Les mouches à feu
Femelle
Les mouches à feu sont très uniques dans leur façon de se reproduire. Les mâles utilisent leur adaptation lumineuse. Les femelles, elles, restent au sol. Dans les buissons, les mâles envoient des signaux lumineux et attendent la réponse d’une conjointe. Plus la femelle tarde à répondre, moins elle a d’importance pour le mâle.
Plusieurs scientifiques ont remarqué que l’intervalle entre chaque signal lumineux de mâles était propre à chaque luciole. De cette façon, les femelles peuvent les différencier. Certains scientifiques ont même réussi à séduire un mâle en répondant toujours avec le même intervalle.
Après avoir choisi sa partenaire, le mâle descend de son arbuste et va rejoindre la femelle. Ils copulent pour que la femelle puisse ensuite pondre ses œufs dans la terre.
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Malgré son nom, le ver luisant ou lampyre n'est pas à proprement parler un ver : il s'agit en fait d'un insecte coléoptère. On l'appelle également mouche à feu (qc). Ce nom a souvent été considéré comme un anglicisme, mais il s'agit plutôt d'un archaïsme, car on le trouve dans le Littré.
Les femelles adultes du lampyre, aptères (dépourvues d'ailes) et luminescentes, ont une forme de larve : on peut parler de néoténie (ou de pédogenèse) puisqu'elles se reproduisent alors qu'elles conservent des caractéristiques juvéniles. Elles émettent une lumière verdâtre avec la face ventrale de leurs derniers segments abdominaux pour attirer les mâles qui, eux, sont pourvus d'ailes. Dans les régions densément peuplées par l'homme, la pollution lumineuse nocturne semble être un des facteurs de diminution des populations de lampyres, en empêchant les mâles de trouver les femelles. La lumière est créée par une série de réactions chimiques liées à l'action d'une enzyme, la luciférase. Le mot vient du latin lampyris qui vient lui-même du grec lampyride.
Exceptionnellement, les larves des lucioles sont prédatrices. Elles se nourrissent de petits vers, d’autres larves et parfois même d’insectes. Elles leurs injectent un venin qui prépare les proies à la digestion pour ensuite les ingurgiter.
L’alimentation des adultes nous est inconnue. Cela est peut-être dû au fait que les mouches à feu se nourrissent très rarement et que certaine pas du tout! Selon plusieurs sources, les lucioles ne seraient pas carnivores, elles se nourriraient plutôt de pollen ou de nectar de fleurs. Ce qui nous laisse penser qu’elles possèdent un appareil buccal de type suceur-lécheur. Par contre, il paraîtrait que plusieurs femelles seraient prédatrices dévorant d’autres insectes.
Les lampyres sont de petits coléoptères très facilement reconnaissables à leur postérieur fluorescent. Ils mesurent environ 1.5 à 2cm. Leur corps est ovale avec plusieurs parties rouges, jaunes et orange. Ce corps est généralement mou et aplati. Les femelles ont généralement des ailes de très petite taille ou bien sont aptères.
Cet insecte a la faculté d’émettre de la lumière par la 2ème ou 3ème partie de son abdomen. Ce phénomène est dû à un effet de bioluminescence. Cette manifestation prend forme lors d’une forte concentration de luciférine dans les cellules. Lorsque l’on mélange la luciférine avec de l’oxygène, cela crée une énergie lumineuse généralement verte, bleue, jaune ou rouge selon les espèces. Cette énergie est très particulière car elle produit seulement 5 % de chaleur et 95 % de lumière. L’insecte peut donc contrôler ses signaux. Ce phénomène est aussi observé chez certains poissons.
Très semblables à celles de la mouche, les pattes du lampyre possèdent de petits coussinets et des griffes qui l'aident à grimper aux plantes.
Comme presque tous les insectes, le lampyre a des antennes, mais il possède aussi des yeux spécialement adaptés pour reconnaitre la lumière émise par son abdomen. Ceux-ci lui permettent de reconnaitre plus facilement la lumière émise par les femelles.
Les vers luisants vivent principalement dans de petits buissons en lisière de la forêt. Ils aiment aussi les arbustes, les décharges, les haies et les parcs. On en trouve en Europe, ainsi qu’en Amérique. Comme il en existe plus de 2 000 espèces, ils sont très répandus. Ils sont principalement situés dans un espace tropical, chaud et humide. Peu d’espèces vivent dans les régions plus froides ou tempérées comme le Canada et la Grande-Bretagne. La mouche à feu préfère l’humidité plutôt que l’aridité.
Dans la chaine alimentaire, les vers luisants jouent un rôle particulier. Ils sont consommateurs de 1er ordre. De ce fait, ils consomment le nectar des fleurs et aident beaucoup à la reproduction de celle-ci.
Les vers luisants n’ont pas de prédateurs comme tels. Du fait du liquide qu’ils possèdent dans l’abdomen, les grenouilles n’aiment pas beaucoup leur goût.
Source:Wikipedia
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Le ver luisant
Juin parfumait la nuit, et la nuit transparente
N'était qu'un voile frais étendu sur les fleurs :
L'insecte lumineux, comme une flamme errante,
Jetait avec orgueil ses mobiles lueurs.
"J'éclaire tout, dit-il, et jamais la Nature
N'a versé tant d'éclat sur une créature !
Tous ces vers roturiers qui rampent au grand jour,
Celui qui dans la soie enveloppe sa vie,
Cette plèbe des champs, dont j'excite l'envie,
Me fait pitié, me nuit dans mon vaste séjour.
Nés pour un sort vulgaire et des soins insipides,
Immobiles et froids comme en leurs chrysalides,
La nuit, sur les gazons, je les vois sommeiller :
Moi, lampe aventureuse, au loin on me devine ;
Etincelle échappée à la source divine,
Je n'apparais que pour briller.
"Sans me brûler, j'allume un phare à l'espérance ;
De mes jeunes époux il éveille l'amour ;
Sur un trône de fleurs, belles de ma présence,
J'attire mes sujets, j'illumine ma cour.
"Et ces feux répandus dans de plus hautes sphères,
Ces diamants rangés en phares gracieux,
Ce sont assurément mes frères
Qui se promènent dans les cieux.
Les rois qui dorment mal charment leur insomnie
A regarder courir ces légers rayons d'or ;
Au sein de l'éclatante et nocturne harmonie,
C'est moi qu'ils admirent encor :
Leur grandeur en soupire, et rien dans leur couronne
N'offre l'éclat vivant dont seul je m'environne !"
Ainsi le petit ver se délectait d'orgueil ;
Il brillait. Philomèle, à sa flamme attentive,
Interrompt son hymne de deuil
Que le soir rendait plus plaintive :
Jalouse, ou rappelant quelque exilé chéri,
Mélodieuse encor dans son inquiétude,
Amante de ses pleurs et de la solitude,
Elle épuisait son coeur d'un lamentable cri.
N'ayant de tout le jour cherché la moindre proie,
Par instinct, sans projet, sans joie,
Elle descend à la lueur
Qui sert de fanal pour l'atteindre ;
Et, sans même goûter de plaisir à l'éteindre,
S'en nourrit, pour chanter plus longtemps sa douleur.
Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
(Recueil : Poésies)