il est manifeste qu'il avait des aspirations spirituelles intenses, et afin de mériter de prendre la croix, il jure de renoncer à ses mauvaises conduites passées.

Richard fut donc très absent de son royaume d'Angleterre, préférant se consacrer à ses possessions françaises et aux croisades en Terre Sainte. Il avait grandi sur le continent, et n'avait jamais même cherché à apprendre la langue anglaise. Peu après son accession au trône, il décida de se joindre à la 3e croisade, inspiré par la perte de Jérusalem, prise par Saladin. Mais, craignant que le roi Philippe n'usurpe ses territoires en son absence, il le persuada de se joindre a lui. Les deux rois prirent la croix le même jour.

Richard fut accusé de faire peu pour l'Angleterre, se contentant de siphonner les ressources du royaume en empruntant à des Juifs pour financer ses expéditions en Terre Sainte. Il releva également les taxes et dépensa la majeure partie du trésor de son père. Il rassembla et emprunta autant d'argent qu'il le put, libérant par exemple le roi d'Écosse de son hommage en échange de 10 000 marcs, et vendant nombre de charges officielles et autres droits sur des terres.

En 1190, Il part finalement pour la Troisième croisade avec Philippe depuis le port de Marseille, laissant Hugues, évêque de Durham et Guillaume de Mancheville comme régents. Guillaume de Mancheville meurt rapidement et est remplacé par Guillaume Longchamp. Son frère Jean, mécontent de cette décision, se met à manigancer contre Guillaume.

Par ailleurs c’est grâce aux réformes importantes de son père en matière de législation et de justice qu’il lui a été possible de laisser l’Angleterre pendant toute cette période. En septembre 1190, Richard et Philippe arrivent en Sicile. En 1189 le roi Guillaume II de Sicile avait disparu. Son héritière était sa tante Constance, future reine Constance Ire de Sicile, qui était mariée à l'empereur Henri VI. Mais immédiatement après la mort de Guillaume, son cousin Tancrède se rebella, prit contrôle de l'île et fut couronné début 1190 roi Tancrède Ier de Sicile. Il était préféré par le peuple, et par le pape, mais était en conflit avec les nobles de l'île. L

'arrivée de Richard causa des problèmes supplémentaires. Tancrède avait emprisonné la veuve de Guillaume, la reine Jeanne, qui était la sœur de Richard, et ne lui donnait pas l'argent dont elle avait hérité selon la volonté du défunt. Richard réclame la libération de sa sœur et que lui soit remis son héritage. Pendant ce temps, la présence de deux armées étrangères causait des troubles parmi la population. En octobre, la population de Messine se révolte, demandant que les étrangers quittent l'île. Richard attaque Messine et la prend le 4 octobre 1190. Après l'avoir pillée et brûlée, Richard y établit son camp. Il y reste jusqu'en mars 1191, quand Tancrède accepte finalement de signer un traité. Celui-ci fut signé, toujours en mars, par Richard, Philippe et Tancrède. En voici les termes : Jeanne doit être libérée, recevoir sa part d'héritage ainsi que la dot que son père avait donnée à feu Guillaume. Richard et Philippe reconnaissent Tancrède comme légalement roi de Sicile et souhaitent conserver la paix entre leurs royaumes. Richard proclame officiellement son neveu Arthur de Bretagne, le fils de Geoffrey, comme son héritier, et Tancrède promet de marier dans le futur une de ses filles à Arthur quand il sera majeur (Arthur a alors quatre ans).

Ayant signé le traité, Richard et Philippe reprennent la mer. Le traité ébranlait les relations entre l'Angleterre et le Saint Empire romain germanique, et causa la révolte de Jean sans Terre, qui espérait être proclamé héritier à la place de leur neveu. Bien que sa révolte échouât, Jean continua de comploter contre son frère à partir de ce moment.

Durant avril, Richard stoppe sur l'île byzantine de Rhodes pour éviter une tempête. Il la quitte en mai, mais une nouvelle tempête amène sa flotte à Chypre.

Le 6 mai 1191, la flotte de Richard arrive dans le port de Lemesos (maintenant Limassol), et Richard en capture la ville. Lorsque le despote de l'île, Isaac Dukas Comnenus arrive pour stopper les croisés, il découvre qu'il est trop tard, et il se retire à Kolossi. Richard fait appeler Isaac pour négocier mais celui-ci rompt son serment d'hospitalité et réclame le départ de Richard. Celui-ci se lance alors avec sa cavalerie contre l'armée d’Isaac à Tremetusia. Les quelques catholiques romains de l'île se joignirent à Richard, ainsi que les nobles de l'île, en révolte contre les sept années subies sous le joug tyrannique d'Isaac.

Bien qu'Isaac se défendit bravement, l'armée de Richard était plus importante et mieux équipée, lui assurant la victoire. Isaac continue la résistance à partir des châteaux de Pentadactylos, mais après le siège de son château de Kantaras, il se rend finalement, et Richard devient le nouveau maître de Chypre.

Il pilla l'île et massacra ceux qui tentaient de lui résister. Pendant ce temps, la promise de Richard, Bérangère de Navarre, première-née du roi Sanche VI de Navarre, l'avait enfin rejoint sur sa route vers la Terre Sainte. Leur mariage est célébré à Limassol, le 12 mai 1191. La sœur de Richard, Jeanne, l'avait suivi de Sicile, et assiste à la cérémonie.

Le mariage ne produisit pas d'héritier et les opinions divergent sur l'entente entre les époux. La malheureuse Bérangère eut autant de mal que son mari pour son voyage retour, et ne vit l'Angleterre qu'après la mort de Richard.

Richard et presque toute son armée quitte Chypre pour la Terre Sainte au début de juin. En son absence Chypre devait être gouvernée par Richard Kamvill. Richard arrive à Acre en juin 1191, à temps pour mettre fin au siège de la ville par Saladin. Déserté par Philippe et se retrouvant avec le duc Léopold V d'Autriche, il se retrouve soudainement sans alliés.

Les tactiques de Richard assurent son succès au siège d'Acre et à la marche vers le sud qui s'ensuivit. Les hommes de Saladin se révélèrent incapables d'harasser l'armée des Croisés. Cependant, la désertion du roi français fut un coup majeur, duquel ils ne pouvaient pas se relever. Réalisant qu'il n'aurait aucune chance de conserver Jérusalem s'il prenait la cité, Richard sonne la retraite. Bien que se trouvant à seulement quelques kilomètres de la ville sainte, il refusera d'y poser les yeux, car Dieu, disait-il, avait décidé qu'il ne serait pas celui qui la conquerrait.

