Les chiffres arabes, qui furent d'abord utilisés en France puis dans toute l'Europe et enfin dans le monde entier, ont été empruntés aux Perses, qui les avaient eux-mêmes empruntés aux Indiens.
Les chiffres tels qu’on les connaît aujourd’hui en Occident ont été décrits dans un ouvrage perse d'Al Khawarizmi, et ont été probablement transmis à l'Europe depuis l'Andalousie musulmane vers la fin du Xe siècle grâce à l'enseignement du calcul sur abacus, tel que pratiqué par les Arabes.
On en trouve des attestations claires dans le Liber abaci de Fibonacci, datant de 1202. Ce sont des logogrammes.
Alors d'emploi très limité, l'utilisation de ces chiffres arabes (que les Arabes nomment « chiffres hindîs ») n'a vraiment commencé à se généraliser en Europe et dans le monde arabe qu'au XIIe siècle. Leur tracé définitif est attesté dès le XVe siècle.
Le mot « chiffre », utilisé d'abord pour signifier le zéro, vient de l'arabe الصفر, (ʾaṣ-ṣifr, sifr), qui signifie le vide. Le mot zéro vient du même étymon arabe, mais sous la forme que lui donnaient les Italiens au XVe siècle, soit zefiro puis zero. C'est la traduction littérale du 0 sanskrit, ou shunya (शून्य śūnya, « vide »).
Le zéro, qu’il soit noté par un gros point, un rond ou un ovale, est également une invention des cultures du Nord de l’Inde (Ve siècle) où il avait une valeur sacrée. On remarquera toutefois que certaines écritures indiennes du Sud n’ont adopté un chiffre zéro que très tardivement au cours du XXe siècle par contagion du zéro créé par les cultures dominantes du Nord de l’Inde et sous l’influence des autres pays et cultures du monde qui l’ont massivement adopté pour faciliter les calculs, alors que ces mêmes cultures disposaient des autres chiffres entiers depuis très longtemps et disposaient même d’autres chiffres supplémentaires pour noter les fractions.