Henri QUEUILLE
(1884-1970)
Diplômé de la faculté de médecine
Conseiller municipal puis maire de Neuvic en 1912, Henri Queuille entre au Conseil général de la Corrèze en 1913 avant de siéger à la Chambre comme député radical en 1914. En 1924, il est élu comme tête de liste du Cartel des Gauches.
Durant les dernières années de la IIIème République, il remplit les charges de ministre de la Santé publique de 1930 à 1931, de ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones en 1932, de ministre des Travaux publics de 1937 à 1938 et de ministre du Ravitaillement en 1940, dans le cabinet Paul Reynaud.
En 1935, il est élu sénateur de la Corrèze. Il est inscrit au groupe de la Gauche Démocratique, Radicale et Radicale-Socialiste. Son expérience parlementaire et sa connaissance des problèmes agricoles lui valent d'occuper la fonction de ministre de l'Agriculture à 13 reprises.
Il refuse de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940 et rejoint le général de Gaulle à Londres. Il se voit confier la présidence du débarquement et est nommé commissaire d'Etat chargé du comité de libération nationale.
En juin 1944, il devient ministre d'Etat du premier gouvernement provisoire de la République. Après avoir assuré l'interim de la Présidence du gouvernement provisoire pendant les absences du général de Gaulle, il rentre à Paris et se retire à Neuvic en septembre 1944.
Délégué à l'Assemblée consultative, il se consacre au relèvement du Parti Radical. Il est élu député en 1946 et est porté à la présidence par le groupe parlementaire radical-socialiste, l'année suivante.
En 1948, il entre comme ministre d'Etat dans le gouvernement André Marie puis comme ministre des Travaux publics dans le 2ème cabinet Schuman. En septembre, il est investi Président du Conseil et se charge des finances publiques.
Il est appelé au ministère de l'Intérieur en 1951. Réélu en Corrèze la même année, il siège dans les gouvernements jusqu'en 1954, soit comme vice-président du Conseil, soit comme ministre.
Réélu en 1956 député de son département, il reste conseiller municipal jusqu'en 1970 après avoir décliné son mandat de maire en 1965.
Queuille, Henri
(Neuvic d'Ussel, 1884 - Paris, 1970)
Médecin. Radical-socialiste, il connaît une carrière politique extrêmement riche. Il est député (1914-1935), puis sénateur (1935-1940). Sous la IIIè République, il sera plusieurs fois ministre : Agriculture ; Santé publique ; PTT ; Travaux publics.
En 1943, il rejoint Londres. A la libération, il est membre de l'Assemblée Consultative provisoire (1944). Il sera réélu député radical-socialiste (de 1946 à 1968). Sous la IVè République, il se retrouve plusieurs fois ministre. Il est Président du Conseil (septembre 1948 - octobre 1949) ; au cours de cette période, il fait face à d'importants mouvements de grève (octobre-novembre 1948) "provoqués par les syndicats et le parti communiste" ; il signe le pacte Atlantique. Il est encore vice-président du Conseil dans les cabinets Antoine Pinay, René Mayer, et Joseph Laniel (1952-1954).
d'après : " l'homme qui aurait pu être président de la République", Jean-Marc Binot
Le petit père Queuille, surnommé aussi le "bon docteur", a disparu de la mémoire collective française. Représentant de la Corrèze au Parlement, il fut pourtant une trentaine de fois ministre des III ème et IV ème République, et trois fois président du conseil à des périodes charnières de l'histoire de la France contemporaine. Un oubli injustifié certainement imputable à l'absence de charisme de ce radical bon teint, mesuré et réservé.
Jusqu'en 1995, il était surnommé le "plus illustre des Corréziens". Depuis Jacques Chirac l'a détrôné. Un qualificatif sans doute justifié chez les spécialistes de l'histoire politique française et peut-être en Corrèze. Mais rares sont les Français qui se souviennent d'Henri Queuille, entré dans le Larousse seulement 19 ans après son décès… Né en 1884, à Neuvic (Corrèze), il plonge rapidement dans le bain de la politique. Son père, pharmacien, est un notable local, maire-adjoint de la commune et conseiller d'arrondissement. Des études de médecine à Paris débutées en 1902 vont achever de lui inoculer le virus. Grâce à un cousin député, Arthur Delmas, il fréquente l'Assemblée nationale. Après avoir terminé son cursus en 1908, il rentre chez lui et entame une carrière de médecin de campagne, qui lui permet d'être en contact permanent avec la population, de "labourer" son département, et de rendre service à bien des électeurs. "Républicain sincère", il est élu maire en 1912 dès sa première candidature, puis conseiller général dans la foulée. A 30 ans, il entre à l'Assemblée nationale avec l'étiquette radicale-socialiste. La bataille législative a été rude. Deux autres radicaux-socialistes, dont son cousin, étaient en lice. Arrivé troisième, il obtient néanmoins le désistement d'Arthur Delmas, et l'emporte à l'arraché. Son apprentissage parlementaire ne dure pas longtemps. Comme 200 autres députés mobilisés lors de la Grande Guerre, il endosse l'uniforme, et médecin militaire, participe aux batailles de Verdun et à l'offensive de la Somme.