Il réalise que son retour ne peut plus être repoussé : Philippe et Jean utilisent son absence pour agrandir leur pouvoir. Il décide de laisser Conrad de Montferrat comme roi de Jérusalem et Chypre entre les mains de son protégé, Guy de Lusignan. Mais on lui porte un nouveau coup avec l’assassinat de Conrad avant son couronnement, et il est remplacé par le neveu de Richard, Henri II de Champagne.

Suite aux manœuvres de Philippe, le duc Léopold V d'Autriche capture Richard sur son chemin de retour, à Venise, à l’automne 1192. Richard l’avait en effet publiquement insulté durant la croisade. Il est livré à l’empereur Henri VI. Bien que les conditions de sa captivité ne soient pas strictes, il est frustré par l’impossibilité de voyager librement. De l’emprisonnement fut tirée la légende de Blondel. L’empereur le libère en 1194 contre une rançon de 150 000 marcs, prélevés sur le trésor anglais, ce qui laissa le royaume exsangue pendant plusieurs années. L’empereur lui extorque également un serment d’allégeance de la couronne d’Angleterre à l’Empire. Il retourne alors en Angleterre.

Durant son absence, son frère Jean fut près de conquérir le trône. Mais Richard lui pardonne, et même en fait son héritier alors qu'en grandissant Arthur lui déplaît. Une fois de plus il se repend de ses péchés, à l’occasion d’un second couronnement, puis repart en Normandie combattre Philippe, qui poursuit la stratégie française d'affaiblir l'empire angevin. Après son départ en mai 1194, il ne retournera pas en Angleterre.

Château-Gaillard, la forteresse voulue par RichardDurant plusieurs années de guerre, il parvient à redresser la situation et à défendre efficacement la Normandie. Il fait construire Château-Gaillard près des Andelys, sur la rive droite de la Seine. Cependant, le pape lui impose une trêve qui profitera à Philippe Auguste.

Richard meurt le 6 avril 1199 des conséquences d'un carreau reçu durant le siège de Châlus en France, château de son vassal. Il est enterré près de ses parents en l’abbaye de Fontevrault près de Chinon, mais ses entrailles sont enterrées à Châlus, où elles sont toujours conservées. Son cœur repose à Rouen, capitale de la Normandie. Il est dit qu’il convoqua Pierre Basile, l'arbalétrier qui lui avait décoché le trait fatal, et fut tellement impressionné par le refus de l’homme de se soumettre, qu'il lui pardonna.

Il ne fait pas de doute que Richard avait de nombreuses qualités admirables, ainsi que beaucoup d’autres, moins brillantes. Il était un génie militaire, et était astucieux en politique de plusieurs façons, bien qu’incroyablement écervelé dans d’autres. Il était par ailleurs désireux de ne pas prêter le flanc à l’opinion publique. Il était capable de grande humilité de même que d’arrogance.

Il fut très respecté par son plus grand rival militaire, Saladin, ainsi que par l’empereur Henri, mais il fut également haï par nombre de ses anciens amis, spécialement le roi Philippe. Il se souciait peu de sa propre sécurité : la blessure qui eut raison de lui n’aurait pas dû avoir lieu s’il avait été correctement protégé par une armure, et ensuite son infection aurait pu être évitée. Pratiquement le même accident s’était déjà produit dix ans auparavant, lorsque, combattant contre son père, il avait rencontré, désarmé, Guillaume le Maréchal, et avait dû supplier pour avoir la vie sauve.

L’existence de Richard fut une série de contradictions. Bien qu’ayant négligé sa femme et que les prêtres devaient lui rappeler de lui être fidèle, il fut affecté par la nouvelle de sa mort. Jean succède à Richard sur le trône d’Angleterre. Cependant les territoires français le rejetèrent initialement, lui préférant leur neveu Arthur de Bretagne, fils de leur frère Geoffroy, dont les droits étaient techniquement meilleurs que les siens.

La légende de Robin des bois se situe traditionnellement durant le règne de Richard Ier. Cependant, la seule certitude sur Robin Hood est qu’il vécut au XIIe ou XIIIe siècle. Ce fut bien plus tard qu’on établit un lien entre les deux hommes, typiquement en expliquant que le but poursuivi par Robin est de restaurer Richard sur le trône alors que le prince Jean l’avait usurpé.





Richard Ier Cœur de Lion, roi d'Angleterre de 1189 à 1199, duc d’Aquitaine, comte du Maine, comte d’Anjou, né le 8 septembre 1157 au palais de Beaumont à Oxford (Angleterre), mort le 6 avril 1199 lors du siège de Châlus (France). Fils de Henri II d'Angleterre, ou Plantagenêt, et d'Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé en France à la cour de sa mère, dont il devient l'héritier à l’âge de onze ans. Après la mort de son frère aîné, il devient aussi l'héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, la Normandie, le Maine. Pendant son règne, il ne passera que quelques mois dans le royaume d'Angleterre et utilisera toutes ses ressources pour partir en croisade, puis défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père.

Ces territoires, pour lesquels il avait prêté allégeance à Philippe, constituaient la plus grande partie de son héritage Plantagenêt. Avant d’être roi d’Angleterre, Richard fut donc surtout un prince du continent, surtout désireux d’entrer dans la légende par de hauts faits d’armes.

Les Anglais l'appellent : Richard Ier, les Français: Richard Cœur de Lion, ou Oc et Non et les Sarrasins : Melek-Ric. En Arabe son nom était utilisé pour effrayer les enfants : « Le roi Richard viendra te chercher si tu ne fais pas attention ! ». En son temps il fut considéré comme un héros et a souvent été décrit comme tel dans la littérature. Il fut le père d'un enfant naturel: Philippe de Cognac.

Troisième fils d'Henri II d'Anjou, Richard n'est pas destiné à lui succéder. Il est cependant le fils préféré de sa mère et, lorsque ses parents se séparent, il devient son héritier à la couronne d'Aquitaine en 1168, puis au titre de Comte de Poitiers en 1172. Pendant ce temps, son frère aîné, Geoffroy, duc de Bretagne, est couronné comme successeur de son père.

