Picardie
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Langue locale | Picard (langue d'oïl) |
Départements | Aisne (02) Oise (60) Somme (80) |
Préfecture | Amiens |
Population totale | 1 886 000 hab. (Janvier 2006) |
Densité | 96 hab/km² |
Superficie | 19 399 km² |
Arrondissements | 13 |
Cantons | 129 |
Communes | 2 292 |
Conseil régional | Conseil régional de Picardie |
Président du conseil régional | Claude Gewerc |
Préfet de région | Henri-Michel Comet |
La Picardie est une région française qui regroupe trois départements : l'Aisne, l'Oise, la Somme.
L’étymologie du mot Picardie n'est ni géographique, ni historique. Le mot apparaît en 1248, dérivée du mot « picard » c’est-à-dire « piocheur ». Les Parisiens appelaient « piocheurs » tous les agriculteurs vivant au nord des zones forestières du Senlisis et du Valois (où les paysans étaient bûcherons), et dans le Nord on appelait « Picards » tous ceux qui ne parlaient pas le flamand : Arras, Boulogne, Calais, Tournai étaient des villes « picardes » ; leurs étudiants formaient à Paris et à Orléans la « Nation Picarde ».
Les délimitations de l'ancienne Picardie ne correspondent pas à celles des trois départements composant l'actuelle Picardie. Seuls la totalité de la Somme, le nord-ouest de l'Oise et le nord de l'Aisne constituaient l'ancienne Picardie (qui intégrait aussi la partie côtière du Pas-de-Calais). En effet, la majorité de l'Oise appartenait à la couronne de France. On y trouvait alors le Vexin français au sud-ouest (en opposition au Vexin normand), le Valois (au sud-est) et le comté de Clermont (au centre). Dans l'Aisne, le Soissonnais appartenait aussi à la couronne. Le reste était mouvant du duché de Champagne. Reste le nord-est de l'Oise qui était l'évêché de Noyon.
Sur ce territoire, vivaient des peuples belges de premier plan pendant la Guerre des Gaules (Beauvais et Soissons).
Au traité de Verdun de 843, la Picardie est placée dans le royaume de France. Plus tard, le Nord est occupé par la Bourgogne (entrevue de Péronne) puis, avec la Flandre, par l'Espagne.
Au moment du massacre de la Saint-Barthélemy (août-octobre 1572), le gouverneur Longueville y empêche le massacre des protestants. Au début de la guerre de la Ligue, l’exemple de Montmorency-Thoré qui prend Senlis (1589), pousse les nobles picards à s’engager dans l’armée royale[2], alors que le roi Henri III n’a pratiquement plus de soutiens.
La fidélité des picards à la famille régnante sera notamment récompensée par sa première place dans le cadre des défilés militaires où le Régiment de Picardie est en première place...
Jusque sous Louis XIV, la Picardie constitue les limites nord du Royaume de France. Le Roi Soleil étendra jusqu'à Lille les nouvelles frontières avec la prise de Lille en 1667.
La Picardie, de par sa situation géographique, fut souvent une terre de champs de bataille et le chemin des invasions.
Les deux guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1945 y laissèrent de nombreuses traces qui constituent désormais un patrimoine historique parcouru par les touristes du monde entier (notamment : australiens et anglais pour la Grande Guerre de 1914-1918). J.R.R. Tolkien qui fut combattant à la bataille de la Somme, reprendra les visions d'apocalypse des trous d'obus chargés des eaux de pluie et des morts dans le Marais des Morts du "Seigneur des Anneaux".
La région Picardie regroupe administrativement trois départements : Aisne, Oise, Somme.Elle a pour régions limitrophes le Nord Pas De Calais au nord, la Haute-Normandie à l'ouest, l'Ile de France au sud et la Champagne-Ardennes à l'est.La préfecture est Amiens.
On y parlait, sauf dans sa partie sud, une langue régionale : le picard. La langue picarde (différente du « francien » d'Île-de-France qui s'imposa comme langue nationale) connaît son apogée au XIIIe siècle : il est parlé alors dans toute la Picardie actuelle (sauf dans le sud de l'Oise et l'Aisne), dans les départements actuels du Pas-de-Calais, du Nord (sauf les Flandres), une partie du Hainaut belge (région de Mons et de Tournai).
À partir du début du XIXe siècle, le picard n'est plus parlé dans les régions du sud de Beauvais, Noyon, Vervins. Il demeura cependant encore très vivace jusque dans les années 1970-1980, même en ville. Aujourd'hui ne subsistent vraiment, dans l'usage et en pratique, que des mots et quelques expressions, pour les raisons suivantes :
- la modernisation et la mécanisation (l'agriculture ayant besoin de moins de bras),
- le développement des moyens de locomotion,
- la scolarité rendue obligatoire jusque 16 ans (avec cycle scolaire terminé ou suivi en collège au lieu d'être très majoritairement dispensé exclusivement localement, ce qui provoqua un brassage ou un nivellement linguistique),
- l'élévation du niveau de vie, avec la facilité plus grande de partir en vacances ou en week-end,
- l'intrusion systématique de la télévision dans les foyers.
Anecdotes
Le 1er régiment d'infanterie de ligne (1er RI) est le plus vieux régiment européen. Créé à partir de la vieille bande de Picardie sous l'Ancien Régime, il fait partie des Cinq Vieux. Il s'est particulièrement distingué à Fleurus en 1794, à Moeskirch en 1800 et à Biberach en 1800.
Le 29 juin 1734, durant la bataille de San Pietro à Parme, son commandant, Charles de Rohan-Rochefort, prince de Montauban (1693-1768), adressera à un officier du Régiment de Provence la célèbre phrase On ne relève pas Picardie, qui restera la devise de l'unité.