César
100/44 av J Christ
Caius Julius Caesar avait tout pour plaire aux Romains : la haute naissance (il se disait descendant du légendaire Énée), la richesse (dont il se servit avec panache), la culture (ses ouvrages étaient de vrais best-sellers), la chance (il tenta souvent le destin avec bonheur).
Réflexion
Ses quarante premières années se passèrent à profiter de la vie et à explorer le labyrinthe mortel de la vie politique romaine. Il sut plaire au peuple et se plaça dans la mouvance des populares, malgré son origine aristocratique. Il trouva le soutien des commerçants, intéressés par ses conquêtes. Les conservateurs appréciaient son goût pour l’ordre public. Ses soldats, qui l’adoraient, le suivirent dans tous ses projets, aussi bien dans les guerres de conquête que durant les guerres civiles.
Son caractère réfléchi et calculateur apparaît bien dans le récit qu’il nous a laissé de la guerre des Gaules et de la guerre civile. Finesse politique et grande capacité d’organisation furent ses armes principales. Avec son style direct et son goût de la précision, il rédigea l’histoire de ses hauts faits, se mettant en scène a la troisième personne. Cette « médiatisation » de ses exploits constitua sa meilleure propagande.
Efficacité
Neveu de Marius par alliance, il cultiva la démagogie nécessaire à sa popularité dès son premier consulat, en 59, proposant une loi agraire semblable à celle qui avait coûté la vie aux Gracques. Ses huit campagnes en Gaule, en (Grande-) Bretagne et en Germanie enrichirent ses soldats et reconstituèrent sa fortune personnelle.
Audace
César, dont les options « démocratiques » effrayaient le sénat, tira prétexte d’un décret de Pompée contre les tribuns de la plèbe pour investir Rome (en 49) et toute l’Italie. Après ce coup d’Etat réussi, son audace se transforma en témérité : préfet en 46, dictateur à vie en 44 - il avait été élu grand pontife en 63 —, il se mit à agir en monarque, multipliant les largesses en faveur du peuple. Un groupe d’aristocrates républicains mit un terme à cette aventure en le poignardant sous la statue de Pompée, son ennemi vaincu.