Richard était très éduqué, capable de composer de la poésie en français et en occitan. Il était également doté d'un physique exceptionnel, mesurant plus d'un mètre quatre-vingt-dix, et excellait dans les activités militaires. Dès son jeune âge, il paraissait également doué pour les activités politiques, et fut remarqué pour son courage et son tempérament chevaleresque. Il fut ainsi capable de contrôler les nobles remuants de ses territoires.

Comme les autres enfants légitimes d'Henri II, il montra peu de respect pour son père et manquait de clairvoyance à long terme ainsi que du sens des responsabilités. En 1170, son frère Henri le Jeune Roi est couronné roi d'Angleterre comme Henri III. Il est ainsi dénommé pour le différencier d’Henri III, le futur roi d'Angleterre, qui était leur neveu.

En 1173, Richard rejoint ses frères Geoffroy de Bretagne et Henri III dans leur révolte contre leur père. Déjà dotés des titres par leur père, ils espèrent le remplacer effectivement au pouvoir, Richard étant poussé en cela par leur mère. Henri II envahit l'Aquitaine deux fois, et à dix-sept ans, Richard est le dernier de ses frères à lui tenir tête. Finalement, il refuse un combat face-à-face et lui demande humblement son pardon. En 1174, Richard renouvelle ses vœux de soumission à son père.

Après son échec, Richard s’occupe à mater les nobles mécontents d'Aquitaine, spécialement en Gascogne. Richard se fait une affreuse réputation de cruauté, plus de nombreuses accusations de viols et de meurtres. Les rebelles espèrent détrôner Richard et appellent ses frères a l'aide. Henri II a peur que cette guerre entre ses trois fils ne conduise à la destruction de son royaume, et lance son armée à son aide. Le 11 juin 1183, Henri III le Jeune Roi meurt, et Richard est toujours sur son trône.

Richard avait une raison majeure de s'opposer à son père : Henri II avait pris comme maîtresse la princesse Alix, fille du roi Louis VII, alors qu'elle était promise à Richard. Cela rendait aux yeux de l'Église le mariage avec Richard techniquement impossible. Mais Henri, voulant éviter un incident diplomatique, ne confessa pas son erreur de conduite. Quant à Richard, il ne voulait pas renoncer à Alice, sœur de Philippe.

Il faut préciser que l'amitié entre Philippe et Richard les a fait soupçonner d'homosexualité, mais cette rumeur n'est pas fondée historiquement. De toute manière, Richard et Philippe devinrent rapidement ennemis, et se jetèrent à la gorge l'un de l'autre.

La mort de son frère Henri laisse Richard comme le fils le plus âgé et l'héritier naturel quand le vieux roi mourrait. Cependant, les intentions du Roi Henri n'étaient pas claires. Quand Geoffroy meurt aussi, Richard reste la seule option réaliste, son frère cadet Jean étant trop jeune et inexpérimenté. Richard fut alors considéré, quoique pas officiellement proclamé, héritier des trônes d'Angleterre, Normandie et Anjou.

En 1188 Henri II projette de faire de Jean Sans Terre — en réalité le futur roi Jean d'Angleterre — l'héritier de la couronne d'Aquitaine. Pour s'y opposer, Richard s'allie avec Philippe II Auguste, en échange de sa reconnaissance de vassalité pour la Normandie et l'Anjou, et lui rend hommage en novembre 1188. En 1189, se joignant a l'expédition de Philippe contre son père, Richard s'empare du trône d'Angleterre. Avec l'accord de Jean, Henri accepte de faire de Richard son héritier. Le 6 juin 1189, Henri II meurt à Chinon, et Richard lui succède comme roi d'Angleterre, duc de Normandie et comte d'Anjou. Il est couronné duc le 20 juillet et roi à Westminster le 3 septembre 1189.

À cause d'un incident au cours des célébrations de son couronnement s'ensuivirent des persécutions religieuses et politiques des Juifs dans le pays. Richard se préoccupera apparemment très peu du sort de l'Angleterre. Il semble qu'il voulait s'engager dans de multiples aventures, et être célébré par les troubadours, que son nom soit immortalisé et avoir sa place au Ciel. Il est manifeste qu'il avait des aspirations spirituelles intenses, et afin de mériter de prendre la croix, il jure de renoncer à ses mauvaises conduites passées.

Richard fut donc très absent de son royaume d'Angleterre, préférant se consacrer à ses possessions françaises et aux croisades en Terre Sainte. Il avait grandi sur le continent, et n'avait jamais même cherché à apprendre la langue anglaise. Peu après son accession au trône, il décida de se joindre à la 3e croisade, inspiré par la perte de Jérusalem, prise par Saladin. Mais, craignant que le roi Philippe n'usurpe ses territoires en son absence, il le persuada de se joindre a lui. Les deux rois prirent la croix le même jour.

Richard fut accusé de faire peu pour l'Angleterre, se contentant de siphonner les ressources du royaume en empruntant à des Juifs pour financer ses expéditions en Terre Sainte. Il releva également les taxes et dépensa la majeure partie du trésor de son père. Il rassembla et emprunta autant d'argent qu'il le put, libérant par exemple le roi d'Écosse de son hommage en échange de 10 000 marcs, et vendant nombre de charges officielles et autres droits sur des terres.

En 1190, Il part finalement pour la Troisième croisade avec Philippe depuis le port de Marseille, laissant Hugues, évêque de Durham et Guillaume de Mancheville comme régents. Guillaume de Mancheville meurt rapidement et est remplacé par Guillaume Longchamp. Son frère Jean, mécontent de cette décision, se met à manigancer contre Guillaume.

Par ailleurs c’est grâce aux réformes importantes de son père en matière de législation et de justice qu’il lui a été possible de laisser l’Angleterre pendant toute cette période. En septembre 1190, Richard et Philippe arrivent en Sicile. En 1189 le roi Guillaume II de Sicile avait disparu. Son héritière était sa tante Constance, future reine Constance Ire de Sicile, qui était mariée à l'empereur Henri VI. Mais immédiatement après la mort de Guillaume, son cousin Tancrède se rebella, prit contrôle de l'île et fut couronné début 1190 roi Tancrède Ier de Sicile. Il était préféré par le peuple, et par le pape, mais était en conflit avec les nobles de l'île. L

'arrivée de Richard causa des problèmes supplémentaires. Tancrède avait emprisonné la veuve de Guillaume, la reine Jeanne, qui était la sœur de Richard, et ne lui donnait pas l'argent dont elle avait hérité selon la volonté du défunt. Richard réclame la libération de sa sœur et que lui soit remis son héritage. Pendant ce temps, la présence de deux armées étrangères causait des troubles parmi la population. En octobre, la population de Messine se révolte, demandant que les étrangers quittent l'île. Richard attaque Messine et la prend le 4 octobre 1190. Après l'avoir pillée et brûlée, Richard y établit son camp. Il y reste jusqu'en mars 1191, quand Tancrède accepte finalement de signer un traité. Celui-ci fut signé, toujours en mars, par Richard, Philippe et Tancrède. En voici les termes : Jeanne doit être libérée, recevoir sa part d'héritage ainsi que la dot que son père avait donnée à feu Guillaume. Richard et Philippe reconnaissent Tancrède comme légalement roi de Sicile et souhaitent conserver la paix entre leurs royaumes. Richard proclame officiellement son neveu Arthur de Bretagne, le fils de Geoffrey, comme son héritier, et Tancrède promet de marier dans le futur une de ses filles à Arthur quand il sera majeur (Arthur a alors quatre ans).

Ayant signé le traité, Richard et Philippe reprennent la mer. Le traité ébranlait les relations entre l'Angleterre et le Saint Empire romain germanique, et causa la révolte de Jean sans Terre, qui espérait être proclamé héritier à la place de leur neveu. Bien que sa révolte échouât, Jean continua de comploter contre son frère à partir de ce moment.

Durant avril, Richard stoppe sur l'île byzantine de Rhodes pour éviter une tempête. Il la quitte en mai, mais une nouvelle tempête amène sa flotte à Chypre.

Le 6 mai 1191, la flotte de Richard arrive dans le port de Lemesos (maintenant Limassol), et Richard en capture la ville. Lorsque le despote de l'île, Isaac Dukas Comnenus arrive pour stopper les croisés, il découvre qu'il est trop tard, et il se retire à Kolossi. Richard fait appeler Isaac pour négocier mais celui-ci rompt son serment d'hospitalité et réclame le départ de Richard. Celui-ci se lance alors avec sa cavalerie contre l'armée d’Isaac à Tremetusia. Les quelques catholiques romains de l'île se joignirent à Richard, ainsi que les nobles de l'île, en révolte contre les sept années subies sous le joug tyrannique d'Isaac.

Bien qu'Isaac se défendit bravement, l'armée de Richard était plus importante et mieux équipée, lui assurant la victoire. Isaac continue la résistance à partir des châteaux de Pentadactylos, mais après le siège de son château de Kantaras, il se rend finalement, et Richard devient le nouveau maître de Chypre.

Il pilla l'île et massacra ceux qui tentaient de lui résister. Pendant ce temps, la promise de Richard, Bérangère de Navarre, première-née du roi Sanche VI de Navarre, l'avait enfin rejoint sur sa route vers la Terre Sainte. Leur mariage est célébré à Limassol, le 12 mai 1191. La sœur de Richard, Jeanne, l'avait suivi de Sicile, et assiste à la cérémonie.

Le mariage ne produisit pas d'héritier et les opinions divergent sur l'entente entre les époux. La malheureuse Bérangère eut autant de mal que son mari pour son voyage retour, et ne vit l'Angleterre qu'après la mort de Richard.

Richard et presque toute son armée quitte Chypre pour la Terre Sainte au début de juin. En son absence Chypre devait être gouvernée par Richard Kamvill. Richard arrive à Acre en juin 1191, à temps pour mettre fin au siège de la ville par Saladin. Déserté par Philippe et se retrouvant avec le duc Léopold V d'Autriche, il se retrouve soudainement sans alliés.

Les tactiques de Richard assurent son succès au siège d'Acre et à la marche vers le sud qui s'ensuivit. Les hommes de Saladin se révélèrent incapables d'harasser l'armée des Croisés. Cependant, la désertion du roi français fut un coup majeur, duquel ils ne pouvaient pas se relever. Réalisant qu'il n'aurait aucune chance de conserver Jérusalem s'il prenait la cité, Richard sonne la retraite. Bien que se trouvant à seulement quelques kilomètres de la ville sainte, il refusera d'y poser les yeux, car Dieu, disait-il, avait décidé qu'il ne serait pas celui qui la conquerrait.

Il réalise que son retour ne peut plus être repoussé : Philippe et Jean utilisent son absence pour agrandir leur pouvoir. Il décide de laisser Conrad de Montferrat comme roi de Jérusalem et Chypre entre les mains de son protégé, Guy de Lusignan. Mais on lui porte un nouveau coup avec l’assassinat de Conrad avant son couronnement, et il est remplacé par le neveu de Richard, Henri II de Champagne.

Suite aux manœuvres de Philippe, le duc Léopold V d'Autriche capture Richard sur son chemin de retour, à Venise, à l’automne 1192. Richard l’avait en effet publiquement insulté durant la croisade. Il est livré à l’empereur Henri VI. Bien que les conditions de sa captivité ne soient pas strictes, il est frustré par l’impossibilité de voyager librement. De l’emprisonnement fut tirée la légende de Blondel. L’empereur le libère en 1194 contre une rançon de 150 000 marcs, prélevés sur le trésor anglais, ce qui laissa le royaume exsangue pendant plusieurs années. L’empereur lui extorque également un serment d’allégeance de la couronne d’Angleterre à l’Empire. Il retourne alors en Angleterre.

Durant son absence, son frère Jean fut près de conquérir le trône. Mais Richard lui pardonne, et même en fait son héritier alors qu'en grandissant Arthur lui déplaît. Une fois de plus il se repend de ses péchés, à l’occasion d’un second couronnement, puis repart en Normandie combattre Philippe, qui poursuit la stratégie française d'affaiblir l'empire angevin. Après son départ en mai 1194, il ne retournera pas en Angleterre.

Château-Gaillard, la forteresse voulue par RichardDurant plusieurs années de guerre, il parvient à redresser la situation et à défendre efficacement la Normandie. Il fait construire Château-Gaillard près des Andelys, sur la rive droite de la Seine. Cependant, le pape lui impose une trêve qui profitera à Philippe Auguste.

Richard meurt le 6 avril 1199 des conséquences d'un carreau reçu durant le siège de Châlus en France, château de son vassal. Il est enterré près de ses parents en l’abbaye de Fontevrault près de Chinon, mais ses entrailles sont enterrées à Châlus, où elles sont toujours conservées. Son cœur repose à Rouen, capitale de la Normandie. Il est dit qu’il convoqua Pierre Basile, l'arbalétrier qui lui avait décoché le trait fatal, et fut tellement impressionné par le refus de l’homme de se soumettre, qu'il lui pardonna.

Il ne fait pas de doute que Richard avait de nombreuses qualités admirables, ainsi que beaucoup d’autres, moins brillantes. Il était un génie militaire, et était astucieux en politique de plusieurs façons, bien qu’incroyablement écervelé dans d’autres. Il était par ailleurs désireux de ne pas prêter le flanc à l’opinion publique. Il était capable de grande humilité de même que d’arrogance.

Il fut très respecté par son plus grand rival militaire, Saladin, ainsi que par l’empereur Henri, mais il fut également haï par nombre de ses anciens amis, spécialement le roi Philippe. Il se souciait peu de sa propre sécurité : la blessure qui eut raison de lui n’aurait pas dû avoir lieu s’il avait été correctement protégé par une armure, et ensuite son infection aurait pu être évitée. Pratiquement le même accident s’était déjà produit dix ans auparavant, lorsque, combattant contre son père, il avait rencontré, désarmé, Guillaume le Maréchal, et avait dû supplier pour avoir la vie sauve.

L’existence de Richard fut une série de contradictions. Bien qu’ayant négligé sa femme et que les prêtres devaient lui rappeler de lui être fidèle, il fut affecté par la nouvelle de sa mort. Jean succède à Richard sur le trône d’Angleterre. Cependant les territoires français le rejetèrent initialement, lui préférant leur neveu Arthur de Bretagne, fils de leur frère Geoffroy, dont les droits étaient techniquement meilleurs que les siens.

La légende de Robin des bois se situe traditionnellement durant le règne de Richard Ier. Cependant, la seule certitude sur Robin Hood est qu’il vécut au XIIe ou XIIIe siècle. Ce fut bien plus tard qu’on établit un lien entre les deux hommes, typiquement en expliquant que le but poursuivi par Robin est de restaurer Richard sur le trône alors que le prince Jean l’avait usurpé.

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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 11:09

Georges Clemenceau





Georges Clemenceau


Parmi les grands hommes politiques de la IIIème République, il y a eu trois hommes qui excellèrent aussi bien à la tribune du Parlement qu’avec leur plume : Jaurès, Gambetta et Clemenceau. Ce dernier a livré plus d’un combat en un demi-siècle de carrière politique. Du « tombeur de ministères » au « Père la Victoire » en passant par le « briseur de grèves » et l’ardent journaliste défenseur de Dreyfus, l’homme s’est illustré à de nombreuses reprises.

Une force de la nature

Georges Clemenceau, né en 1841 à Mouilleron-en-Pareds en Vendée, suivit les pas de son père. Il fit des études de médecine, obtint son doctorat en 1865, et exerça pendant près de vingt ans. Il s’intéressa ensuite à la politique. A la chute du Second Empire, il proclama la République sur la place de la Bastille (en conséquence de quoi il écopa de 4 mois de prison). Il fut élu député républicain radical de la ville de Paris en 1870. Clemenceau devint la figure de proue des radicaux de l’extrême gauche et se fit remarquer par de fortes prises de position. En 1885, il s’opposa à la politique coloniale de Jules Ferry tant et si bien qu’il le contraignit à démissionner. Ayant déjà fait chuter le ministère de Léon Gambetta l’année précédente, il gagna le surnom de « tombeur de ministères ». Son tempérament fougueux lui valut également quelques ennuis. Ainsi, en 1872, il fut incarcéré 15 jours à la Conciergerie pour une affaire de duel.  

Son activité journalistique

Clemenceau perdit de peu les élections de 1893 suite au scandale de Panama, dans lequel il se trouvait indirectement impliqué. Ecarté temporairement de la scène politique, il se tourna vers le journalisme. Responsable de la ligne éditoriale du journal L’Aurore, il s’illustra en 1898 en y publiant le célèbre « J’accuse » d’Émile Zola. 1902 marqua son retour en politique. Le sénateur du Var défendit avec ferveur la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Quatre ans plus tard, Clemenceau devint ministre de l’Intérieur et Président du Conseil (de 1906 à 1909). L’Histoire a retenu la force avec laquelle il réprima les mouvements sociaux (la grève des mineurs du Pas-de-Calais et la révolte des vignerons en Languedoc-Roussillon). Le « premier flic de France » créa également à cette époque le ministère du Travail.  

Un retour en politique plébiscité

Après son départ du gouvernement, Clemenceau passa dans l’opposition. La guerre s’installant, le Président de la République Raymond Poincaré l’appela à la tête du gouvernement en 1917 bien qu’il ne l’appréciait guère. Clemenceau commença par faire arrêter Caillaux et Malvy, partisans d’une paix négociée. Il s’employa ensuite à faire la guerre, usant de sa poigne de fer pour que la République ne se détruise pas sous les bouleversements provoqués par cette guerre. Agé de 76 ans, il rendit plusieurs fois visite aux Poilus sur le Front pour encourager les soldats. Il joua un rôle décisif dans la dernière année du conflit.  

Surnommé le « Tigre » puis « Père la Victoire » à l’armistice du 11 novembre 1918, Clemenceau sortit de la guerre avec une énorme popularité. Il fut élu par acclamation à l’Académie française trois jours à peine après la signature de l’armistice. Il fut chargé des négociations du traité de Versailles et, dans une ambiance générale revancharde, il ne perçut pas la démesure des exigences demandées à l’Allemagne.

En février1919, il échappa de justesse à un attentat commis par l’anarchiste Cottin. L’une des trois balles le blessa légèrement à l’épaule. En 1920, alors qu’il visait la présidence de la République, les parlementaires lui préférèrent Paul Deschanel. Cette déception marqua la fin de sa carrière politique. Il passa les dernières années de sa vie à écrire (« Démosthène » en 1925, « Aux sources de la pensée vive » en 1926, « Claude Monet et les Nymphéas » en 1928) et à voyager, notamment en Inde et aux Etats-Unis. Ce fut un proche ami de Claude Monet. Georges Clemenceau mourut à Paris le 24 novembre 1929, à l’âge de 88 ans.    

« Tombeur de ministère », « Premier flic de France », le « Tigre »… autant de surnoms pour souligner l’autorité, la détermination et l’incroyable énergie de Georges Clemenceau.  

Citations
"On ne ment jamais autant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse."

"Il suffit d’ajouter « militaire » à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique."
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17 septembre 2007 1 17 /09 /septembre /2007 19:55
Fete des Pères
Poeme de Georges Duhamel offert par mon fils à son papa
                                                                    Merci Francois   (1988)

Oh!papa!Toi qui sait tout

Toi qui lit dans le journal

 

Et même dans le journal

Ou les lettres sont si fines

Oh!papa!devines!devines!

 

Il mange,il boit,il crie

Il se mouche dans son habit

Il se roule dans la poussière

Il ne fait pas ce qu'on lui dit

 

Celui là, tu l'aimes pourtant

Petit père

C'est ton enfant

 

Georges Duhamel

 


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Georges DUHAMEL (1884-1966)

Secrétaire perpétuel

Élu en 1935 au fauteuil 30

Grand-croix de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
Commandeur des Arts et des Lettres
Commandeur de la Santé publique


Prédécesseur : Théodore GOSSELIN, dit G. LENOTRE
Successeur : Maurice DRUON

Médecin, essayiste, romancier, poète, auteur dramatique
Biographie

Né à Paris, le 30 juin 1884.
Septième d’une famille de huit enfants, fils d’un pharmacien assez fantasque, converti sur le tard à la médecine, Georges Duhamel fit ses études au lycée Buffon, puis au lycée de Nevers, et enfin à l’Institution Roger Momenheim. Après une licence de sciences, il entama des études de médecine, qu’il devait achever en 1909. Ayant trouvé en emploi dans l’industrie pharmaceutique, il choisit néanmoins en parallèle de donner libre cours à ses aspirations littéraires.

Ayant fait partie dès 1906, avec Charles Vildrac, son beau-frère, et René Arcos du groupe unanimiste de l’abbaye, à Créteil, Georges Duhamel avait marqué son entrée dans la littérature par des poèmes, puis la publication de Des Légendes, des batailles, en 1907, L’Homme en tête et Sur la technique politique (avec Ch. Vildrac), en 1909, Selon ma loi, en 1911.

Tandis que son théâtre était représenté à l’Odéon, il se vit confier en 1912 une rubrique critique au Mercure de France. Il devint un des auteurs de la maison, qu’il devait diriger pendant quelques années, à la mort d’Alfred Valette en 1935.

Commandant d’ambulances chirurgicales pendant la Première Guerre mondiale, Georges Duhamel allait nourrir de cette douloureuse et traumatisante expérience deux recueils de nouvelles : Vie des Martyrs et Civilisation (Prix Goncourt 1918). À la fin du conflit il choisit de renoncer définitivement à son métier de médecin pour se vouer entièrement à la littérature.

Il devait développer dans son œuvre un humanisme moderne marqué par une dénonciation des excès de la civilisation mécanique : La Possession du monde (1919), Scènes de la vie future (1930). Cet humanisme imprègne les deux cycles romanesques auxquels il consacra une large part de sa vie d’écrivain : Vie et Aventures de Salavin et Chronique des Pasquier ; ces deux ensembles dominent une œuvre abondante où se mêlent essais et romans. On citera encore : Les Plaisirs et les jeux (1922), Le Prince Jaffar (1924), La Pierre d’Horeb (1926), Le Voyage à Moscou (1927), Fables de mon jardin (1936), La Musique consolatrice (1944), Souvenirs de la vie du Paradis (1946), Tribulations de l’espérance (1947), Le Bestiaire, et l’Herbier (1948), Le Voyage de Patrice Périot (1950), Cri des profondeurs (1951), Les Compagnons de l’Apocalypse (1957), Le Complexe de Théophile (1958).

On doit aussi à Georges Duhamel plusieurs volumes de mémoires : Biographie de mes fantômes, Le Temps de la recherche, La Pesée des âmes, Les Espoirs et les Épreuves, ainsi qu’un journal posthume, Le Livre de l’amertume.

Chroniqueur à Candide en 1931, puis au Figaro à partir de 1935, Georges Duhamel, marqué par la guerre, qui avait fait de lui un ardent pacifiste, œuvra un temps pour le rapprochement avec l’Allemagne. Les menées hitlériennes devaient cependant le conduire à modifier ses positions et à dénoncer à partir de 1939 le pacifisme intégral et les accords de Munich.

Sous l’Occupation, il vit son œuvre interdite.

À la Libération, il entrait au Comité National des Écrivains, mais ne tardait pas à en démissionner en 1946, désapprouvant les excès de l’épuration.

Grand-croix de la Légion d’honneur, Georges Duhamel était également membre de l’Académie de médecine depuis 1937 ; il entra en 1944 à l’Académie des Sciences morales et politiques, et fut président de l’Alliance française de 1937 à 1940.

Lors de sa première candidature à l’Académie française en 1934, il essuya un échec au fauteuil Brieux, à cause, disait-on, de la lettre qu’il avait écrit au président de la République espagnole pour demander la grâce des condamnés à mort communistes ; il ne recueillit que 11 voix, contre 17 à Léon Bérard. Mais il fut élu l’année suivante, le 21 novembre 1935, au quatrième tour de scrutin, par 17 voix contre 7 à l’historien de Byzance, Charles Diehl, en remplacement de Georges Lenôtre, lequel n’avait pas eu le temps de siéger.

Il fut reçu sous la Coupole le 25 juin 1936 par Henry Bordeaux.

Élu secrétaire perpétuel en 1944, Georges Duhamel tint la fonction avec une courageuse dignité, durant cette période particulièrement difficile, et sut préserver tout à la fois l’honneur et l’avenir de l’Académie. Il démissionna en 1946.
Mort le 12 avril 1966.

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 20:39

Henri Queuille en son temps (1884-1970): Biographie



Henri QUEUILLE
(1884-1970)

 

Diplômé de la faculté de médecine

 

Conseiller municipal puis maire de Neuvic en 1912, Henri Queuille entre au Conseil général de la Corrèze en 1913 avant de siéger à la Chambre comme député radical en 1914. En 1924, il est élu comme tête de liste du Cartel des Gauches.

Durant les dernières années de la IIIème République, il remplit les charges de ministre de la Santé publique de 1930 à 1931, de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones en 1932, de ministre des Travaux publics de 1937 à 1938 et de ministre du Ravitaillement en 1940, dans le cabinet Paul Reynaud.

En 1935, il est élu sénateur de la Corrèze. Il est inscrit au groupe de la Gauche Démocratique, Radicale et Radicale-Socialiste. Son expérience parlementaire et sa connaissance des problèmes agricoles lui valent d'occuper la fonction de ministre de l'Agriculture à 13 reprises.

Il refuse de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940 et rejoint le général de Gaulle à Londres. Il se voit confier la présidence du débarquement et est nommé commissaire d'Etat chargé du comité de libération nationale.

En juin 1944, il devient ministre d'Etat du premier gouvernement provisoire de la République. Après avoir assuré l'interim de la Présidence du gouvernement provisoire pendant les absences du général de Gaulle, il rentre à Paris et se retire à Neuvic en septembre 1944.

Délégué à l'Assemblée consultative, il se consacre au relèvement du Parti Radical. Il est élu député en 1946 et est porté à la présidence par le groupe parlementaire radical-socialiste, l'année suivante.

En 1948, il entre comme ministre d'Etat dans le gouvernement André Marie puis comme ministre des Travaux publics dans le 2ème cabinet Schuman. En septembre, il est investi Président du Conseil et se charge des finances publiques.

Il est appelé au ministère de l'Intérieur en 1951. Réélu en Corrèze la même année, il siège dans les gouvernements jusqu'en 1954, soit comme vice-président du Conseil, soit comme ministre.

Réélu en 1956 député de son département, il reste conseiller municipal jusqu'en 1970 après avoir décliné son mandat de maire en 1965.

Queuille, Henri
(Neuvic d'Ussel, 1884 - Paris, 1970)
Médecin. Radical-socialiste, il connaît une carrière politique extrêmement riche. Il est député (1914-1935), puis sénateur (1935-1940). Sous la IIIè République, il sera plusieurs fois ministre : Agriculture ; Santé publique ; PTT ; Travaux publics.
En 1943, il rejoint Londres. A la libération, il est membre de l'Assemblée Consultative provisoire (1944). Il sera réélu député radical-socialiste (de 1946 à 1968). Sous la IVè République, il se retrouve plusieurs fois ministre. Il est Président du Conseil (septembre 1948 - octobre 1949) ; au cours de cette période, il fait face à d'importants mouvements de grève (octobre-novembre 1948) "provoqués par les syndicats et le parti communiste" ; il signe le pacte Atlantique. Il est encore vice-président du Conseil dans les cabinets Antoine Pinay, René Mayer, et Joseph Laniel (1952-1954).

d'après : " l'homme qui aurait pu être président de la République", Jean-Marc Binot

Henri QueuilleLe petit père Queuille, surnommé aussi le "bon docteur", a disparu de la mémoire collective française. Représentant de la Corrèze au Parlement, il fut pourtant une trentaine de fois ministre des III ème et IV ème République, et trois fois président du conseil à des périodes charnières de l'histoire de la France contemporaine. Un oubli injustifié certainement imputable à l'absence de charisme de ce radical bon teint, mesuré et réservé.

Jusqu'en 1995, il était surnommé le "plus illustre des Corréziens". Depuis Jacques Chirac l'a détrôné. Un qualificatif sans doute justifié chez les spécialistes de l'histoire politique française et peut-être en Corrèze. Mais rares sont les Français qui se souviennent d'Henri Queuille, entré dans le Larousse seulement 19 ans après son décès… Né en 1884, à Neuvic (Corrèze), il plonge rapidement dans le bain de la politique. Son père, pharmacien, est un notable local, maire-adjoint de la commune et conseiller d'arrondissement. Des études de médecine à Paris débutées en 1902 vont achever de lui inoculer le virus. Grâce à un cousin député, Arthur Delmas, il fréquente l'Assemblée nationale. Après avoir terminé son cursus en 1908, il rentre chez lui et entame une carrière de médecin de campagne, qui lui permet d'être en contact permanent avec la population, de "labourer" son département, et de rendre service à bien des électeurs. "Républicain sincère", il est élu maire en 1912 dès sa première candidature, puis conseiller général dans la foulée. A 30 ans, il entre à l'Assemblée nationale avec l'étiquette radicale-socialiste. La bataille législative a été rude. Deux autres radicaux-socialistes, dont son cousin, étaient en lice. Arrivé troisième, il obtient néanmoins le désistement d'Arthur Delmas, et l'emporte à l'arraché. Son apprentissage parlementaire ne dure pas longtemps. Comme 200 autres députés mobilisés lors de la Grande Guerre, il endosse l'uniforme, et médecin militaire, participe aux batailles de Verdun et à l'offensive de la Somme.

 

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11 septembre 2007 2 11 /09 /septembre /2007 21:39

Bonjour à tous.


Une mode tenace veut que sur le "web" l'on se présente et que l'on mette une photo pour que tout le monde puisse apprécier votre "trombine".Et bien  moi aussi je vais le faire.Mais que se passe- t-il ya comme un probleme,c'est bien moi,mais ........non c'est pas vrai le magicien m'a encore roulé dans la farine.On peut avoir confiance en personne.Mais au fait j'y pense c'est normal.......bien sur.J'oubliais tout le monde met sa photo mais ne met jamais "comme celle que" l'on a sur les papiers d'identité,je comprends .......en fait c'est un magicien gentil,car il avait vu que j'allais me tromper ,et il a tout de suite rectifié l'erreur.Donc je suis normal et comme tout le monde.Ouf j'ai eu chaud.Je suis rassuré.

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Non mais sans blagues une fille ,moi,je suis un garcon.A l'époque,quoi "qu'elle époque",ca vous regarde pas ,nom de zeus,tous les garcons étaient avec des cheveux longs.On a pas attendu mai 68 ou Antoine avec sa chemise a fleur.Tiens,"Antoine" cela me rappel qqun,mais je ne sais plus qui.
Allez sans rancunes A bientôt.

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Bort les Orgues (Rue pasteur),oui monsieur,c'est en corrèze.
19............6

Mais non,faut pas abuser,qui à dit 1906................?????????????

Je ne veux plus entendre des betises comme ça.A zut j'oubliais,vous ne savez pas,et oui,quand on ne sait pas on ne dit rien,"na".
Allez je vous aide,c'est la meme année qu' une certaine petite fille à lunettes.Quoi encore..........;laquelle.....vous saurez pas,par contre ,elle ,elle sait."Stronieunieu".(Sympa je fais un lien)
Je ne sais pas si vous l'avez remarqué,mais derriere les enfantsil n'ya que le sommet d'un arbre,en fait la dénivélation par rapport à la rue parallelle d'en dessousétait telle,que le toit était du fait du muret à peine visible de la rue.Autremnt dit il n'y avait pas de maison.C'était un "chalet" préfabriqué en bois.

Vous voulez savoir ou je suis,he he vous direz pas!!!!!! mais vous pouvez chercher,de toute facon vous avez 25% de chance sur 100.
Bon ,vous regardez la photo du haut,vous regardez celle ci et vous dites en vous tapant la tête" non mais c'est bien sur".Bon maintenant j'attends le fruit de vos recherches.

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Cadeau au gagnant,une tranche de jambon de pays corrézien et un "chabrol" (prononcé chabro ) gratuit.

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8 septembre 2007 6 08 /09 /septembre /2007 12:54

Jeanne d'Arc

Figure de proue de l'histoire de France, Jeanne d'Arc mena une guerre pour libérer son pays de l'envahisseur anglais au XVème siècle. Répondant à un appel divin, elle aida Charles VII à devenir roi de France. Elle paya le prix fort pour ses convictions puisqu’elle fut condamnée pour hérésie et brûlée vive à Rouen en 1431.

Une jeune fille très pieuse


Jeanne d’Arc serait née en 1412 à Domrémy, en Lorraine, et serait issue d’une famille de paysans assez aisée. Jeune fille très pieuse, elle se rendait à l’église chaque samedi et pratiquait l’aumône pour les pauvres. Elle grandit alors que la guerre de Cent Ans secouait la France. Le roi d’Angleterre Édouard III revendiquait le trône de France suite au traité de Troyes mais la noblesse française s’y opposait et voulait que la couronne revienne au fils du défunt Charles VI, le dauphin Charles. Le royaume français était donc partagé entre les Anglais et les Bourguignons d'une part, et ceux qui étaient restés fidèles au dauphin Charles d'autre part.
 
A douze ou treize ans, c'est dans le jardin de son père que Jeanne déclare avoir entendu des voix. Elle dit avoir eu très peur la première fois. Ces voix célestes lui auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône et de libérer la France de la présence anglaise. Elle résista pendant quatre ans avant de répondre à cet appel.  

Accomplir sa mission


Obéissant aux voix qu’elle entendait, Jeanne part à Vaucouleurs pour rencontrer le capitaine Robert de Baudricourt, le représentant du dauphin Charles. Elle le convainc de l’aider à obtenir une audience auprès du Dauphin. Une prophétie (que beaucoup connaissaient) annonçait qu'une vierge provenant des marches de Lorraine sauverait le royaume perdu.

Jeanne d’Arc part à Chinon pour rencontrer le futur Charles VII. La légende veut qu’elle ait réussi à le reconnaître dans l’assemblée alors qu’il portait des vêtements simples. Elle lui fait part des voix qu’elle a entendues. Méfiant, Charles lui fait subir des interrogatoires menés par les autorités religieuses à Poitiers, qui vérifient entre autres sa virginité. Elle leur fait quatre prédictions : les Anglais lèveront le siège d'Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans le domaine royal de Charles et enfin, le duc d'Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre. Charles accepte de lui confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais.

Celle que l’on surnomma la Pucelle partit pour Orléans vêtue d’une armure et d’une épée. Elle envoya une missive aux Anglais pour les prévenir de sa venue et leur demander de quitter Orléans. Les Anglais refusèrent. Ils voyaient en cette femme une sorcière, une personne maléfique. De son côté, Jeanne, poussée par sa foi,  redonnait confiance aux troupes de soldats désespérés. Dans la nuit du 7 au 8 mai 1429, Jeanne remporte la victoire contre les Anglais et la nouvelle se répand dans toute la France. Elle poursuit son chemin en remontant vers Reims, soumettant de gré ou de force chacune des villes sur son passage. Le 17 juillet 1429, Charles est couronné roi de France dans la cathédrale de Reims en présence de Jeanne et prend le nom de Charles VII. Jeanne d’Arc a rempli la moitié de sa mission. Il lui restait à marcher sur Paris.

La capture, le procès et l’exécution


Jeanne d’Arc tente ensuite de libérer Paris avec l’accord du roi. Mais cette tentative se solde par un échec. Elle est faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons qui la vendent aux Anglais pour 10 000 livres. Elle est emmenée à Rouen pour être jugée par un tribunal. On l’accuse d’hérésie.  Les Anglais cherchaient à la discréditer car son charisme redonnait espoir au peuple français
.
Jeanne la Pucelle comparaît à Rouen devant un tribunal composé de 40 membres et présidé par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et partisan des Anglais. La première séance publique a lieu le 21 février 1431 dans la chapelle royale du château de Rouen. Le 24 mai, Jeanne d'Arc abjure et reconnaît ses péchés avant de se rétracter le 28.  Elle est brûlée vive sur la place du Vieux-Marché à Rouen, le 30 mai 1431. Jusqu’au dernier moment, le roi Charles VII n'est pas intervenu pour la délivrer alors qu’elle l'avait aidé à accéder au trône.

Vingt-cinq ans plus tard, un second procès, organisé par Charles VII sur la demande de la mère de Jeanne et du pape Calixte III, casse le jugement et réhabilite Jeanne d’Arc. Elle est ensuite canonisée en 1920 par Benoît XV.

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Jeanne d’Arc, portée par sa foi, n’a pas hésité à briser les conventions de son époque et à se battre contre les armées anglaises pour mener à bien sa mission. Son histoire est parfois enjolivée, mais elle occupe une place à part dans l'histoire de France. La destinée tragique et la part de mystère qui plane sur sa vie a inspiré nombre d’écrivains (Shakespeare, George Bernard Shaw, Jean Anouilh…), de cinéastes (Victor Flemming, Roberto Rossellini, Luc Besson…) et de musiciens (Verdi, Tchaïkovski).

source :L'internaute
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